Cas Valk opère des changements importants en 2026. Le prometteur pilote néerlandais vient en effet de signer chez TM pour deux ans. Après une première saison prometteuse en championnat du monde MX2, il est prêt à relever un nouveau défi en changeant d’équipe, de constructeur et d’environnement. Notre confrère Andy McKinstry s’est entretenu avec Cas, qui revient sur son choix de rejoindre TM, partage ses premières impressions et expose ses ambitions pour cette deuxième saison en championnat du monde. Micro.
Cas, tu as rejoint l’usine TM pour 2026 – comment cette opportunité s’est-elle présentée ?
En fait, ils m’ont contacté pendant la saison 2025. Ils m’ont dit que je les intéressais pour la saison 2026. Je regarde toujours toutes les motos et toutes les équipes. La TM m’avait toujours semblé être une moto intéressante. J’étais donc prêt à discuter avec eux et à voir ce qu’ils avaient en tête. Tout s’est passé assez vite… On a commencé à parler, et tout s’est très bien déroulé, naturellement.
Ce doit être difficile de trouver un bon guidon en MX2. Tu avais des options pour l’an prochain ? Qu’est-ce qui t’a séduit chez TM ?
C’est sûr qu’il n’y a pas beaucoup de places en MX2, donc il faut toujours avoir un peu de chance pour obtenir un bon guidon et une bonne moto. Bien sûr, j’avais d’autres options, mais ce qui m’a vraiment séduit chez TM, c’est d’avoir un constructeur qui était prêt à travailler, à progresser et à collaborer avec moi à 100 % pour obtenir de bons résultats. Ils veulent vraiment s’améliorer, et pour moi, ils sont déjà à un très bon niveau. Je pense qu’avec un bon hiver, un bon bloc d’entraînement et du testing, on sera capable de se battre devant, un peu plus que cette année.
Je crois que tu as pu tester la TM avant de signer le contrat. Quelles ont été tes premières impressions ?
Bien sûr. J’ai été assez impressionné par la moto. On ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre lorsqu’on teste une nouvelle moto, mais quand le test est positif, c’est toujours très bon signe pour le pilote comme pour l’équipe. Pour moi, ça a vraiment été du positif. J’ai été agréablement surpris par la moto ; j’étais content. Bien sûr, c’est très différent de la KTM, car le cadre est complètement différent. Une autre différence, c’est que le réservoir est au milieu de la moto et non à l’avant. La moto est différente en beaucoup de points, mais je me suis vraiment senti à l’aise dessus dès le début. J’ai hâte de passer un peu plus de temps dessus prochainement.
La TM a un cadre en aluminium. Tu as déjà roulé sur ce cadre ?
Oui, j’ai déjà roulé sur un cadre en aluminium avec la 250 4-temps de Fantic. Je n’ai pas roulé avec cette moto en compétition, mais j’ai eu l’occasion de rouler dessus pendant la saison 2023. Ensuite, j’ai roulé avec la 250 2-temps de Fantic, mais c’est toujours un peu différent avec les deux-temps. Là, j’ai fait deux saisons avec la KTM, donc c’est un cadre différent, mais je trouve que le châssis de la TM est vraiment bien.
Tu as signé pour combien de temps ?
J’ai signé un contrat de deux ans.
Ça doit te mettre en confiance. La première année te servira probablement à te familiariser avec la moto.
Oui, voilà. C’est bien pour tout le monde de pouvoir travailler avec une perspective d’avenir. Ça donne à toutes les parties – l’équipe, l’usine et le pilote – une bonne marge de progression pour pouvoir donner le maximum pour les saisons qui suivent.
L’année prochaine, tu prendras part à ta seconde année en MX2. Ce serait quoi, une bonne saison 2026 pour toi ?
Continuer à progresser et être meilleur que cette année. Moi, je pense vraiment que je peux me battre pour le top 10 et même mieux. Je veux vraiment rouler dans ces eaux-là… Je peux parfois, et peut-être presque à chaque course, aller jouer autour du top 5. Pour moi, c’est l’objectif. Je pense que si on fait un très bon hiver et beaucoup de testing, on pourra y arriver.
TM a déjà montré son potentiel en MX2. Samuele Bernardini est probablement le dernier pilote à avoir vraiment réussi à jouer le top 5 pour la marque. Julius Mikula a fait une saison correcte cette année. J’imagine que l’objectif serait de pouvoir les aider à revenir dans le top 5.
Bien sûr. Ça fait un moment, mais je pense qu’on peut dire que la TM est un peu sous-estimée. Je pense vraiment que cette moto a le potentiel pour se placer à nouveau dans le top 5, si tout fonctionne bien entre le pilote et la moto. Ce serait super cool de la ramener devant, ce serait incroyable.
