Joey Savatgy “On est très loin des attentes”
Après une première saison en 450 plutôt réussie chez Monster Energy Kawasaki en 2019, Joey Savatgy avait dû faire place nette pour la montée d’Adam Cianciarulo aux côtés d’Eli Tomac chez les gros bras. Récupéré par l’équipe JGR Suzuki à l’intersaison, Joey Savatgy s’était blessé au talon et à la cheville lors d’un Supercross d’intersaison en Australie. Après avoir loupé toute la saison de Supercross, Joey est revenu en piste pour l’outdoor.
Actuellement 10ème du provisoire après 6 épreuves, le pilote JGR Suzuki ne cache pas sa déception quant à ses résultats cette saison… Un avenir dans le sport plus où moins incertain.
Joey Savatgy – MX Pro Sports
“On est très loin des attentes du début de saison, on galère à trouver des solutions. J’ai eu des courses correctes mais malheureusement les résultats ne le montrent pas. En seconde manche à Redbud, j’étais 3ème et on est tombé avec Marvin, en première manche j’ai eu un problème de frein. Même constat ce weekend à Millville. Une première manche qui se déroulait mieux que les autres – même si on n’est toujours pas là où on veut être – et j’ai eu un nouveau problème de frein après 20 minutes et j’ai percuté Barcia car je ne pouvais pas m’arrêter et on est tombé. Millville était difficile cette année, un tracé différent des années précédentes, une base très dure et avec une 450 aussi puissante c’est difficile de ne pas patiner, du moins, moi j’ai rencontré des problèmes avec ça.
À l’approche des trois dernières épreuves, on essaye toujours de trouver des solutions pendant les courses. À Redbud et Millville j’ai commencé la journée sur des réglages et des suspensions que je ne connaissais pas car on essaye de trouver ce qui va bien, ce n’est jamais vraiment optimal. Je n’aime pas me pointer sur une course, à l’entraînement, ou même rouler sur une moto sans savoir comment elle est ni comment elle va réagir. C’est difficile mais je suis content d’être de retour. Les résultats ne sont pas ceux que j’espérais et parfois je me dis que je préfèrerais être sur le canapé plutôt que de réaliser les performances que j’ai faites. (…)
Chaque fois que tu roules, tu veux gagner. Tu es optimiste à chaque fois que tu t’alignes derrière la grille, que ce soit faisable ou non. Tu ne viens pas avec l’idée de faire un top 10. L’objectif, c’est toujours de gagner. J’ai gagné des courses auparavant en 250, j’ai mené des tours en 450, c’est dur de ne pas avoir la mentalité du gars qui peut se battre devant avec les autres et monter sur le podium. (…)
Avec ce coronavirus et la longue période de break, tout le monde a eu le temps de faire du testing donc le petit avantage que je pensais avoir en ne faisant pas la saison de Supercross n’en était plus un. Pour être franc, c’est une galère, je ne suis pas là où j’aimerais être et je pense qu’on avait un peu des œillères en arrivant cette saison, on pensait être prêts. Et en fait, il s’avère qu’on était plutôt à l’opposé de ça. Ce n’est pas simple quand je galère et que je dois me battre contre des mecs qui sont au top de leur niveau.
Changer de la Kawasaki à la Suzuki c’est un gros changement, une nouvelle saison, beaucoup des autres roulent sur la même moto depuis plusieurs années donc ils ont les réglages qui vont bien et malheureusement, moi non. C’est comme ça. Je pensais qu’on allait avoir un petit avantage mais finalement, pas d’avantage. L’objectif pour Loretta, c’était de partir de là-bas avec un top 5. Le top 5 n’est pas arrivé. Ca s’est bien goupillé à Redbud mais j’ai rencontré des problèmes que je ne pouvais pas contrôler, je sentais que j’aurais pu faire deux belles manches là-bas et terminer proche du top 5. Pareil pour ce weekend, mais on a fait des changements au niveau des suspensions qui étaient pires. J’étais 6ème en première manche pendant un temps, seul, et j’ai rencontré des problèmes, les gars derrière moi m’ont rattrapé. Chase Sexton est tombé en fin de manche et je pense qu’on aurait pu terminer 5eme. En seconde manche, on a fait un pari, c’est notre seule option pour aller de l’avant. Ca n’a pas marché. Le but est de gagner, mais c’est dur de t’aligner derrière la grille chaque weekend en te disant ça quand ça ne se passe pas très bien. Tout ça, c’est du mental. Il faut te dire que tu en es capable. Je vois ceux qui gagnent, et je sais que je les ai déjà battu et que je peux le refaire. Il faut trouver toutes les pièces du puzzle mais ce n’est pas simple. (…)
Je me suis blessé au talon et au scaphoïde. J’avais plus mal au scaphoïde qu’au talon en réalité. J’ai fait un neutre, je suis passé par-dessus le guidon et je me suis éclaté le talon et fracturé le scaphoïde. C’était un samedi et j’ai été opéré le dimanche matin en Australie. (…) On est rentré le jeudi, on a trouvé un médecin qui pouvait rentrer avec moi en avion pour s’assurer que je n’allais pas rencontrer de problèmes de santé pendant le voyage. Je suis allé voir mon médecin, et on est retourné sur la table d’opération l’après-midi. Un processus de dingue et la plus grosse douleur que je n’ai jamais ressentie de ma vie, je ne le souhaite à personne. Ce n’était pas drôle mais honnêtement, maintenant, je me sens bien. (…)
Cette saison, on a pris des bons départs, des mauvais aussi, mais je pense qu’il y en a eu plus de bons que de mauvais. Parfois, quand je me sens misérable car les choses ne se passent pas comme prévu, je me dois de repenser à fin novembre quand j’étais allongé sur un lit d’hôpital en Australie, à combien les choses pourraient être pires. C’est difficile de penser comme ça quand tout ce qui t’importe, c’est la compétition. En seconde manche à Redbud 2 on a montré que la vitesse était toujours là même si on n’a pas pu tenir sur la longueur avec cette chute avec Marvin. On a montré que c’était toujours là même si ce n’est pas là chaque weekend. J’ai montré que je savais toujours rouler et prendre des départs. J’espère que d’ici la fin de l’année on pourra aller dans la bonne direction et rouler devant un peu plus longtemps. Si on était devant pendant 6 tours à Redbud, peut-être qu’on peut rouler devant pendant 8 ou 9 tours d’ici la fin de saison. On essaye de s’améliorer, c’est tout ce que je peux vraiment faire. (…)
Aujourd’hui, je roule pour assurer mon futur et je ne me fais pas vraiment de fleurs pour l’instant. Si je roulais vraiment bien et que je signais de bons résultats je pense que mon futur serait bien plus consolidé qu’il ne l’est maintenant. C’est comme ça et je dois faire avec. Pendant un temps, j’étais vraiment stressé à propos de l’avenir mais maintenant j’en suis au point où ça ne m’inquiète plus; tout ce que je peux faire, c’est me pointer, tenter de prendre des bons départs et rouler du mieux que je peux à chaque fois et si le mieux que je peux faire c’est une 8ème ou une 9ème place, c’est difficile à avaler mais c’est comme ça. Le futur est incertain; c’est dommage (…)”
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