MXGP & Europe

Tim Gajser “Double-moi, je veux voir où je perds du temps”

Le week-end parfait…

C’est sur les terres de son plus sérieux rival au championnat que Tim Gajser est parvenu à s’imposer ce week-end.

C’est au terme de deux manches très disputées que le Slovène parvient à voler la vedette à Antonio Cairoli.

Les deux hommes s’envolent en tête lors des deux manches pour un mano à mano devant un public déchaîné. C’est Tim Gajser qui s’impose en première manche avant de remettre le couvert dans la seconde, malgré les attaques répétées d’Antonio Cairoli.

L’italien finira par mettre un genou à terre en fin de seconde manche. Antonio Cairoli abdique et se fait battre à la régulière, et à domicile…

@Honda

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Interview réalisée par Lewis Phillips pour MXVice

Épreuve importante pour toi chaque année, les fans sont en délires, c’est presque un grand prix à domicile donc il y a beaucoup d’attentes. Ton premier doublé depuis 2017, ça fait longtemps.

Quand j’ai passé la ligne d’arrivée je me suis senti comme lors de ma première victoire en grand prix en 2015, c’était un sentiment spécial.

On s’est amélioré course après course; à Arco on a été capable de réaliser le week-end parfait, de belles courses, de belles batailles avec Tony, des fans au top venus de Slovénie, d’Italie, de partout !

L’atmosphère était incroyable, je suis tellement content.

En première manche, Cairoli réalise le holeshot et mène presque toute la course, vous vous partagiez les meilleurs temps presque à chaque tour, par contre il était très souvent plus rapide que toi dans le premier secteur, pourquoi ?

Lors des premiers essais j’ai eu du mal avec le premier secteur et le second secteur, c’est là où je perdais le plus de temps, j’ai essayé de me corriger en seconde manche.

En première manche, je dirais que c’était un peu plus facile pour moi car j’étais derrière Antonio et je pouvais le voir, regarder ses lignes, je ne voulais pas attaquer trop tôt dans la manche car je savais que si je le passais il faudrait que je roule ensuite 25 minutes devant lui et on avait le même rythme, on ne pouvait pas vraiment creuser l’écart sur l’un sur l’autre.

La pression était toujours présente, et puis à 4 tours de la fin je l’attaque, parviens à le passer et j’ai vraiment repoussé les limites, le circuit était vraiment défoncé et ne pardonnait pas à la moindre erreur.

@Honda

Donc le secteur 1 était ton point faible, par contre le secteur 3 était ton point fort, tu gagnais du temps à chaque fois sur Cairoli, tu étais incroyable à cet endroit-là. Que faisais-tu mieux qu’Antonio ?

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Je crois que c’est dans le virage à 180 degrés, j’avais de belles lignes dans ce coin, surtout parce que je roulais derrière lui et je pouvais voir où il allait, donc j’ai pu prendre le temps d’essayer d’autres trajectoires pour voir laquelle était efficace et j’en ai trouvé une bonne.

Est-ce que tu savais où tu allais porter ton attaque sur Cairoli en première manche ? Le secteur 1 était ton point faible et pourtant tu parviens à le doubler à cet endroit-là.

En fin de première manche, j’ai trouvé de belles lignes vers les mécaniciens, dans la chicane et l’enchaînement de virages serrés aussi, c’était propre, dans ce tour j’ai réussi à vraiment gagner du temps sur lui et il ne restait qu’un mouchoir de poche entre nous deux.

Je l’ai doublé dans le premier virage à droite si je me souviens, il a fait une petite erreur à l’intérieur parce que l’ornière était très profonde, moi j’étais dans la seconde ornière et j’étais plus rapide en sortie de virage

En seconde manche, quand Antonio te double, tout le monde s’est dit que c’était la pire des choses qu’il pouvait t’arriver, mais on a eu l’impression que tu as soufflé un bon coup et que tu t’es dit que tu pouvais le faire.

La seconde manche était plus compliquée parce que j’étais en tête, et Antonio pouvait regarder ce que je faisais.

Vers la mi-course j’étais là « Allez, double-moi, je veux voir où je perds du temps ».

Il m’a doublé et il m’a fallu 2 ou 3 tours pour me re-concentrer, j’ai pu changer mes trajectoires, voir où il était plus rapide, voir où moi j’étais plus rapide, pour préparer une attaque.

Je l’ai redoublé, il m’a redoublé, on attaquait tellement fort.

Vers la fin il a presque perdu l’avant après l’arrivée, puis il est passé par-dessus l’ornière dans le virage à gauche un peu plus loin. Le rythme était vraiment très élevé.

On voulait tous les deux gagner, c’était quelque chose qui nous tenait à cœur devant autant de nos fans, c’est son grand prix à domicile, on peut presque dire que c’est aussi mon grand prix à domicile, c’était incroyable.

Quand il t’a passé en seconde manche, est-ce que tu as vu quelque chose qu’il faisait bien mieux que toi sur le circuit ?

Ouais, même quand j’étais devant lui, je n’utilisais pas toujours les mêmes lignes, j’en essayais d’autres, surtout là où je le sentais juste derrière moi, je pouvais l’entendre et j’adaptais mes trajectoires.

Je savais au bruit s’il se rapprochait, si je m’éloignais, si mes traces étaient bonnes.

C’est toujours compliqué pendant la course, tu essayes de te concentrer sur toi-même, sur ta course, sur tes trajectoires, sur le fait de ne pas faire d’erreur et d’être le plus propre possible, surtout sur un circuit comme celui-ci.

En fin de seconde manche, est-ce que tu as commencé à penser à la victoire ? Au fait que tu pouvais peut-être enfin remonter sur la plus haute marche du podium ?

Je n’arrivais à penser à rien pendant la course, dans le dernier tour, je me suis retourné sur un saut et je ne voyais plus Antonio, je vois mon mécano qui me panneaute qu’il est tombé ….

Il t’a presque emmené avec lui dans sa chute, tu as vu la vidéo ?

Non

À une seconde près il te rentrait dedans !

Oh vraiment ? [rires] Tu vois parfois il faut savoir avoir un peu de chance !

C’est le sport, je pense que les gens ont adorés nous voir nous battre comme ça, les fans, les teams, les spectateurs, les médias, on a fait une belle course, c’était très intense, propre.

Tu t’étais aussi bien battu avec Cairoli à Mantova en 2016, c’est comparable ?

Les deux victoires sont spéciales, mais je dirais que gagner après deux années difficiles rend la victoire aujourd’hui encore plus spéciale.

Est-ce que tu sens que la pression s’enlève de tes épaules maintenant que tu as gagné un GP ?

C’est la cerise sur le gâteau, c’est ce qu’il manquait lors des premiers grands prix, je suis super motivé maintenant et j’ai hâte de me battre au prochain grand prix, on a une pause et je vais continuer de bosser dur, c’est bon de gagner, pour moi, pour l’équipe, pour tout le monde, je suis trop content.


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