Avec le recul, quel regard portes-tu sur ta première année en MX2 ?
La saison a vraiment bien commencé. Les premières courses ont été incroyables. Pas seulement l’Argentine, mais les premiers rounds en général, puisque j’ai fini trois fois sixième et une fois cinquième du général. C’était un début d’année de dingue. Le reste de la saison ne s’est pas déroulé comme espéré, ce n’était pas non plus ce que l’équipe voulait, mais j’ai beaucoup appris cette année. C’est un gros step de passer du championnat d’Europe 250 à une saison complète de championnat du monde MX2. C’est différent, mais j’ai vraiment pris du plaisir. J’ai pris plus de plaisir que sur l’Europe. Avec le format, tu roules six fois dans le week-end, et j’ai vraiment aimé ce côté-là. Il y a beaucoup de choses que j’aurais probablement pu mieux faire cette année, mais tu apprends toujours quand tu échoues. J’ai beaucoup appris cette année, et je vais m’en servir pour la suite.
Intéressant. Beaucoup de pilotes GP aimeraient un format sur un jour. Mais toi, tu préfères le format sur deux jours.
Si tu compares avec une course du Dutch Masters, où on roule sur une seule journée, c’est sympa. Je pense même que c’est mieux. La vraie différence, c’est entre l’Europe 250 et le MX2. En EMX, tu as une manche le samedi et une manche le dimanche, et ça, je n’aimais pas trop. Je préfère vraiment faire les deux manches le même jour. Je pense que pour tout le monde, ce serait plus simple d’avoir un format sur une seule journée. On aurait beaucoup plus de temps durant la semaine, parce qu’actuellement, avec le format sur deux jours – voire trois maintenant avec les tests de départ du vendredi – les semaines sont très courtes. Ce serait plus facile pour tout le monde si tout se faisait sur une seule journée, mais je ne pense pas que ce soit pour demain la veille. En tout cas, entre le format EMX250 et celui du MX2, je préfère largement le format du mondial.

Samuele Bernardini est le dernier pilote TM a avoir terminé dans le top 10 – final – du mondial MX2. C’était en 2016 @DR
TM est une marque italienne, tu connais bien l’Italie. Tu étais là-bas quand tu étais chez Maddii. J’imagine que tu vas passer beaucoup de temps en Italie avec TM. Comment ça va s’organiser ?
Oui, j’ai déjà fait deux saisons en Italie, principalement, donc ce n’est pas nouveau pour moi, et ça s’était très bien passé à l’époque. Je pense que ça va à nouveau bien fonctionner pour moi. Je serai surtout en Italie pendant les mois de novembre et décembre. Janvier, c’est normalement la période pour aller s’entraîner en Espagne ou en Sardaigne, donc c’est ce qu’on fera – on ira en Sardaigne. Ensuite, la saison commencera, car elle débute tôt l’an prochain, et je pense qu’une fois le championnat du monde lancé, je pourrai m’organiser pour faire certaines choses depuis chez moi, aux Pays-Bas, donc je n’aurai pas besoin d’être tout le temps en Italie. Mais on doit encore définir tout ça pour établir un vrai plan d’action avec le team.
Tu sais quelles courses d’intersaison tu feras ? J’imagine qu’en étant chez TM, on te retrouvera sur l’International d’Italie ?
Oui, c’est ça !
Est-ce que tu feras le championnat d’Italie en parallèle l’an prochain ? Ou le Dutch Masters ? Tu es champion en titre en 250cc. Ton programme est déjà établi ?
Oui, je vais pouvoir participer au championnat des Pays-Bas en 2026. C’était important pour moi, je voulais de nouveau pouvoir rouler en Hollande pour tenter de conserver mon titre une année de plus, donc oui, je ferai le Dutch Masters. Je participerai probablement aussi à une ou deux épreuves du championnat d’Italie – le Pro Prestige – mais pas à toutes. Je pense qu’il y aura au moins une course italienne à mon programme, mais pas beaucoup plus.
Concernant le mondial, quel est le plan ? Tu vas faire la saison complète ? On sait que les trois derniers rounds sont très coûteux, et que Julius ne les a pas faits cette année.
Oui, je suis engagé pour la saison complète. Mais il y a certains paramètres à prendre en compte… Il faut que je sois bien placé au championnat, et je comprends parfaitement que je dois être dans le top 10. Sinon, ça n’a pas beaucoup de sens d’aller à l’autre bout du monde pour faire les trois dernières épreuves, surtout parce que, comme tu le dis, ça représente un énorme budget.
