En l’espace de quatre saisons, Mathis Valin a connu une ascension aussi rapide qu’impressionnante. Débarqué sur la scène EMX125 en 2022, le Français s’est adjugé le titre de champion du monde Junior dès l’année suivante, avant de rempiler en 2024 avec un titre de champion d’Europe 250, lors de sa seule et unique campagne dans la catégorie. Une progression fulgurante qui n’a pas échappé à Kawasaki : la firme japonaise a misé sur Mathis Valin pour relancer son programme MX2 en mondial cette année.
Prometteur en début de saison, Mathis a vu ses débuts contrariés par une blessure à la main, conséquence d’un excès de fougue et de précipitation. Contraint de manquer plusieurs épreuves, l’officiel Kawasaki a effectué son retour à la compétition lors du GP d’Agueda. Depuis, le Français enchaîne les belles performances et fait preuve de plus de régularité : 4ᵉ au Portugal, 8ᵉ en France ou encore 7ᵉ en Lettonie, Mathis Valin ramène une 9ᵉ place du GP Grande-Bretagne ce week-end. Des performances encourageantes qui confirment son potentiel, et font déjà de lui l’un des jeunes espoirs les plus prometteurs du plateau MX2. Micro avec notre correspondant Andy McKinstry à Matterley Basin.
Mathis. Tu termines 9ème à Matterley Basin. Tu sembles revenir en forme après ta blessure du début de saison. Les progrès sont là ?
Oui, ça va de mieux en mieux. Je n’ai plus de douleurs au niveau de ma blessure désormais. C’est la bonne nouvelle. On progresse et on se rapproche des autres un peu plus à chaque grand prix. Ce week-end, ça s’est très bien passé. Je me suis battu avec des tops pilotes comme Andrea Adamo et Kay de Wolf, donc j’en suis plutôt fier. On reste concentrés, et on va continuer de s’entraîner.
Tu as pensé quoi de la piste ? Elle était bien sèche et rapide le samedi, un peu plus technique le dimanche.
Honnêtement, le samedi, je n’ai pas trop aimé la piste.
Tu es Français, pourtant !
Oui mais je n’aime pas particulièrement quand c’est béton comme ça a pu l’être le samedi. Il y avait beaucoup de poussière quand tu étais derrière, c’était vraiment la folie. C’était assez compliqué et pour le dimanche, ils ont un peu mieux préparé la piste, donc c’était déjà ça. C’était de nouveau très difficile de doubler quand même sur ce tracé, mais je préfère avoir du mal à doubler que me retrouver de nouveau sur une piste comme le samedi …

Champion d’Europe 250 l’an dernier avec Bud Racing, Mathis Valin a été recruté par Kawasaki KRT pour le retour du programme MX2 « in-house » @Ray Archer
C’est le 12ème GP de la saison. Tu en as loupé quelques-uns à cause de ta blessure. Comment s’est déroulée ton adaptation au mondial MX2 ? C’est bien différent de l’Europe.
C’est très différent de l’Europe, surtout en début de course. C’est vraiment bien plus intense en comparaison avec l’Europe 250. Tout le monde va très vite et essaye de doubler rapidement, donc il faut vraiment rentrer dans son rythme en début de course et prendre un bon départ aussi, parce que le top 10 est vraiment homogène en MX2 cette année. Tu peux finir second, ou dixième d’une course, car le niveau est vraiment homogène. Les départs comptent vraiment et il faut pouvoir trouver le bon rythme. Pour moi, ça se passe de mieux en mieux à chaque course, donc c’est cool.
C’est comment de travailler avec Thierry Van Den Bosch ? Il me semble que tu as commencé à travailler avec lui l’an dernier avec Bud Racing. Ça a dû bien se passer pour que tu décides de continuer avec lui cette année.
Thierry m’aide vraiment bien chaque week-end, il a aussi beaucoup d’expérience. Il a décroché un titre de champion du monde MX2 avec Maxime Renaux il y a quelques années. Actuellement, on travaille beaucoup sur ma position sur la moto, parce que tout n’est pas vraiment au point de ce côté-là en ce moment. Il m’aide à rester dans les bons rails pendant les week-ends. Il me dit ce qui est bien, ce qui ne va pas, etc. C’est surtout son expérience qui m’aide. Je jongle un peu entre Lommel et Hossegor avec Thierry, on arrive à gérer comme ça et ça nous fait un bon compromis.
Antti Pyrhonen est aussi ton team manager. Il a roulé à haut niveau par le passé. C’est comment de travailler avec lui ?
Antti a aussi beaucoup d’expérience, et on travaille beaucoup sur la moto. Pour eux, c’est un sacré step que d’arriver en MX2 et d’avoir une bonne moto. Le projet a débuté il y a moins d’un an, donc ce n’est pas simple d’avoir une bonne moto face aux KTM qui sont là depuis 10 ans, 20 ans, et peut-être même plus. On a bien travaillé sur la moto, et elle commence à vraiment être au point, je suis vraiment content de ce côté-là. On fait du bon boulot, mais c’est sûr qu’on doit encore progresser.
J’allais justement te parler de cette KX-F, vu que c’est la première année en MX2 pour vous. Elle se compare comment avec la moto de Bud Racing par exemple ? J’imagine qu’il y a un peu plus de chevaux.
Oui, vraiment plus de puissance. C’est vraiment différent en fait, c’est une moto d’usine. J’aurais tendance à dire que tout est différent, même si le châssis reste le même. Travailler sur ce genre de moto, c’est bon pour mon expérience parce que je dois être en mesure de dire ce que je veux, ce que j’aime, ce que je ressens, etc. Pour moi, c’est encore assez compliqué. Ce l’était surtout au début, mais maintenant je commence à ressentir plus de choses, et je pense qu’on va dans la bonne direction.
Côté résultats, tu en attends probablement un peu plus mais d’un autre côté, tu te bats avec Adamo et De Wolf ce week-end, deux champions du monde.
On en veut toujours plus, tout le monde en veut plus. Même quand tu gagnes, tu veux toujours plus. Du coup, oui, j’en veux plus mais je suis vraiment content quand même. Il n’y a encore pas si longtemps que ça, ils [Andrea & Kay] me doublaient en un seul tour, et maintenant je suis en mesure de me battre avec eux. On est sur la bonne voie, et on verra comment se déroulera le reste de la saison.
En début de saison, tu étais vraiment très rapide. Tu penses que tu seras en mesure d’afficher cette même vitesse quand ?
Je ne sais pas trop. En début d’année, je roulais vraiment, vraiment vite, j’étais vraiment très excité sur la moto aussi. Je voulais gagner, mais ça ne marche pas comme ça en MX2. Tu ne peux pas gagner dès que tu arrives; et j’ai fait beaucoup d’erreurs. Cette blessure à la main, ça m’a un peu calmé on va dire mais là, ça va de mieux en mieux. J’engrange de la confiance à chaque course.
Publié le 24 juin 2025
