Voilà 24 ans que le Mondial n’avait plus posé ses valises en Australie. C’est Darwin, tout au nord du pays, qui accueillera cette année la grande finale du championnat. Bonne nouvelle : trois titres s’y joueront. Mauvaise nouvelle : la liste des absents est longue, trop longue, pour un GP présenté comme une opportunité pour les pilotes locaux.
Les absents seront nombreux, alors même que l’Australie dispose d’un vivier de pilotes conséquent. Champion national MX1, Kyle Webster a préféré se concentrer sur le Motocross des Nations, où il épaulera Jett et Hunter Lawrence à Ironman. Son dauphin, Nathan Crawford, est blessé et profite de la trêve avant le Supercross, tout comme Aaron Tanti. Wilson Todd – ancien pilote MX2 en Mondial – a également fait l’impasse, tandis que Jed Beaton se remet encore d’une fracture du fémur. En MX2, le constat n’est guère plus réjouissant : du top 10 du championnat MX2 d’Australie, on ne retrouve que deux garçons engagés pour le GP de Darwin.
Plusieurs raisons expliquent ces absences. D’abord, le championnat national de motocross s’est achevé début août et la plupart des pilotes préparent désormais la saison de Supercross, qui s’ouvrira seulement trois semaines après le GP de Darwin. Les enjeux financiers y sont bien plus importants que sur le Mondial, ce qui pousse les pilotes faire des choix. Ensuite, la situation géographique joue contre l’épreuve : Darwin est isolée, à plus de 2 600 km d’Adélaïde et Perth, près de 2 800 km de Brisbane, 3 150 km de Sydney et 3 750 km de Melbourne. En d’autres termes, il est plus simple et moins coûteux de rallier Paris à Moscou que Sydney à Darwin. De quoi refroidir les ardeurs.
À l’heure actuelle, on compte 18 engagés en MX2. 15 étaient déjà présents en Chine une semaine plus tôt. Parmi eux, 11 pilotes d’usine, rejoints par Kay Karssemakers, Adria Monne, Jens Walvoort et Byron Dennis – 16e de son tout premier GP en Chine le week-end dernier. L’Australien retrouvera Seth Burchell, 8e du championnat national MX2. Autre représentant océanien, le Néo-Zélandais Seth Morrow – 16e du championnat MX3 malgré une fracture des vertèbres – sera le seul de son pays à prendre part à l’épreuve, toutes catégories confondues. Enfin, Deacon Paice, 15e du MX2 australien, défendra les couleurs de Triumph avec la seule machine non-officielle alignée dans la catégorie.
En tête du championnat, Simon Langenfelder aborde la finale avec 16 points d’avance sur Kay de Wolf. Andrea Adamo, désormais hors course pour le titre, ne pourra que jouer les arbitres. Le duel final opposera donc l’Allemand de chez De Carli KTM au Néerlandais de Nestaan Husqvarna.
Ils seront un peu moins de trente au départ en catégorie MXGP, avec les habitués du championnat et huit wildcards locales.
Parmi elles, l’Australien Todd Waters, aperçu en Mondial MXGP en 2018, fera son retour. On suivra aussi de près Zac Watson, 5e du championnat national cette année et déjà présent en Chine, où il avait pris la 21e place à Shanghai. Kirk Gibbs et Levi Rogers – respectivement 6e et 7e du MX1 australien – seront également de la partie, tout comme Hugh McKay, Cody O’Loan, Cooper Holroyd et Jacob Sweet, qui ont tous joué des coudes dans le top 10/15 de leur championnat national.
Ce GP d’Australie aura par ailleurs une saveur particulière : il marquera la dernière apparition de plusieurs pilotes sous leurs couleurs actuelles en mondial, à commencer par Jeffrey Herlings, Jago Geerts, Mattia Guadagnini ou encore Brian Bogers. Après les Nations, d’autres changements d’équipes interviendront également, concernant notamment Tim Gajser, Andrea Bonacorsi et Maxime Renaux.
Côté sportif, le titre pourrait être scellé dès le samedi. Avec 47 points d’avance sur Lucas Coenen, Romain Febvre est en position idéale pour conclure la saison en beauté.
Enfin, Infront Moto Racing a choisi l’Australie pour accueillir la finale du Mondial Féminin. Un choix qui a – là au moins – suscité l’engouement des locales : sur les 24 engagées la moitié sont Australiennes.
Parmi elles, tous les regards se tourneront vers Charli Cannon. Sœur de Jake, l’Australienne avait disputé une saison de WMX en 2023 avec JK Racing. Cette année, elle a littéralement survolé le championnat national en remportant toutes les manches, tout en prenant part au championnat américain sous les couleurs du team QuadLock Honda. La densité est réelle, puisque 9 des 10 meilleures pilotes du WMX australien seront au rendez-vous : Taylah McCucheon, Taylor Thompson, Madi Simpson, Darci Whalley, Mia Tongue, Leah Rimbas, Emily Lambert et Madison Healy viendront compléter un plateau solide.
Ce week-end, il n’y aura pas de représentante française derrière la grille suite à la blessure d’April Franzoni en Turquie. En revanche, la Belge Amandine Verstappen sera bien présente avec New Bike Yamaha. Elle arrive à Darwin avec un seul petit point de retard sur Larissa Papenmeier, actuelle 5e du championnat.
Notons qu’engagée en Chine parmi les garçons du MX2, Nellie Fransson est devenu la 4ème féminine à marquer des points (8) dans la catégorie après Lancelot, Van Drunen & Papenmeier – qui détient le record de points (11).
Pour le titre, tout reste ouvert : la Néerlandaise Lotte Van Drunen aborde la finale avec 16 points d’avance sur Kiara Fontanesi et 17 sur Daniela Guillen. La jeune prodige néerlandaise pourrait ainsi décrocher un deuxième sacre mondial consécutif ce week-end.
