Ken Roczen “Vu les dernières épreuves, c’est un peu une surprise”
Une petite surprise pour Ken Roczen, une encore plus grosse pour nous.
Diminué par des problèmes de santé depuis la reprise du Supercross US, Ken Roczen s’est fait rapidement distancer lors des 4 premières épreuves “post-covid” à Salt Lake City. Alors qu’il était en difficulté pour tenir ses manches et dégringolait systématiquement à la mi-course, Ken Roczen s’est imposé ce weekend en déposant Cooper Webb après un départ canon. Seul en piste, Ken n’a pas connu de baisse de régime ce weekend et s’est imposé avec une déconcertante facilité. D’autant plus étonnant que le pilote Honda HRC se prenait 2 tours par le duo Tomac/Webb une semaine plus tôt. Alors qu’il reste encore 2 épreuves à disputer et que l’Allemand vient tout juste de reprendre la seconde place du classement provisoire, on se demande lequel des deux Roczen se pointera derrière la grille mercredi et samedi prochain…
Ken Roczen
“Honnêtement, je donne tout à chaque fois. Ces 3 dernières courses, c’était dingue. Je donne tout tant que je peux, même si ça ne dure pas forcément sur toute la durée de la course.
Comme je l’ai dit dans mon post sur Instagram, je suis venu pour essayer de faire de mon mieux une nouvelle fois. C’est difficile quand tu as connu autant de mauvaises courses d’affilée, 3 courses en fait. C’est difficile de se pointer et de prétendre que rien de tout ça n’est arrivé même si c’est mon objectif, j’essaye de venir rouler comme ci de rien n’était mais ce n’est pas simple.
Au moins, entre mercredi et dimanche j’ai eu un peu de temps pour remettre certaines choses sur les bons rails mais c’est dommage que ça se passe comme ça. Je ne peux rien y faire. Je continue de rouler et de faire de mon mieux. Je ne vais pas dire que de mercredi à dimanche, je suis passé de 0% à 100%, mais j’avais besoin d’être à un niveau ou je pouvais tenir le coup.
La finale dure toujours 20 minutes + 2 tours, mais les tours sont moins longs. On fait plus de tours et la piste se dégrade encore plus. Je prenais mes trajectoires, ce n’est pas comme si j’affichais une vitesse de dingue, de toute façon on ne pouvait pas car ces virages à plats étaient vraiment difficiles et pouvaient nous coûter cher. Je ne pense pas que j’étais le plus rapide en piste ce weekend, j’essayais juste de ne pas caler car on en était presque au point où on s’arrêtait dans ces virages. Il y avait deux virages à plats, ça a rendu la course intéressante. J’ai essayé de rouler le plus proprement possible, les whoops se sont vraiment défoncés, il y avait quelques virages avec beaucoup d’ornières … J’ai tenté de tenir le coup aussi longtemps que je le pouvais.
En ce qui concerne le zona, c’est dingue. En revenant d’un entraînement, alors que je me changeais, elle a remarqué que j’avais quelque chose au niveau du coccyx. Ce n’était pas bien gros, mais ça faisait une sorte d’ampoule. On s’est demandé ce que c’était. Je l’ai montré à des médecins; on a fait des tests sanguins et on a vu que c’était le Zona. La bonne nouvelle, c’est que j’ai suivi un traitement dès que tout ça a commencé; on a pris les devants dès qu’on a remarqué ça. Je crois que c’est de nouveau un problème en rapport avec le système immunitaire; je me sentais léthargique, je n’avais pas d’énergie, aucune agressivité, je me sentais fatigué, j’avais l’impression de ne pas être dans mon corps. Je n’avais pas vraiment de douleurs – comme certaines personnes ont pu avoir avec le zona – mais je pense que c’est parce qu’on a traité ça très rapidement. On a eu de la chance, et maintenant, ça commence à partir.
Vu les dernières épreuves, c’est un peu une surprise. Mon père m’a envoyé un message le matin même pour me souhaiter bonne chance, et je lui ai répondu que j’allais gagner. Je m’étais mis ça en tête. Si quelque chose ne va pas pendant la journée, je le sais, et encore aujourd’hui, je sais qu’il y a quelque chose qui ne va pas, c’est difficile à décrire, tu te sens fatigué, tu te sens bizarre. Ceux qui ont eu Epstein Barr, le Zona ou des problèmes de système immunitaire comme moi comprendront de quoi je parle j’imagine.
J’ai déjà eu à gérer des moments comme ça, donc aujourd’hui, j’en suis au point ou je peux gérer malgré tout ça.
Avant cette épreuve, j’ai passé une nuit dans une tente en altitude pour pouvoir me préparer encore mieux à des hautes altitudes. Maintenant qu’on est ici depuis plusieurs jours, on s’est acclimaté à l’altitude et je pense que ce n’est qu’une question d’acclimatation. Je pense que monter en altitude et finir par rouler à une altitude plus basse était une bonne idée.
Je me dois d’être transparent avec les gens. Si tu roules bien, gagne des courses, monte sur le podium, et que d’un coup tu te prends 2 tours et que tu n’es pas en mesure de tenir plus de 8 minutes, c’est évident qu’il y a un problème. […] Si je ne gagne pas parce que je ne suis pas le meilleur, ça me va, et j’aimerais bien que ce soit le cas. Mais devoir à chaque fois gérer des problèmes comme ça, c’est vraiment ennuyant, vous pouvez me croire. J’en ai marre et je pense que les gens aussi. Je ne peux contrôler que ce que je peux contrôler.
Certains pilotes ont eu Epstein Barr par exemple, et ça a ruiné leur carrière. Être en altitude – et même si c’est pareil pour tout le monde – ce n’est pas idéal mais en même temps je ne suis pas venu ici en me disant “je rencontre des problèmes, ça ne va pas bien se passer pour moi”. Je viens pour faire de mon mieux et malheureusement, des problèmes se pointent. La seule chose positive, c’est qu’on arrive à mettre le doigt sur ce qui ne va pas, comme par exemple le virus du Zona, ce n’est pas comme si on cherchait ce qui cloche chez moi.
Ce soir, c’était un grand pas dans la bonne direction pour moi. Je vais faire de mon mieux pour garder ce niveau et faire encore mieux. C’était bon de voir que je pouvais cocher toutes les cases et tenir la cadence; je me sentais bien avec la moto. C’est bon de gagner après des courses difficiles. Je vais me servir de cette énergie positive pour essayer de reproduire la même chose lors des prochaines épreuves”
