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RJ Hampshire « j’aurais sauté sur l’occasion si elle s’était présentée il y a quelques années »

Images: Husqvarna Racing

Du haut de ses 29 ans, RJ Hampshire est bel et bien un « rookie » en catégorie reine cet été. Après 11 saisons en 250, le garçon a enfin dégoté un guidon en 450cc. Monté en rang sur l’outdoor cet été, RJ Hampshire réalise une excellente première campagne chez les gros bras, mais évolue dans l’ombre des Lawrence, Tomac et consorts. Les projecteurs viennent finalement de se braquer sur lui à Ironman, où il termine second derrière Hunter Lawrence. Un premier podium en 450cc. Micro.

RJ, félicitations pour ce premier podium. Tu as fait de belles épreuves, on a vu ta vitesse, mais tu as eu du mal à enchaîner deux manches solides. C’est fait à Ironman. J’imagine que c’était le plan en arrivant ici ?

La pause m’a vraiment aidé. J’ai l’impression d’avoir trouvé un peu plus de vitesse. Pour moi, il s’agit surtout de parvenir à rouler à cette vitesse le plus longtemps possible à chaque fois que j’arrive à être devant. La seconde manche était complètement folle : il se passait des trucs à droite, à gauche, et je n’ai pas arrêté de me retrouver dans des bagarres ici et là. Je savais à peu près où j’en étais au niveau des points pour la journée, surtout que j’avais vu Chase tomber sur le wall jump. Ce résultat, on a bossé pour. On sait que je peux rouler à ce niveau, que je peux viser des podiums. J’ai eu quelques coups de main ce samedi, mais c’est tout de même le genre de résultats que j’attends de moi et j’espère qu’à partir de maintenant, à chaque fois, je pourrai me battre pour jouer les podiums.

Quelle a été le plus gros ajustement pour toi sur la 450cc ?

Pour moi, c’était surtout de parvenir à m’habituer à la moto. Malcolm [Stewart] a un bien plus gros gabarit que moi, donc il roule d’une façon très différente. La moto que j’ai eue en début de championnat… disons que je n’étais pas du tout à l’aise dessus. On a fait beaucoup de changements et, quand enfin je me sens bien dessus, on rencontre d’autres problèmes. Il faut trouver le juste équilibre, tout en ayant une moto sur laquelle je sois à l’aise. Honnêtement, j’ai vraiment l’impression que j’en avais plus sous le coude ce week-end, mais je ne pouvais pas vraiment attaquer autant que je l’aurais voulu. Le truc, c’est que c’est souvent le cas cet été sur la 450, alors que pendant la semaine, à l’entraînement, je trouve des moyens de passer outre et j’arrive bien souvent à rouler bien plus vite qu’en course. Je n’ai pas encore trouvé ce genre de compromis pendant les épreuves. On continue de se construire, d’apprendre. C’est une nouvelle source de motivation pour moi que d’être en 450cc. Je prends bien plus de plaisir qu’en 250cc.

Après trois top 5 consécutifs, RJ accroche un premier podium en 450 à Ironman @Husqvarna

Tu as aussi rencontré pas mal d’adversité durant ta carrière en 250, et te voilà sur ton premier podium en 450. Ce doit être une belle récompense. Tu as dû rêver de ce moment en étant gamin. C’est un soulagement pour toi ?

C’est sûr. Les gens ne se rendent pas compte à quel point c’est dur d’en arriver là, d’avoir un guidon en 450. C’est aussi pourquoi j’ai passé autant de temps en 250. Honnêtement, j’aurais sauté sur l’occasion si elle s’était présentée il y a quelques années, mais l’opportunité ne s’est jamais présentée. J’ai une famille et il faut que je puisse subvenir à ses besoins. Pour moi, c’était en 250 que je pouvais gagner ma vie et c’est pourquoi j’ai roulé dans cette catégorie ces dernières années. J’ai eu la chance – disons l’opportunité – de décrocher le titre l’année passée. Et puis, il y a les hauts mais aussi les bas du sport… Compte tenu de la façon dont la saison de Supercross s’est terminée cette année, j’étais vraiment motivé pour passer en 450, faire ma transition et oublier cette saison. Voilà l’état d’esprit dans lequel j’étais. Ensuite, tu annonces que tu vas monter en 450 et que tu veux pouvoir te battre dans le top 5, et les mecs te répondent : « Ouais, bien sûr. » Je me suis fait opérer dix jours avant le premier round de l’outdoor, je pouvais à peine tenir le guidon mais j’ai quand même continué de bosser.

Eli, je l’ai admiré pendant longtemps. Aujourd’hui, il est en fin de carrière. Je ne suis pas beaucoup plus jeune que lui… Je me sens quand même comme un rookie. Un rookie de 29 ans, donc ça ne compte pas vraiment. C’est juste top de pouvoir me battre avec lui cette saison. J’espère pouvoir finir la saison sur de bonnes notes avant de me tourner vers la préparation à la saison de Supercross 2026, car ce sera la prochaine étape pour moi.

Un mot sur le tracé d’Ironman. Ce n’est pas la première fois que tu roulais ici. C’était comment, en comparaison avec les autres années ?

J’ai fait le tour de reconnaissance avant la première manche, et j’étais là à me dire : « Bon, okay, je n’ai absolument rien appris de la piste lors de ce tour de reco. » Je ne savais pas du tout où j’allais aller. La piste était franchement difficile. Je n’étais pas fan de ce trou avant le triple, de l’autre côté de la piste. Ceci dit, j’adore venir ici, mais le terrain était chaud. Le sol était vraiment béton, mais ça s’est quand même creusé par endroits.

RJ Hampshire « j’aurais sauté sur l’occasion si elle s’était présentée il y a quelques années »
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