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Zachary Pichon “Cette première manche, je l’ai de travers”

Zachary Pichon “Cette première manche, je l’ai de travers”

Pour une première saison en 450, Zachary Pichon n’a pas démérité sur le championnat de France Elite. Sixième lors de l’ouverture du championnat à Magescq en présence de Jeremy Van Horebeek, Jordi Tixier & Mitch Evans, Zachary est progressivement monté en grade et signait son premier podium lors de la seconde épreuve, à Castelnau de Levis. Auteur des deux holeshots lors de l’épreuve finale de Rauville-la-Place ce weekend, Zachary Pichon a mené la meute de l’Elite 450 en première manche avant de partir à la faute sur une erreur d’appréciation qui le privera finalement du podium de journée.  Troisième en seconde manche et quatrième de l’épreuve de clôture, Zachary termine quatrième du championnat de France Elite MX1. Micro.

Zachary. En première manche, tu pars devant, tu mènes le début de course et … Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

En fait, Milko Potisek a commencé à m’attaquer un peu à droite et à gauche; j’ai vu où il était plus rapide et j’ai voulu changer mes trajectoires mais je me suis précipité dans une trajectoire un peu compliquée avant la série de vagues et je ne me suis pas assez méfié en sortie, j’ai complètement perdu l’avant dans les vagues et la moto est tombé fort sur le guidon. Le guidon était complètement tordu, le protège main était tordu dans la poignée de frein avant, c’est pour ça que je suis retombé, car le frein avant était bloqué. J’ai dû casser le protège main, m’arrêter au stand pour redresser le guidon qui était complètement tordu et j’ai perdu beaucoup de temps. Si je n’avais pas tout tordu, j’aurais pu repartir assez vite, mais là, impossible. Du coup, je termine 8ème. Pendant le reste de la manche, le protège main me gênait toujours pour attraper le frein avant. Cette première manche, je l’ai de travers.

Deuxième manche, holeshot, du mieux, et un podium.

Oui, mieux. Un nouveau bon départ, je suis content de mes départs ce weekend. Ça fait du bien d’être en tête et de rouler devant. Un peu difficile à partir de la mi manche, les deux pilotes m’ont doublé puis Cédric Soubeyras m’a un peu mis la pression en fin de manche mais j’ai réussi à garder mon rythme et à reprendre un peu d’avance. La deuxième manche, c’était plus correct, c’était plus mon niveau. J’ai le weekend très en travers, surtout la première manche. J’aurais dû réfléchir un peu plus et assurer ma troisième place parce que derrière, les autres étaient assez loin. Je n’aurais pas dû m’affoler, j’aurais dû réfléchir et éviter la précipitation au lieu de me jeter dans cette ornière. Je loupe le podium, mais c’est comme ça.

Qu’est-ce qu’il te manque pour jouer les podiums régulièrement, voire les victoires sur l’Elite ?

Pour la victoire, il me manque encore un peu de vitesse par rapport à des pilotes comme Maxime Desprey ou Jeremy Van Horebeek. Après, il y a du mieux, j’ai fait des grands prix dernièrement et ça m’a aidé. La vitesse, un peu de physique aussi, ça devient un peu compliqué à partir de la mi manche. J’ai un peu de mal à mi manche mais la fin de manche se passe bien, je sais que mes temps chronos ne sont pas beaucoup plus lents.

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C’était pareil en 250, où c’est dû à la 450 ?

La 450, c’est assez exigeant, surtout au niveau musculaire, au niveau de la force. Sur un terrain comme ici, il est facile de faire une faute, il faut tenir la moto. Du physique, de la vitesse en plus pour jouer devant et ça ira même si je vois que ma vitesse est bonne aux chronos. Mes débuts de manche sont bons, c’est intéressant, mais ça se complique un peu à partir de la mi course, mais ça progresse.

Je pense qu’on s’accorde pour dire que la 450 te convient mieux que la 250, ton avis ?

Je suis d’accord. Après, si j’avais eu une meilleure 250 la saison dernière, ça n’aurait pas été de refus je pense. L’an dernier, c’était un peu compliqué. Parfois, j’étais dans un bon jour et j’ai rencontré des problèmes mécaniques; parfois, c’était moi qui n’étais pas dans un bon jour et la moto allait bien. Il y a eu des petits soucis avec le team. Il y a eu des hauts et des bas. Par exemple en Russie, alors que j’étais aux portes du top 10, la moto s’est arrêtée. Il y a eu pas mal de petites choses comme ça qui n’ont pas facilité la saison.

Tes premiers points en MXGP à Faenza, félicitations, des bons chronos aux essais, après une semaine à Faenza, est-ce que tu te dis “Pourquoi pas un retour en grands prix ?”

Pourquoi pas. Mais c’était compliqué à Faenza car j’ai été malade juste avant le premier weekend. Pour être honnête, j’ai vraiment galéré lors des deux premiers grands prix, j’étais complètement vidé et c’était très compliqué de rouler. C’était risqué et je me suis fait deux ou trois frayeurs. C’était mieux lors du dernier grand prix, je marque des points même si – sans avoir été malade et en faisant mes manches – j’aurais probablement pu faire mieux à chaque fois. Après, c’est une belle expérience qui me fait gagner un peu en vitesse. J’ai pris de bons départs donc j’ai pu rouler un peu devant dans les premiers tours. C’est une expérience à refaire et on parle même de – peut-être – refaire des grands prix d’ici la fin de l’année.

À un moment, on a entendu dire que tu allais peut-être partir sur de l’Enduro … Est-ce que c’est quelque chose qui trotte encore ?

Non, pour l’instant, je sais que je vais rester en Motocross; par contre, je ne sais pas trop ce qu’on va faire en 2021. On va finir la saison et on verra par la suite. La structure est bien, la moto est au top, on a monté un bon team. Pourquoi ne pas faire plus de grands prix la saison prochaine ? On verra.

Avoir une structure familiale te convient finalement mieux ?

L’avantage, c’est qu’on fait ce qu’on veut avec nos motos, c’est top. Au niveau des moteurs, des suspensions, on décide. Cette année, j’ai pu avoir une moto qui me convenait mieux, c’est le plus d’être dans une structure familiale. Parfois, dans les teams, c’est plus compliqué, on ne peut pas avoir les pièces qu’on veut, il y a des ordres, des directions à suivre. Pour nous, ça se passe bien. On est bien soutenu, c’est d’ailleurs pour ça qu’on a monté la structure. Sans soutien, on n’aurait rien fait. C’est plutôt une bonne année et je pense qu’on va continuer dans cette direction.

Est-ce qu’il est difficile de se faire sa place dans le milieu, en tant que Zachary, et non en tant que fils de Mickael Pichon ?

Cette question, on me la pose souvent et c’est un peu décevant. Je vois les réactions sur les réseaux. Je sais très bien que je ne suis pas comme mon père, je le dis ouvertement. Je pense que les gens ont beaucoup d’attentes par rapport à mon nom. Je progresse à ma façon, à ma vitesse. Ça progresse quand même, je commence à faire des podiums et à bien rouler en 450. On voit des mecs comme Prado, mais on ne peut pas tous être devant à 20 ans. En grand-prix, le niveau est très élevé, j’ai fait ce que j’ai pu, j’ai toujours tout donné dans les manches. Sur les réseaux, c’est facile de critiquer, je vois bien, parfois, j’ai envie de répondre mais ça ne sert pas à grand-chose. Je sais qu’il y a des attentes, j’essaye petit à petit de me faire mon prénom, ce n’est pas simple mais j’essaye. Des gens qui critiquent, il y en aura toujours, c’est comme ça.


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