MXGP & Europe

Vivre un Grand Prix de l’intérieur

De fan passionné hurlant à plein poumon aux abords des pistes à rédacteur freelance, il n’y a qu’un pas.

Cinq mois après avoir lancé le site et voyant l’engouement autour de ce dernier, je me suis dit qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure en proposant du contenu plus exclusif, plus travaillé, plus personnel, la suite logique au développement de mon projet.

C’est dans cette optique que je me suis rendu fin avril à l’international de Thomer la Sôgne qui affichait une nouvelle fois un beau plateau, histoire de mettre un pied à l’étrier. La veille, direction Darty à la recherche d’un dictaphone pour réaliser quelques interviews. Après avoir laissé un rein à la caisse pour payer ledit dictaphone, il était temps de préparer mes interviews. Pichon, Simpson, Kullas, Petrov, mes premiers pas furent timides, mais satisfaisants, Rome ne s’est pas faite en un jour.

Sur place, muni de mon minuscule reflex datant de 10 ans, je me suis vite rendu compte que la prochaine étape serait d’investir dans un appareil photo digne de ce nom … Cette fois-ci, j’y ai laissé la rate, le foie et un bras. De vous à moi, je n’y connaissais rien en photographie. Pendant des semaines, j’ai parcouru internet de fond en comble pour apprendre – au mieux – à me servir de mon appareil photo. Les notions de bases n’ont plus aucun secret pour moi ! Reste encore à trouver le budget pour investir dans un objectif un peu plus adapté à ma pratique et continuer le travail d’apprentissage de la photographie.

Zoom H2N – The dictaphone.

Pssst ! l'article continue ci-dessous :)

Un mois avant le GP de Saint Jean d’Angely, j’ai décidé de tenter ma chance en remplissant le formulaire d’accréditation de Youthstream dans l’espoir de pouvoir me procurer un pass média. Pour faire dans les grandes lignes, ce pass vous donne un accès gratuit à l’événement pour que vous puissiez faire votre travail et donc, faire la promotion de l’événement. Dans le même temps, vous avez accès au box de presse, aux conférences avec les pilotes, à la piste, etc …  Quelques jours plus tard, je reçois la confirmation, il ne reste plus qu’à règler les derniers détails avant de prendre la route vers Saint Jean d’Angely.

Arrivé sur place le vendredi à 17 heures, je récupère mon pass au “Welcome Center”. Je me balade quelques minutes dans les paddocks. Romain Febvre est là, Jorge Prado aussi, Shaun Simpson me dit bonjour et je me demande un instant s’il m’a reconnu. Mon âme de fan tente de refaire surface. Je décide de prendre la direction du box de presse, non sans faire le tour du paddock 3 fois “il est où ce satané box ?”. Bon, le box, en fait, c’est une énorme tente. Me voilà arrivé à bon port.

Sous la tente, des tables, des chaises, des écrans pour suivre les courses et le live timing, l’espace conférence de presse pour accueillir les pilotes, des casiers pour ranger ses affaires, des frigos, des imprimantes pour pouvoir sortir les résultats au plus vite pour les journalistes présents. Les visages me sont inconnus, je reconnais des voix pour avoir écouté des heures de podcasts. Mon “nouvel” appareil photo fait tout de même pâle figure face aux monstres que je vois déjà dans la salle de presse. Mitch Evans est là, en train de réaliser un podcast, Tom Guyon répond aux questions de Pascal Haudiquert pour Motoverte, cool.

Je vais à la rencontre de Pascal – qu’on ne présente plus – et qui m’aura été d’une aide précieuse tout au long du weekend, me prodiguant nombreux conseils et tirant quelques ficelles pour me faciliter la vie après avoir commis une erreur en remplissant mon formulaire d’accréditation. Un grand merci à toi Pascal.

Au plus près de l’action …

Un immense merci aussi à Mme Haudiquert qui – me voyant un poil (complètement) paumé – m’a aidé lors de mon arrivée le vendredi en me faisant un topo de bienvenue. Les Do and Don’t . “Sous aucun prétexte, tu ne traverses la piste pendant une manche, JAMAIS“, c’est noté. De peur de faire une connerie, je demande l’autorisation aux commissaires de piste pour traverser à chaque fois.  “Tu ne peux traverser qu’une seule fois, au niveau du premier virage, seulement après le départ une fois que tous les pilotes sont passés”. N’ayant vu aucun photographe traverser après le départ, j’ai vite abandonné l’idée.

Malheureusement, je ne suis pas autorisé à filmer pendant les courses, droits à l’image oblige.

Les présentations faites, je décide de faire un tour du circuit et je repère l’emplacement des équipes dans les paddocks pour mes interviews du weekend avant de quitter les lieux pour me préparer pour le lendemain; le calme avant la tempête.

Tommy Searle

Weekend de course.  Me voilà armé de mon appareil photo au beau milieu du circuit de Saint Jean d’Angely à voir défiler devant moi les pilotes de l’Europe et du Mondial, muni de mon petit gilet de photographe, je rentre sur le circuit comme bon me semble après m’être frayé un chemin au milieu des spectateurs présents, autant vous dire que les débuts sont timides. Loin d’être un Roman Borak de la photographie, je me débrouille au mieux avec mon Nikon D5300 et j’essaye de suivre les courses comme je peux. Croyez-moi sur parole, il est bien plus simple de les suivre depuis son canapé.

