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Thomas Kjer Olsen “je ne ressens pas la pression pour l’instant”

“les courses ne se gagnent pas le samedi.

Thomas Kjer Olsen fait sans aucun doute figure de favori pour le titre de champion du monde MX2 en 2020. Vice champion du monde 2019, vainqueur de trois grands prix en MX2, le pilote Rockstar Energy Husqvarna a toujours fait partie de l’élite du mondial MX2 depuis son arrivée dans la catégorie en 2017. Le pilote danois abordera l’année prochaine avec l’étiquette d’outsider et la pression qui en découlera. Prado sur la montée en 450, la catégorie MX2 risque d’être disputée comme jamais, notamment grâce à la présence d’un certain Tom Vialle …

Une interview réalisée par Geoff Meyer pour MXLarge.

Pour commencer, as-tu fais quelque chose de cool cette intersaison ? L’an dernier tu es parti avec tes amis.

Oui, on est allé en Thaïlande quelque temps, on a eu du beau temps. On a loué un scooter et on a visité quelques îles.

C’est beau la Thaïlande, mais c’est aussi un endroit ou on fait beaucoup la fête, et tu n’es pas ce genre de personne, n’est-ce pas ?

Pas vraiment non, on y est allé pour visiter, se mettre au vert, on est sorti quelques fois, mais rien de bien fou.

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Le fait que tu ailles en Thaïlande me fait penser que tu aimes ces courses à l’étranger.

Oui, j’apprécie ces dernières. En y repensant, ce sont les courses dont tu te souviens le plus, car on passe beaucoup de temps sur place sur ces épreuves. Lors de la saison, on voyage beaucoup, et les trajets ne sont pas toujours les plus fun à faire, mais en y repensant, tu te souviens beaucoup plus des épreuves overseas.

Non seulement, c’est du motocross, mais c’est aussi une nouvelle culture dans chaque endroit visité.

Oui, c’est vrai. Parfois, la question de la nourriture peut poser problèmes, et je m’en suis rendu compte directement en Turquie quand j’ai fait mon intoxication alimentaire. Ça peut être difficile en fin de saison car tu es vraiment usé de rouler, des voyages, des changements de nourriture, mais on se fait tellement de souvenirs qui resteront gravé dans le futur. C’est différent de quand on conduit une heure pour aller à Valkenswaard ou 10 minutes pour aller à Lommel.

Tu es le grand favoris pour le titre MX2 en 2020. Tes statistiques sont les meilleures, tu es le plus expérimenté, celui qui a gagné le plus d’épreuves, un titre EMX, une victoire du général aux nations … Pourtant, on a l’impression que les gens t’oublient parfois, tu le ressens ?

Je ne dirais pas ça, non.

Tu as gagné 3 grands prix. Est-ce que c’est important de savoir comment gagner un GP, en considérant que les autres n’ont pas cette expérience ?

C’est bon d’arriver avec la confiance, de savoir qu’on peut gagner. Mais c’est une nouvelle saison, tout le monde va s’être amélioré, et tout le monde voudra gagner les grands prix. Bien sur, l’expérience, c’est important, mener des tours est important, et j’aurais aimé pouvoir en mener plus. C’est différent de mener une course, il faut pouvoir s’y habituer, et je pense que tout le monde aura faim de victoire.

Quand on regarde Jeffrey Herlings, on a l ‘impression qu’il veut être le meilleur des les premiers essais jusqu’au manches. […] Comment te décrirais-tu de ce côté là ?

On roule beaucoup sur les épreuves, j’essaye d’aller vite, mais lors des essais, je ne suis pas forcément toujours à l’aise avec le circuit. Parfois, j’ai juste envie de passer directement par la course de qualification du samedi. Je ne me prends pas trop la tête avec les essais car parfois, si tu réalise une mauvaise séance, tu creuses ton trou, tu te mets la pression, donc j’essaye de prendre les choses plus simplement car je sais que les courses ne se gagnent pas le samedi.

Donc un top 5 le samedi, ça te convient ?

