Contré par Jo Shimoda ce samedi, Haiden Deegan n’a pas été titré à Unadilla. Peu importe : la régularité du pilote Star Racing Yamaha lui permet d’aborder la finale sereinement, avec une belle marge de manœuvre et une pression limitée. Il disputera — à Budds Creek samedi prochain — sa toute dernière épreuve de l’outdoor en catégorie 250 avant la montée en rang à l’été 2026. Micro.
Haiden. Tu pouvais décrocher le titre ce week-end, mais ça ne l’a pas fait. Tu étais dans quel état d’esprit quand tu as vu que ça commençait à te glisser des doigts ?
Décrocher un titre avant la dernière épreuve de la saison, ouais, c’est cool. Mais pour moi, ça ne représente pas grand-chose de plus. Aujourd’hui, j’ai juste galéré. Même si j’avais plutôt bien roulé ici l’an dernier, je me suis toujours senti vraiment en difficulté et pas à mon aise sur ce circuit, et il va falloir que je trouve des solutions à l’avenir. Cette fois-ci, c’était encore pire parce qu’ils ont complètement noyé la piste avant nos manches. Vu ce que je devais gérer – le championnat – et la façon dont je me sens en général à Unadilla, je pense que je m’en suis plutôt bien sorti, mais Jo était simplement sur une autre planète.
Lors des essais, on voyait bien que tu n’étais pas à l’aise. Qu’est-ce que tu as fait pour changer la tendance pendant les manches ?
Je m’en suis mis une dès le premier tour de la première séance qualificative. Je n’ai pas vu une ornière en haut d’un appel et je suis tombé. Du coup, mon guidon était tordu et j’ai essayé de faire quelques tours, mais je n’arrivais vraiment pas à trouver mon rythme sur la piste. C’était déjà bien mieux lors de la seconde séance chronométrée. Ça m’a permis d’être un peu plus en confiance pour le reste de la journée. On va dire que le fait de m’être planté dès le premier tour des essais et d’avoir le guidon tordu ne m’a pas aidé.
Beaucoup te voient comme une version plus jeune d’Eli, qui n’a jamais été très à l’aise ici non plus d’ailleurs. Est-ce que tu discutes parfois avec lui et avec le team pour pouvoir faire des ajustements et – peut-être – préparer la saison prochaine ?
Je sais que quand je vais passer en 450 l’an prochain, le team aura beaucoup de choses à me faire essayer. Ils ont eu l’occasion de faire pas mal de tests et d’expériences – bonnes comme mauvaises. Je dirais qu’Eli et moi, on est deux pilotes très différents. Je suis plutôt du genre à m’accrocher au guidon, à rouler très relâché. Eli est un peu plus strict, rigide. Notre style de pilotage est assez différent, c’est juste qu’on aime ouvrir en grand tous les deux. Eli, c’est le genre de mec qui utilise des réglages que personne d’autre n’utilise ; c’est vraiment spécial. Je n’ai jamais vraiment été fan de ses settings, mais tu peux récupérer de bonnes infos de beaucoup de personnes.
Tu vas débuter ta carrière en 450 l’été prochain. On t’a vu rouler sur la moto dernièrement. C’est comment ?
J’ai vraiment hâte. Je n’avais pas réalisé à quel point la 450cc était une moto puissante. J’ai été vraiment impressionné de voir à quel point on peut rouler vite en 450. La puissance semble infinie. J’étais vraiment surpris – et très content – quand je m’en suis rendu compte [rires]. Je n’avais jamais roulé sur une 450 préparée avant ça. L’an dernier, j’avais roulé sur une 450 d’origine, avec des suspensions d’origine. Elle n’avait rien à voir avec la moto d’usine que j’ai pu tester cette fois-ci. Honnêtement, c’est très différent.
D’ici la semaine prochaine, ta carrière sur l’outdoor 250 touchera à sa fin. Est-ce que tu réalises vraiment ? Ça te fait quoi de – déjà – tourner une page de ta carrière ?
C’est assez dingue parce que si je décroche ce titre, ce sera mon cinquième titre AMA en 250. Il y a des pilotes présents dans la catégorie qui ne décrocheront jamais de titre. D’un autre côté, c’est presque naturel et normal pour moi, puisque j’ai commencé à gagner en étant très jeune. J’ai plus ou moins gagné tout au long de ma carrière, alors ce n’est pas quelque chose de nouveau ou d’étrange. Mais c’est vrai que si tu prends du recul, que tu y réfléchis un peu plus, c’est assez fou de voir ce que j’ai accompli en si peu de temps. Tu peux être très talentueux, très technique, mais tout ça repose finalement sur le travail que tu fournis. Et moi, j’ai travaillé très dur pour être en position de gagner ces titres. Mis à part quand je me suis planté à Red Bud, je n’ai pas terminé plus loin que la deuxième place sur le championnat cette année. Cette régularité, c’est le fruit du travail que je fournis, et ça vient aussi du fait que je suis vraiment solide mentalement. J’ai appris à débrancher le cerveau quand il fallait. Aujourd’hui, par exemple, je n’étais pas à l’aise sur la piste. Je pouvais décrocher le titre, mais il fallait rester intelligent pour ne pas tout gâcher. J’ai compris comment aller chercher ces championnats : c’est en restant intelligent et en faisant le job.
Tu vas faire quoi d’ici la finale de Budds Creek ? Je crois qu’il te suffit de décrocher une 15e place dans une manche là-bas pour être titré. La semaine devrait être plutôt tranquille, non ?
J’espère pouvoir rentrer assez tôt à la maison pour avoir le temps de sortir en boîte [rires]. Je plaisante. Il faut rester concentré. Il reste encore quatre épreuves. Cette semaine, je vais rouler un peu en SuperMotocross. J’ai fait bien trop de tours en Motocross à l’entraînement et là, honnêtement, j’en ai un peu marre. Je suis prêt à passer au SMX, pour changer un peu. Évidemment, il va falloir rester intelligent cette semaine parce qu’il y a un titre à décrocher pour boucler la boucle la semaine prochaine. On va quand même faire en sorte de s’amuser un peu cette semaine.
