Seth Hammaker a déjoué les pronostics samedi dernier à Indianapolis, en remportant la première confrontation Est/Ouest de la saison 2025. McAdoo, Kitchen, Masterpool & Adams au tapis, Seth Hammaker ramène un bol d’air à Mitch Payton. Le garçon en profite pour signer sa deuxième victoire de carrière, deux ans après un premier succès qui en avait déjà surpris plus d’un. Micro.
Seth, compte tenu de tous les changements que tu as effectués cette intersaison et des galères surmontées ces dernières temps, ce doit être une énorme satisfaction de gagner à Indy ?
C’est carrément irréel pour moi de décrocher cette victoire lors d’une confrontation Est/Ouest, parce que ça fait une éternité que je n’étais plus monté sur la plus haute marche du podium. Ce n’est arrivé qu’une fois avant ce week-end, et être en mesure d’enfin gagner de nouveau, c’est incroyable … J’ai effectué beaucoup de changements pour cette nouvelle année, beaucoup de sacrifices aussi en déménageant en Floride pour m’entraîner au Dog Pound [ndlr: chez les Lawrence]. Je suis extrêmement reconnaissant envers tout le monde et gagner cette épreuve, ça fait vraiment du bien.
Tu sembles avoir beaucoup progressé ces dernières semaines.
Oui. Cette troisième place à Daytona le week-end dernier a été vraiment un bon boost pour la confiance, et pour surfer sur la bonne vague. Je sentais qu’une victoire était possible, mais je ne savais pas trop quand elle se présenterait. Je savais qu’il fallait surtout que je continue à faire le boulot, que ça viendrait. C’est venu ce soir. C’est bon de voir que le travail effectué à l’intersaison paye. Le début de saison a un peu été en demi-teinte. J’ai été déçu de ma 17ème place de Detroit, mais j’ai décidé de me concentrer sur la suite de la saison et nous voilà quelques semaines plus tard avec un podium et une victoire.
Ta dernière victoire remonte à quasiment quatre ans. Tu as été blessé à quelques reprises depuis. Est-ce que tu as douté de pouvoir en gagner une de nouveau, durant toutes ces années ?
C’est sûr que c’était dans un coin de ma tête. Je suis vraiment reconnaissant envers les gens qui ont continué de me soutenir, et mon équipe aussi, Pro Circuit, Mitch Payton et tout le team Kawasaki qui ont continué de croire en moi. J’ai décroché ma première victoire il y a un moment déjà, c’était lors de ma troisième course chez les professionnels. J’ai l’impression que cette victoire à Indy, c’est ma première « vraie » victoire tellement le premier succès date aujourd’hui. Cette première victoire, c’était un peu une surprise pour moi à l’époque. Depuis, j’ai effectué beaucoup de changements, fait beaucoup de sacrifices avec ce déménagement en Floride – comme je l’ai mentionné – pendant l’hiver. C’est bon de voir que ça paye et ça fait du bien de pouvoir récompenser les personnes qui m’ont soutenu malgré les périodes difficiles.
Est-ce que ce tracé technique d’Indy a joué en ta faveur, ou est-ce qu’il a plutôt eu tendance à exposer des faiblesses ?
La piste était vraiment difficile, surtout lors de la finale. Ce n’était pas simple de bien prendre chaque trace et de passer tous les enchaînements. On savait que tout le monde allait faire des erreurs, il était surtout question de faire partie de ceux qui en feraient le moins. Il fallait être intelligent, avoir la bonne technique, trouver les traces qui n’étaient pas trop défoncées et trop profondes. Franchement, la piste n’était pas simple et la portion de sable a aussi joué un gros rôle ce soir.

Avec un 4-17-3-1, Seth Hammaker pointe 3ème du championnat 250 à l’Est, à 11 points de Tom Vialle @Align Media
Tu as mentionné les changements apportés à ton programme. Les plus importants, ce sont lesquels ?
L’état d’esprit, et la technique. C’est ce sur quoi j’ai principalement travaillé. Je me suis beaucoup blessé durant ma carrière, et il fallait que je puisse faire une saison complète pour vraiment construire des bases solides, en faisant de bons résultats. Je n’ai pas vraiment été en mesure de compléter une saison depuis mes débuts chez les professionnels et je voulais vraiment me concentrer là-dessus, prendre les week-ends et les résultats comme ils venaient aussi. L’objectif, c’est d’être intelligent en piste, de rester en un seul morceau et de travailler sur la technique tout en ayant la bonne approche. C’est vraiment ce qui m’a aidé cette saison.
Tu as fait une grosse erreur dans un enchaînement en fin de finale. Est-ce que tu t’accrochais au guidon dans les 5 derniers tours, en te disant « s’il te plaît, ne gâche pas tout ».
Ouai, il restait genre quelques tours et j’ai pris une ornière de travers et je suis vraiment parti sur l’avant sur un double. C’était vraiment chaud. Mon rythme cardiaque a explosé. J’ai dû prendre le temps de me calmer un peu, mais je voyais que Tom revenait un peu. Du coup, j’en ai remis une couche et j’ai signé quelques tours solides. Je n’étais pas spécialement fatigué, mais j’étais quand même un peu nerveux, je commençais à pas mal réfléchir. Je me disais que je pouvais le faire, mais sur une piste aussi traître qu’Indy, si tu te déconcentres, tu es sûr de finir au sol. Je suis content d’avoir pu m’en sortir sur cette frayeur. En fait, si tu prenais bien les enchaînements, tu pouvais conserver un peu de vitesse un peu partout et ça te facilitait la tâche. Le truc, c’est que trouver ce rythme, c’est exactement ce qui était difficile.
Tu es le dernier pilote Pro Circuit Kawasaki sur la côte Est. Est-ce que ça ajoute de la pression sur tes épaules ?
J’essaie de faire en sorte que le fait d’être le dernier pilote du team sur la côte Est ne m’ajoute pas plus de pression sur les épaules. J’ai un job à faire, et je me concentre sur ça. C’est dommage de perdre des coéquipiers comme ça, mais mon approche et mon état d’esprit ne vont pas changer parce que je suis le dernier pilote du team encore debout à l’Est. Je vais mettre la tête dans le guidon et continuer à faire mon job. C’est vraiment dommage pour Levi et Cameron, j’espère qu’ils vont bien récupérer et qu’ils seront rapidement de retour mais moi, je me concentre sur moi, et j’essaie de faire en sorte que tout ça ne m’affecte pas, ne rajoute pas plus de pression qu’il n’y en a déjà.
Publié le 12 mars 2025