La pub' permet de rester indépendant, et gratuit !

Moi, je suis à moitié sourd, je me prends les projections de tous les pilotes qui passent, mais put*** que c’est bon d’être aussi près de l’action. Derrière les barrières se massent les spectateurs, des passionnés, comme moi. Dans un petit coin de ma tête, je ne peux m’empêcher de me dire que j’ai de la chance.

Entre chaque session, je sors du circuit et file au box de presse pour sélectionner mes clichés et écrire mes articles, comme tous les autres journalistes et photographes présents sur place. La wifi étant capricieuse à Saint Jean d’Angely, il m’est très difficile de poster mes articles sur place et la frustration me gagne lorsque je perds un temps fou à charger une simple page internet.

Je fais quelques rencontres sympathiques – dont celle de Gilou de memotocross et son collègue à qui je passe le bonjour – mais dois me remettre au travail sur le site, sur mes photos, et surtout, aller dans les paddocks, réaliser les interviews, mais quand ? Je manque de temps.

Arnaud Tonus

Des sandwichs sont mis à notre disposition – le Saint Graal. Je ne sais toujours pas qui remercier à ce jour, sans ces derniers, je n’aurais probablement pas mangé du weekend. Je m’enfile les canettes de Monster Energy mises à disposition pour tenir mes journées, pourtant, j’en déteste le goût.

Un passage sous l’auvent BOS GP pendant la pause pour rencontrer Olivier Bossard et Jean-Jacques Luisetti, j’en profite pour faire mon interview de Tommy Searle. Pour Tommy, je suis un “journaliste”, pourtant, c’est bien un fan muni de sa caméra qui pose les questions au pilote BOS GP. Je discute avec quelques personnes dans le paddock, personne ne me connaît physiquement, mais on connaît mon site, c’est top. Je parviens à attraper Romain Febvre après les qualifications du samedi et Jeff Emig avant les courses.

Lors des courses du dimanche, le public est survolté et moi, j’ai l’œil collé à mon appareil photo pour prendre mes clichés tout en me baladant le long du circuit. Je reste de marbre alors qu’au fond de moi gronde l’envie de lâcher mon appareil photo pour hurler à chaque passage de Romain ou de Gautier. Le souffle de la 450 de Gajser qui me frôle m’épate, la vitesse des jeunes en 125 est incroyable, les victoires de Rubini et Guyon sont belles. Je me retrouve aux côtés de Livia Lancelot, inquiète, cherchant Zachary du regard.

Lorsque la fin de manche approche, tous les photographes se retrouvent au même endroit a prendre la même photo, un déferlement de clics se fait entendre lorsque le pilote passe sous le drapeau à damier. “Bon, allez, on s’casse”. Retour au box de presse.

Antonio Cairoli

Je loupe de peu Evgeny Bobryshev et Tom Guyon en fin de journée le dimanche mais je parviens à m’entretenir avec Stephen Rubini et Arnaud Tonus. C’est par téléphone que les deux premiers cités seront contactés par la suite. Evgeny s’étant blessé en Russie, l’interview devrait paraître sur le site dans les prochains jours.

Moi, je suis éreinté d’avoir couru partout mais je viens de vivre ma passion au plus près de l’action et j’ai envie de la partager avec vous. Je discute avec un gars d’un média qui m’avoue n’avoir réalisé que 2 interviews lors de son premier GP car il était intimidé, ça me rassure, je ne suis donc pas le seul à trouver cela particulièrement intimidant.

Fin de journée, après les conférences de presse, je plie bagage. Étant descendu avec mon véhicule en faisant du covoiturage, je dois désormais remonter des personnes sur Paris, où je vis. Inutile de préciser que les discussions tournent autour des courses de la journée sur le trajet du retour. Il est 3 heures du matin quand je m’effondre – enfin – dans mon lit, bercé par les acouphènes.

Le lendemain, une journée de 10 heures m’attend sur mon site. Il faut mettre tous mes articles en forme, traduire les interviews, poster les photos et les comptes rendus. En plus du GP, je dois m’occuper de la course du weekend aux USA et du national, autant vous dire que je ne compte plus les heures passées derrière mon écran pour partager ma passion. Pour l’investissement financier, c’est de ma poche, les publicités visibles sur le site m’enlèvent une petite épine du pied.

Van De Moosdijk et Benistant

À l’heure où vous lisez ces lignes, je suis en pleine préparation de dernière minute pour prendre l’avion direction Teutschenthal vendredi matin afin de couvrir le Grand Prix d’Allemagne. La plupart des médias ont reçu leur confirmation d’accréditation ce mercredi pour le GP du weekend, apparemment, c’est monnaie courante.

J’ai dû réserver mes vols, mon hôtel et ma voiture de location au dernier moment, sur place, je retrouverai un média Anglais avec qui nous avons décidé de partager une partie de notre travail afin de couvrir plus de terrain et de proposer encore plus de contenu.

Au programme, peut-être, un VLOG.

À bientôt,

Kévin

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