MXGP & Europe

Jan Pancar, un poids plume parmi les poids lourds

Images: DailyMotocross

S’il est désormais acquis que le Norvégien Kevin Horgmo s’impose comme le meilleur pilote non-factory cette saison, Jan Pancar s’illustre de son côté comme le meilleur pilote privé du mondial MXGP. Tous deux entament leur deuxième campagne dans la catégorie reine en 2025, et continuent de se faire une place face aux pilotes des structures officielles. Après une septième place à Trentino plus tôt dans la saison, le Slovène confirme en Allemagne en décrochant une huitième place au terme du week-end, non sans ramener une solide quatrième place lors de la manche qualificative du samedi. Avant de prendre la route pour une nuit blanche au volant du camping-car familial, Jan s’est confié à notre confrère Andy McKinstry dans le paddock de Teutschenthal.

« Huitième du GP, c’est plutôt pas mal, mais quand on regarde la vitesse que j’avais, je pense que j’aurais pu faire mieux » reconnaît Jan Pancar après coup. « Je fais quatrième aux essais chronos, je termine quatrième de la manche qualificative… Disons que je n’ai pas eu beaucoup de chance le dimanche. En première manche, j’ai pris un bon départ, mais quand Ruben Fernandez est tombé, j’ai dû sortir de la piste pour éviter sa moto, donc j’ai perdu pas mal de places. Ensuite, j’ai fait une autre erreur, mais j’ai réussi à revenir jusqu’à la 11e place. Ce n’était pas si mal que ça. En seconde manche, je n’ai pas pris un très bon départ. Avec mon père, on n’a pas vraiment pu nettoyer la moto correctement, et mes roues étaient pleines de boue au départ. Du coup, j’ai patiné sur la grille. Je n’ai pas pris un bon départ, mais parvenir à finir huitième, ce n’était pas mauvais du tout. »

Quatrième de la manche qualificative à Teutschenthal, Jan Pancar s’est offert un solide coup d’éclat au milieu des gros bras de la catégorie. Le Slovène, discret mais régulier, affiche une belle vitesse de pointe et se mêle régulièrement à la bataille avec les pilotes Factory. Encore peu habitué à rouler aux avant-postes, Jan ne cache pas s’être crispé en fin de manche alors qu’il emboîtait le rythme de Jeffrey Herlings, qui l’avait débordé.

« La vitesse est là. Maintenant, il faut juste que je sois plus à l’aise en roulant devant » admet Jan Pancar, longtemps troisième de cette manche qualificative. « Les autres sont vraiment très rapides pendant les dix premières minutes, et c’est mon point faible. Moi, je suis toujours rapide en fin de manche, donc il faut que je sois plus explosif dès le début de course. C’est ce que j’ai réussi à faire pendant la manche qualificative, et j’ai pu accrocher une quatrième place. Au début, je me sentais plutôt bien, comme d’habitude on va dire, mais dans les trois derniers tours, j’ai commencé à trop réfléchir, et j’ai fait quelques petites erreurs. Je me disais : « Oh mon dieu, je suis quatrième. » Mais bon, ça fait partie du processus. Comme je le disais, j’ai la vitesse, donc je pense qu’avec de bons départs, je vais me sentir de plus en plus à l’aise devant. »

Pilote privé pour la quatrième année consécutive, Jan Pancar impressionne par sa détermination et sa capacité à rivaliser avec les officiels. Un camping-car, une remorque, deux motos, quelques sponsors et une famille soudée, il n’en faut pas plus pour que le Slovène trace sa route avec les moyens du bord. Une aventure où sacrifices et passion s’entremêlent.

« Heureusement, ce sport dépend beaucoup du pilote. Donc même avec une moto de pilote privé et tout ce que ça implique, il est quand même possible d’être compétitif face aux meilleurs » témoigne Jan. « Bien sûr, il y a toujours des choses qu’on pourrait mieux faire, mais je me sens bien, donc je pense qu’on fait vraiment un excellent boulot. Mon père, franchement, c’est assez fou de faire ce qu’il fait. Dès demain [lundi] il va retourner au boulot. On va avoir environ 18 heures de route pour rentrer, donc ce sera non-stop, d’une traite. Même moi, je vais devoir me lever vers 3 heures du matin pour conduire. Ce n’est clairement pas l’idéal pour récupérer, mais on n’a pas le choix, il faut faire ce qu’il faut faire … »

Derrière chaque point marqué en mondial, des semaines d’efforts – invisibles du grand public – pour la famille Pancar. Si les meilleurs pilotes du monde s’alignent chaque week-end derrière la grille du mondial, tous ne disposent pas des mêmes moyens, et donc des mêmes armes. Pour autant, pas de quoi décourager Jan Pancar qui espère que ses efforts et sa détermination finiront par être récompensés.

« Financièrement, ça va pour l’instant. » admet Jan qui sera présent sur les 20 GP cette saison. « L’économie n’est pas au top, mais on a de bons sponsors qui nous aident, donc on peut faire toutes les courses du mondial. Parce que, franchement, les épreuves à l’étranger, c’est vraiment, vraiment très coûteux pour nous. Niveau budget, je dirais que c’est gérable, mais physiquement et mentalement, c’est assez dur. On roule tous les week-ends, on s’entraîne, on prépare la moto à la maison, on fait tout nous-mêmes, donc ça fait beaucoup. »

« On a un objectif, et j’espère que cette année, je vais progresser et pouvoir décrocher une place dans une équipe factory, pour que ce soit plus simple pour tout le monde » conclut le pilote Slovène à la mi-saison. « Jusqu’à maintenant, je n’ai pas reçu une seule offre, alors j’espère qu’on va me remarquer. J’ai la vitesse, je dois juste réussir à l’exprimer en course, et je pense que je peux être capable de rouler dans le top 5. »

Jan Pancar, un poids plume parmi les poids lourds
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