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Mano Faure « En seconde manche, j’ai su montrer qui j’étais »

Images: DailyMotocross

Il s’est disputé six épreuves depuis l’ouverture du championnat d’Europe 125, et Mano Faure en a remporté la moitié. Vainqueur en Italie, en France puis au Portugal ce week-end, le pilote MJC grappille petit à petit son retard au championnat, après une ouverture de saison loupée à Cozar. La mi-saison à peine atteinte, tout est encore jouable. Micro avec le porte-drapeau de la délégation Française sur l’Europe 125.

Mano, félicitations. Tu signes un 4-1 à Agueda, et tu ramènes une troisième victoire de saison; contrat rempli. comment ça s’est passé ce week-end finalement ?

Tout à fait, le contrat est rempli. Hier (samedi), c’était vraiment une première manche un peu plus compliquée pour moi. La piste était vachement rapide, les autres ont réussi à me suivre et après, la pluie est arrivée. Je suis tombé deux fois et je termine quatrième. Je n’étais pas franchement content de moi. En seconde manche, j’ai su montrer qui j’étais. J’ai pu partir devant et mettre du gros rythme. Cette fois, les autres n’ont pas réussi à me suivre. Je gagne, donc je suis forcément plutôt content. Maintenant, le focus est sur la France. On va bien se préparer pendant la semaine; même si c’est la France, ça reste un grand prix comme un autre. Il faut rester calme, ne pas s’affoler, et prendre les courses comme elles viennent.

On savait que ça allait être humide ce week-end. Est-ce que tu as effectué des changements entre la première et la seconde manche, que ce soit sur la moto, l’approche de la course, l’état d’esprit ? Ou est-ce que c’était plus «advienne que pourra ?»

Non, on était dans le même état d’esprit pour la seconde manche aujourd’hui. La seule chose qu’on ait changée sur la moto, ce sont les protège-mains pour aujourd’hui. Après, il fallait vraiment partir devant, comme toujours mais d’autant plus quand il y a de la boue comme ça. C’est vraiment ce qui fait toute la course. J’ai été en mesure de partir devant, et de tenir ma place. Je suis vraiment content.

De l’extérieur, on voit de la boue, mais on aurait quand même dit une piste bien différente en première et en deuxième manche; plus collante.

Ouai, tout à fait. Hier, il pleuvait bien et c’était plus liquide, ça ne glissait pas encore trop. Pour la seconde manche d’aujourd’hui, c’était vraiment de la plus grosse boue; ça faisait des ornières et c’était délicat de rouler dans ces conditions. Mais, moi, j’aime bien quand c’est comme ça, quand c’est un peu plus difficile.

Il se passe quoi dans les deux premiers tours de la seconde manche, pour que tu arrives à coller 15 secondes à ceux qui te suivaient ? Tu t’es dit « il faut que je sprinte » ?

Vu que je suis parti devant, j’ai voulu creuser l’écart pour éviter que les autres ne puissent me suivre comme en première manche. Je suis resté calme et en fait, je n’ai pas trop attaqué non plus parce que c’est là que tu peux faire des erreurs et tomber. J’ai roulé comme je sais le faire, comme à l’entraînement, et ça a bien marché; la preuve ! Il faut essayer de rouler comme ça tout le temps, et essayer d’aller chercher le 1-1 lors d’un week-end.

Dans ces conditions, la gestion des pilotes retardataires était à prendre en compte ?

Tout à fait. C’était un peu délicat ce week-end vu qu’on était dans la boue. Du coup, il n’y avait pas dix mille traces sur la piste pour doubler les retardataires. Dans ce cas-là, il faut parvenir à garder son calme, rester derrière eux et saisir les bonnes opportunités pour les passer dès que c’est possible.

Tu n’as pas fait de course de préparation, tu ne fais pas le Junior cette année. C’est assez rare, car beaucoup de tes concurrents font des championnats nationaux en parallèle. Pourquoi ce choix, et quel est ton programme en 2025 ?

Mon programme, c’est le championnat d’Europe et le championnat du monde 125. Il était peut-être question de faire des courses en Hollande mais finalement, on a quand même quelque chose comme 13 courses avec l’Europe, c’est déjà pas mal. En plus, on a aussi une épreuve de championnat du monde donc ça suffit largement. Il ne faut pas vouloir trop en faire non plus.

Tu as remporté la moitié des épreuves cette saison. Malheureusement il y a eu cette ouverture difficile en Espagne qui te fait perdre beaucoup de points. On pense au championnat, on se dit que le titre est encore jouable, où on prend les courses les unes après les autres ?

C’est vrai que lors de la première course du championnat en Espagne, ça ne s’est pas du tout passé comme prévu pour moi. Je n’ai pas marqué le moindre point mais bon, c’est comme ça, c’est le sport moto. Je pense quand même un peu au championnat et aux points, mais je suis plus en train de prendre les choses courses par courses à ce stade de la saison.

Tu sembles avoir effectué une belle progression cet hiver. Tu joues régulièrement les victoires de manches et d’épreuves. C’est dû à quoi, selon toi ?

Je dirais que c’est en partie dû à ma taille. J’ai grandi depuis l’an dernier, j’ai pris un peu de poids et tout ce qui va avec. Ça fait que je me sens plus fort sur la moto et mieux en général. Je me suis aussi beaucoup entraîné avec Mathis Valin cet hiver, donc forcément, ça tire vers le haut. Il y avait aussi les pilotes du team Bud Racing puisque je suis basé à Hossegor, et que je partage le même entraîneur qu’eux. Tout ça, ça permet de mettre du rythme, de gagner en vitesse.

Tu es notre meilleur représentant sur l’Europe 125. Ça ressemble à quoi le quotidien d’un espoir du Motocross Français ?

Là par exemple, on va rentrer et dès demain, on faire un petit décrassage d’après course. En général, on roule pendant la semaine 2 ou 3 fois. Là, c’est plutôt à la cool vu qu’on enchaîne un peu des courses tous les week-ends. Sinon quand c’est l’hiver, on fait de la moto quasiment tous les jours donc en ce moment, c’est un peu plus calme. On fait de l’entretien en fait. Si on a fait le taff pendant l’hiver, ça suffit pour maintenir la forme.

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