Avant son retour en championnat du monde et ses débuts en MXGP, Tom Vialle a fait sa première apparition sur la Honda officielle à l’occasion du Supercross de Paris. Double champion du monde MX2 et double champion de Supercross sur le sol Américain, le pilote Français a décidé de revenir de ce côté-ci de l’Atlantique pour évoluer au sein d’une des équipes les plus prestigieuses du paddock. Andy McKinstry s’est entretenu avec Giacomo Gariboldi, propriétaire du team Honda HRC, pour en savoir plus sur cette nouvelle collaboration. Micro.
Giacomo, c’est fait : Tom Vialle rejoint officiellement votre équipe. Qu’est-ce qui vous a convaincu que Tom était le bon choix pour le team Honda HRC en 2026 ?
On est ravis d’accueillir Tom dans notre équipe. Le choix a été simple : Tom est un multiple champion ici en Europe, et aussi double champion aux États-Unis. Très peu de pilotes dans l’histoire du sport ont accompli ce qu’il a accompli. En plus, Tom est un athlète extrêmement professionnel, dévoué à son sport et une personne très agréable à côtoyer. Il cochait toutes les cases pour devenir un pilote du team HRC.
Quand les discussions avec Tom ont-elles commencé, finalement ?
On a commencé à discuter avec Tom durant l’été, période à laquelle les décisions concernant les transferts et les pilotes se prennent généralement, et il n’a pas fallu longtemps pour trouver un accord avec lui. Il avait vraiment envie de rouler sur notre CRF, et on était tout aussi impatients de travailler avec un pilote de son calibre.
Tom a fait ses débuts avec Honda HRC à Paris. Comment c’était ?
C’était un très bon début pour Tom, car à chaque fois qu’il était sur la piste, il s’améliorait et améliorait ses chronos. Tout le week-end, ses temps sont restés très proches de ceux de Cooper Webb. C’était très encourageant, surtout en sachant qu’il n’a eu que quelques heures d’entraînement sur sa nouvelle moto alors que les autres pilotes roulent dans cette catégorie depuis déjà plusieurs saisons. Lors de la finale du dimanche, il a signé le holeshot et mené durant quelques tours, ce qui était incroyable.
On a eu un excellent feeling en travaillant avec lui tout au long du week-end : c’est un pilote très professionnel, très concentré et investi dans ce qu’il fait. Je pense que nous allons beaucoup apprécier collaborer avec lui durant les week-ends de Grand Prix. Je tiens aussi à souligner la qualité de sa famille : ce sont des gens adorables, et je comprends désormais pourquoi Tom a connu autant de succès dans sa carrière !
Vous avez suivi son évolution aux États-Unis ?
Oui. Je l’ai toujours suivi lorsqu’il évoluait aux États-Unis et j’ai été agréablement surpris de le voir remporter non pas un, mais deux titres là-bas. C’est un énorme accomplissement en si peu de temps. Ça montre aussi qu’il est capable de s’adapter à un nouvel environnement, en plus de sa qualité en tant que pilote. Beaucoup ont tenté leur chance aux USA, mais seulement quelques pilotes ont réussi à gagner là-bas.
Il n’a pas décroché de titre en outdoor, mais il faisait partie des meilleurs pilotes. J’ai l’impression que son style convient davantage aux pistes européennes, plus lentes et plus techniques.
Tom a terminé vice-champion en outdoor US, donc il était également très proche de gagner en Motocross. Je ne pense pas qu’il n’ait pas su s’adapter aux pistes plus rapides, car j’ai vu cette année plusieurs dépassements de Tom quand ça allait très vite, et c’était vraiment impressionnant. Il est simplement tombé sur la nouvelle star montante américaine, Haiden Deegan, qui a été très difficile à battre ; voilà tout.
Compte tenu de son style de pilotage, Tom devrait être parfaitement adapté à la 450, non ?
D’après ce que j’ai vu lors de ses premiers tours sur la 450 CRF, il s’est adapté très rapidement à la moto. C’est le pilote idéal pour notre machine comme pour notre équipe.
Quelles qualités Tom apportera-t-il à l’équipe en 2026 ?
Tom est quelqu’un de très professionnel et de très gentil. Dès les premiers testings, il nous a donné exactement les informations nécessaires pour régler la moto comme il le souhaitait. Il comprend très bien les changements et le testing, et ce sera un énorme atout pour notre équipe japonaise, qui gère le département recherche et développement et qui a besoin d’un maximum d’informations pour améliorer la nouvelle moto.
Quels sont les objectifs de Tom pour sa première saison en MXGP ?
On ne veut pas mettre trop de pression sur les épaules de Tom. Il est déjà multiple champion, il sait comment planifier sa saison et quels résultats il veut atteindre. Lors de notre première discussion ensemble, il m’a dit : “Giacomo, si je reviens en Europe, c’est pour revenir gagner un titre en mondial MXGP !” Ça en dit long sur sa motivation, et on lui donnera le temps nécessaire pour atteindre son objectif.
Pouvez-vous confirmer la durée du contrat de Tom ?
Je ne peux pas révéler les termes précis du contrat, mais je peux t’assurer que Tom a signé pour plusieurs années, ce qui lui garantit un avenir prometteur chez HRC.
Les départs sont cruciaux en MXGP — on sait que Tom est un excellent starter et que la Honda est très bonne en sortie de grille. Un combo parfait ?
Je vais te dire quelque chose : lors des premiers testings de Tom avec la 450 CRF, il a beaucoup travaillé sur les départs, et à chaque départ sur notre moto factory, il partait comme une fusée. C’est un pilote très précis et rapide, on était impressionnés. Jamais une erreur, une position parfaite sur la moto, une excellente gestion de la poignée de gaz. Je pense qu’on le verra signer quelques holeshots la saison prochaine.
Savez-vous déjà qui seront les mécaniciens de Tom en 2026 ?
Oui, bien sûr. En GP, il travaillera avec le mécanicien français Nicolas Blanpied, qui était avec Valerio Lata cette saison et qui avait travaillé avec moi sur le projet WSX à ses débuts. C’est un très bon gars, je l’apprécie beaucoup, et c’est le match parfait pour Tom, puisque tous deux sont français. Pour la partie entraînement, Tom travaillera avec le mécanicien espagnol Mario Martinez, ancien mécanicien d’entraînement de Rubén Fernández la saison dernière, un autre de mes favoris. Je pense que Tom sera très bien entouré avec ces deux-là.
Il me semble que Massimo Castelli, qui était le motoriste chez HRC depuis de nombreuses années, est parti. Vous avez un remplaçant ?
Je peux confirmer que Massimo Castelli a mis fin à sa collaboration avec l’équipe après 20 ans. Il était l’un de nos motoristes chez HRC, et nous l’avons remplacé par un jeune motoriste motivé, qui nous offrira une perspective à long terme tout en garantissant le même niveau de compétence. Les personnes changent, l’équipe reste — c’est un processus normal au fil des années.
