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Cooper Webb « c’est bon de rappeler à tout le monde que je suis toujours là »

Images: Feld

Cooper Webb décroche son premier succès de saison à Detroit, en venant – de nouveau – à bout de Ken Roczen. L’officiel Star Racing Yamaha est désormais co-leader du championnat avec Chase Sexton. Oui, Cooper est toujours en forme, et il vise même un troisième titre dans la catégorie reine. Micro

Cooper, félicitations, tu décroches ta première victoire de saison à Detroit et te voilà désormais co-leader du championnat. Ça te fait quoi ?

Ces victoires sont de plus en plus difficiles à décrocher au fil du temps. Ken et Chase ont vraiment bien roulé toute la soirée, donc je savais qu’il fallait que je me place bien lors de la finale pour être en mesure d’aller rouler devant, de faire quelques dépassements. Je savais que Ken était dans un bon jour, et que ça n’allait pas être simple; et ça ne l’a pas été. On a un peu joué au chat et à la souris. Il était mieux sur un tour, puis j’étais mieux le tour suivant. En fait, il était surtout question de savoir qui allait faire la première erreur. J’ai vraiment trouvé un bon rythme à la mi-course, j’ai pu lui mettre la pression et j’ai fini par réussir à le doubler. Je savais très bien qu’une fois que je l’aurais doublé, Ken allait tenter de se battre donc j’ai fait le maximum pour creuser l’écart, mais il est resté dans ma roue arrière. C’était une belle course, et une belle victoire pour moi, la première de la saison. Je suis désormais – aussi – détenteur de la plaque rouge, on est égalité avec Chase, alors c’est super.

C’était comment de te retrouver une nouvelle fois dans la roue arrière de Ken à jouer la gagne lors d’une finale ?

Ce n’était pas simple de trouver une ouverture sans être trop agressif. Ken avait de très bonnes trajectoires, mais elles me laissaient l’opportunité de plonger à l’intérieur. D’un autre côté, ça lui permettait vraiment d’avoir l’avantage dans les enchaînements suivants car il conservait beaucoup de vitesse en prenant plus large. J’avais quelques avantages sur la piste, il en avait à d’autres endroits. Je jouais un peu, j’attendais de voir où il allait faire une erreur, mais le temps défilait et il n’en faisait pas. J’ai fini par me dire qu’il fallait que j’attaque, parce que j’allais manquer de temps. J’ai essayé de jouer ma meilleure carte, mais ce n’était pas simple, car on pouvait vite faire une erreur. Si on regarde les chronos, on devait être dans le même dixième avec Kenny, à chaque tour. Ce genre de course, c’est vraiment du plaisir, c’est un peu comme jouer une partie d’échecs.

Tu sembles avoir essayé de planifier ton dépassement sur Kenny, tu lui as souvent montré ta roue avant dans cette portion après la ligne droite. Pourquoi avoir choisi cet endroit en particulier ?

Le trois sur table commençait à être compliqué. Quelques tours plus tôt, Kenny avait eu un petit souci avec un retardataire et n’avait pas pu le sauter alors que moi si, et j’avais vu qu’il y avait moyen de faire quelque chose ici, en me plaçant bien sur la ligne droite de départ. Le truc, c’est que pour passer le triple, il fallait rester à gauche, ouvrir le virage pour prendre à l’extérieur et conserver le maximum de vitesse car c’est comme ça que tu passais le plus vite l’enchaînement. En fait, c’était un peu comme si on faisait de la piste, j’ai écarté pour replonger à l’intérieur. Il fallait que tout s’aligne parfaitement, mais il fallait aussi que je sois assez proche de lui pour que ça fonctionne, car sinon j’allais vraiment perdre beaucoup de temps.

La piste était vraiment bien, mais il était difficile de vraiment faire la différence, il n’y avait pas beaucoup d’options ou de trajectoires différentes. Il fallait être patient, voir où on pouvait tenter quelque chose, et où il ne fallait mieux pas tester quoi que ce soit. En fait, j’étais à l’aise dans cette position de chasseur. Je sentais bien que je pouvais reprendre du temps à Ken quand j’en avais besoin.

Tu sembles avoir progressé à chaque épreuve depuis le début de saison. Quel a été le plus gros progrès depuis Anaheim 1 ?

C’est un tout, vraiment. Il y a évidemment eu des améliorations au niveau la santé, de puis ma condition physique. Mais d’une manière générale, je m’améliore chaque week-end. J’ai le sentiment d’avoir bien réussi mon début de saison sur la côte Ouest et – comme on le sait – j’aime vraiment les épreuves sur la côte Est car c’est là que j’ai tendance à vraiment être en forme. Je suis aussi forcément très heureux d’avoir à nouveau des opportunités de gagner. Évidemment, j’ai contracté quelques blessures ces derniers temps. C’est dommage, mais je suis bien placé dans la course au titre, à égalité avec le leader, et pourtant on ne parle pas beaucoup de moi. Je pense que beaucoup de gens ne m’attendaient pas à cette position là, ils pensaient que d’autres pilotes allaient dominer sans que je ne sois de la partie. D’une certaine façon, c’est bon de rappeler à tout le monde que je suis toujours là.

À mi-course, vous alterniez entre dribbler et sauter dans les whoops. C’était quoi, la meilleure approche ?

Les whoops sont vraiment devenus compliqués. Ils n’étaient pas très gros, mais vraiment très irréguliers. Un tour ça passait sans problème, et le suivant en faisant la même chose dans la même trajectoire, on se faisait balader et on prenait des gros coups de raquette. Là encore, on se mettait à chercher des solutions, à tester des choses différentes. Je dribblais, je sautais, j’essayais de passer sur la gauche, sur la droite, et puis j’ai trouvé une trace: je dribblais sur la gauche. Le truc, c’est que ça me faisait rentrer tout à l’extérieur dans le virage suivant qui partait à droite, et ça ne laissait quasiment aucune option pour tenter de doubler. Il fallait vraiment être en mesure de s’adapter sur ce tracé. Sur la fin, j’ai décidé d’assurer afin d’éviter de faire des erreurs, parce que ça aurait pu permettre à Kenny de me redoubler.

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