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Romain Pape “c’était vraiment l’enfer”

Romain Pape “c’était vraiment l’enfer”

La parole aux pilotes du National 250. Romain Pape ne se le cache pas; ce weekend, le licencié du Motoclub de Romagné à roulé l’enfer pour l’ouverture du championnat de France national 250 à Quinssaines. Pris dans la chute collective dans le premier virage, Romain a cravaché pour sauver les points au championnat en première manche. Facile vainqueur de la seconde manche et deuxième du général derrière Hugo Roussaly, le pilote Kawasaki revient sur une journée qu’il n’oubliera pas de sitôt… Micro.

Romain 4-1, second du général. Rapidement, raconte-moi un peu ta journée à Quinssaines.

Les essais se sont bien passés, j’étais dans le coup, pas très loin d’Enzo Toriani. Je savais qu’il était rapide, au-dessus, mais je n’étais pas loin donc c’était positif. Au niveau du reste du plateau, il y avait plus d’une seconde d’écart, donc c’était bien.

Après, ce déluge avant la première manche, woaw [rires]. Dur, dur au niveau du moral. Je suis bien parti mais j’ai fait le forcing et je suis allé taper le talus, en montant, quelqu’un m’a pris la roue avant et j’ai perdu l’équilibre. J’ai réussi à sauter de la moto et à monter en courant à côté en mode grosse galère ! C’était vraiment l’enfer. J’étais loin, autour de la 20ème place, et je me suis dit que ça allait être chaud. J’ai tout fait pour ne pas tomber et remonter. Franchement, je pense que c’était la pire course de ma vie. J’étais trempé, quand je roulais, je me disais “qu’est-ce que je fais là” (rires). C’était dur.

Tu savais où tu en étais sur la piste ?

Non, je ne suis qu’avec mon père, le panneautage il ne connait pas vraiment.

Il est du genre à panneauter en te montrant 3 doigts ?

C’est ça ! À la fin, j’ai vu que Germain Jamet était devant moi; je sais qu’il roule bien, je me suis dit que je ne devais pas être trop mal, que j’avais réussi à limiter la casse. Je fais 4, c’est bien franchement, ça va.

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En seconde manche, la piste c’était l’enfer, mais j’ai signé le holeshot et de là, c’était plutôt cool.

Tu as géré ta manche, personne ne t’a vraiment inquiété.

J’ai réussi à faire le trou tout de suite, j’ai trouvé mes traces assez vite. J’ai vu que j’avais creusé un petit écart sur les autres et je ne voulais pas prendre de risques à continuer à attaquer pour rien. Je voyais que derrière, ils ne revenaient pas trop. Après, quand on est arrivé sur les retardataires, c’était un peu compliqué car il n’y avait pas beaucoup de traces sur la piste. J’ai été bien gêné deux ou trois fois et du coup derrière, c’est bien revenu. Je me suis un petit peu énervé, mais globalement, je suis content. Au championnat, je ne suis qu’à deux points d’Hugo Roussaly. Pour une journée comme celle-ci, je suis content.

Un championnat sur deux épreuves, c’est chaud, c’est … très très chaud ?

(rires) C’est bouillant même. Je ne vais pas m’empêcher de dormir pour autant, on ne va pas s’enflammer. On sait que le gars qui sera champion décrochera un titre qui n’aura pas une valeur pharaonique mais bon, on donne le meilleur quand même, on est de compétiteurs, même s’il n’y a que deux épreuves, on fait le maximum. Après, déjà que c’est un championnat très court, mais en plus avoir une journée comme ça dans des conditions compliquées, c’est dommage.

Quand tu te retrouves 20ème en première manche, tu te dis déjà que c’est terminé pour toi au championnat ?

À un moment ouai, tu vois les gars autour de toi, tu sais que ce n’est pas bon. Après, si on veut être champion il ne faut pas lâcher, et je n’ai pas lâché. Je remonte 4, c’est quand même bien.

Le directeur de course / commissaire à l’arrivée, c’est un ami, c’est quelqu’un que tu connais ? À chaque fois que tu passais il t’encourageait.

Franchement, je ne sais pas du tout qui c’est [rires].

Mais tu le voyais faire ?

Ouai ! En fait, c’était mon panneauteur pendant la manche, donc c’était cool ! [rires] Non, je vais aller voir qui c’est, je ne le connais pas. Je ne suis pas d’ici, je suis du bon fond de la Bretagne.

Avoir un pilote comme Toriani qui roule en mondial sur une épreuve comme celle-ci, est-ce que c’est quelque chose de positif pour vous tirer vers le haut ? Tu regardes les chronos, tu regardes les siens, et tu te situes sur le papier ?

Oui, après c’est un petit peu regrettable pour ceux qui misent sur ce championnat, même pour moi car je pars quand même pour viser le titre aussi. Quand on voit qu’Enzo est engagé, on se dit “Ah putain” car on sait qu’Enzo est très entraîné, il ne fait que ça, nous à côté de la moto, on a une vie donc c’est plus compliqué. Après, moi, j’aime quand des pilotes comme ça viennent rouler. Ça fait prendre de la vitesse, on se compare un petit peu, après, ce n’est pas pareil. Enzo, à l’Elite, il parvient à gagner une manche. Moi, à l’Elite, quand je rentre dans les 10, je suis content, je sais que dans les bonnes conditions, on aurait pu être proche de lui alors que sur l’Elite, il va nous mettre 30 secondes dans une manche. Difficile de comparer mais ça tire le niveau vers le haut donc c’est top.


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