Oui. Il est important d’avoir une bonne position sur la grille, mais si tu regardes mes dernières courses, j’étais plutôt loin dans le classement lors des qualifications. Tu ne peux pas te mettre trop de pression. C’est important d’avoir une bonne grille, mais ce n’est pas non plus une question de vie ou de mort.

Va-t-il falloir que tu travaille sur ton mental lors de cette intersaison maintenant que tu es l’homme à battre ?

Pour l’instant on se concentre sur notre programme. L’hiver, c’est vraiment une période très importante, c’est là qu’on créé les fondations de la saison. C’est important de rouler et de faire une bonne préparation. Mentalement, c’est forcément plus difficile mais je ne ressens pas trop la pression pour l’instant, peut-être plus tard. L’an dernier, je menais le championnat et je trouve que j’ai plutôt bien géré. Je n’ai pas craqué sou la pression. J’ai gagné des championnats auparavant, comme le championnat d’Europe, l’ADAC, ce n’est pas comme si je n’avais jamais été dans cette position par le passé. Je vais amener cette expérience avec moi sur les GP en 2020.

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Tu as démontré que tu savais gérer la pression aux nations cette année, car avec le format des courses, les nations, c’est beaucoup de pression.

Oui, je ne sais pas trop. J’ai réalisé un bon MXDN mais ça aurait pu être mieux. Je n’ai pas roulé aux USA en 2018 mais ces derniers temps, les nations se sont déroulées dans la boue et c’est difficile en 250 face aux 450. C’est une course fun, beaucoup de pilotes viennent chercher le podium aux nations. Nous, le Danemark, on est assez réaliste, on sait qu’on ne va pas monter sur le podium, donc on vise le top 10. C’est plus une course fun pour moi, ce n’est pas si sérieux mais je veux bien figurer, je m’éclate lors des nations.

Aucun Danois n’a gagné de championnat du monde. Brian Jorgensen a gagné un grand prix, tu en as gagné 3 en MX2, ce qui fait de toi le meilleur pilote Danois, est-ce que ça ajoute de la pression ? Ça doit être top de gagner pour le Danemark et Husqvarna.

Oui c’est certain, ce serait top, mais je ne regarde pas les statistiques, je ne travaille pas pour ça. Je ne fait pas tout ça pour les autres, je le fait pour moi. Bien sur, je veux aussi fournir le travail pour mon équipe, mais je suis celui qui est sur le circuit et qui roule, il y a une grosse équipe derrière moi, et je suis reconnaissant, mais encore une fois, je suis seul sur la piste.

Mitch Evans mentionnait à quel point il était difficile de rouler en 250 avec un gros gabarit. C’est comment pour toi ?

C’est vrai que c’est plus compliqué, mais pour moi, c’est bizarre. Je veux être moins lourd, mais si tu perds trop de poids, tu galères car tu as moins d’énergie, il faut que je garde un oeil sur là-dessus et que je fasse attention à ne pas devenir trop sec, il faut que je m’assure de manger assez, d’avoir assez d’énergie pour mes entraînements. J’ai pas mal galéré avec le poids, et je voulais maigrir, mais ça a affecté beaucoup de choses chez moi, même mon caractère, jusqu’à ma volonté à m’entraîner, à rouler, je n’avais plus d’énergie. J’ai appris de mes erreurs, j’étais concentré sur le fait de perdre du poids et tout s’est vite dégradé.

Dans un an, tu devrais monter en MXGP. Est-ce que tu as déjà un deal avec Husqvarna pour 2021 en catégorie 450 ?

Non, je n’ai pas de contrat. Je suis libre pour 2021 pour l’instant. Je profite de mon temps au sein de l’équipe Husqvarna, ils sont vraiment géniaux avec moi. 3 ans que je suis avec eux, je me sens chez moi et on s’est beaucoup amélioré. Je suis vraiment content d’être là ou j’en suis désormais, il va falloir que je commence à penser contrat pour 2021, mais j’ai évidemment toujours Husqvarna en tête.


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