Interviews

Glenn Coldenhoff « Je pense que personne ne s’attendait à me voir faire une aussi bonne saison »

Via Fantic Motor Racing

Il était le doyen du championnat du monde MXGP cette année, mais cela ne l’a pas empêché d’être l’un des pilotes les plus performants. Du haut de ses 34 ans, Glenn Coldenhoff termine troisième du mondial en 2025, une saison qu’il considère comme la meilleure de sa carrière. Passé par Rockstar Energy Suzuki, Red Bull KTM, Standing Construct (KTM puis GasGas) et Monster Energy Yamaha, il a disputé ces deux dernières saisons avec le team Fantic, pour lequel il a marqué l’histoire en décrochant les premiers podiums et la première victoire de manche du constructeur à Matterley Basin. En 2026, le Néerlandais devrait prendre ses distances avec le mondial. Mais avant de penser à demain, il revient sur sa belle saison 2025. Micro.

Glenn, tout d’abord, comment vas-tu après cette grosse chute qui t’a contraint à te retirer des Nations d’Ironman ?

Je vais bien ! J’ai fait une batterie d’examens en rentrant à la maison, qui ont écarté toute blessure grave. En fait, j’ai déjà souffert d’une grosse blessure au dos par le passé, et après cette chute, j’étais bien amoché. En plus, je ne suis plus tout jeune, donc il me faut un peu plus de temps pour récupérer [rires]. Mais tout va bien maintenant. Il me faudra encore quelques semaines pour être de nouveau à 100 %, mais j’ai le temps devant moi désormais.

C’était dommage de finir une si belle saison de cette manière. En repensant à cette année avec Fantic, qu’est-ce que tu en retiens ?

C’était vraiment une très belle saison. Je pense que personne ne s’attendait à me voir faire une aussi bonne saison, puisqu’on avait connu une année plus compliquée en 2024. Mais l’équipe et Fantic ont fait du super boulot en m’écoutant et en réglant la moto exactement comme je la voulais. La moto était vraiment au top cette année, et ça m’a vraiment redonné le plaisir de rouler. J’ai même pris plus de plaisir quand je m’entraînais, pas seulement lors des courses. Pendant la semaine, j’étais plus heureux et j’arrivais à vraiment me concentrer sur ma préparation. Ça m’a clairement aidé à décrocher ces résultats. En fait, dès les premiers testings, on n’a plus rien changé sur la moto de toute l’année. Dans ma carrière, j’ai toujours eu tendance à être plus fort sur la fin de saison. Mais cette fois, c’était la première année où j’étais performant dès les premiers GP, ce qui était assez spécial pour moi. Et quand tu roules sur la même moto depuis des mois sans faire de changements majeurs, tu apprends à la connaître de mieux en mieux. C’est aussi pour ça que je me suis senti bien la plupart du temps, et qu’on a fait une si belle saison.

Tu a débuté la saison en gagnant à Hawkstone, puis tu as signé six podiums sur les GP, décroché la première victoire de manche de Fantic, accroché sept holeshots et ta saison se termine par une troisième place sur le mondial MXGP !

Oui, tous ces podiums ont vraiment été les moments forts de la saison. À commencer par Cozar – c’était super de pouvoir partager ce moment avec mon coéquipier Andrea Bonacorsi. Dès le deuxième Grand Prix, il y avait deux pilotes Fantic sur le podium. C’était incroyable. Avant cette épreuve, Fantic n’avait jamais ramené de podium en catégorie MXGP, et là, soudainement, deux pilotes Fantic montaient dessus. C’était spécial pour la marque, et vraiment positif pour l’équipe et l’ambiance. Ça prouvait qu’on avait fait les bons choix pendant l’hiver. C’était vraiment top.

Glenn a bien eu quelques pistes pour 2026: en GP, aux USA, et même en Australie. Il semble toutefois bien parti pour se faire – lui aussi – un programme au Brésil @Ray Archer

La publicité permet de rester gratuit

Et pour toi personnellement, y a-t-il un podium qui t’a particulièrement marqué ?

Je dirais celui de Loket, même si j’ai terminé troisième en Tchéquie. Le fait d’avoir ma famille sur place et de pouvoir emmener ma fille sur le podium, c’était un moment spécial – même si elle s’est mise à pleurer et a dû redescendre [rires]. Mais quand je regarde les photos maintenant, ce sont de très beaux souvenirs. Et bien sûr, il y a cette victoire en Grande-Bretagne, avec ce gros whip sur le saut d’arrivée. Après tout, tout tourne autour de la victoire pour nous. Même si je n’ai pas gagné le Grand Prix, j’ai gagné une manche, et c’est pour ça qu’on se lève chaque matin – pour essayer de gagner. Ce n’est pas facile, mais ça fait du bien de savoir que j’étais encore capable de gagner. Ça reste aussi un très bon souvenir pour moi.

Pour Fantic, c’était une première victoire de manche en MXGP. Pour toi, c’était la cinquième marque avec laquelle tu t’imposais. Est-ce que tu penses parfois à ces statistiques, à l’empreinte que tu laisses ?

Non, pas du tout. Je vis simplement l’instant présent. Je ne me soucie pas vraiment de ce genre de détails, mais bien sûr, c’est toujours sympa de jeter un œil. Fantic n’est pas la marque la plus connue, donc réussir à gagner, c’est énorme. Ensemble, on a vraiment accompli de belles choses avec un petit groupe de personnes, et ça rend la satisfaction encore plus grande.

Tu sembles avoir pris du plaisir cette saison.

Oui, c’est probablement l’année où j’ai pris le plus de plaisir de toute ma carrière, aussi grâce à mes coéquipiers. On avait une super équipe avec Andrea et Brian [Bogers]. On s’entendait vraiment bien. Et aussi avec notre entraîneur, Kevin Strijbos – c’est un super gars, et on avait trouvé un bon équilibre entre le travail et le plaisir. L’ambiance était incroyable. Je pense que ça se voyait facilement de l’extérieur que tout se passait bien. Tout était parfaitement à sa place. On avait tout ce qu’il fallait pour donner le meilleur de nous-mêmes, et ça fait partie du succès.

Au terme de la saison 2025, Glenn Coldenhoff a participé à 252 GP en … 19 ans ! @Fantic / Eva Szabadfi

Le travail d’équipe a vraiment porté ses fruits – et c’était presque irréel de te voir t’emparer de la troisième place du championnat après ton deuxième podium de la saison, lors du GP de Sardaigne.

Oui, j’ai failli gagner le Grand Prix là-bas. Même si “failli” ne veut pas dire grand chose en finalité, mais quand même – c’était un podium, et chaque podium est bon à prendre. En fait, je pense qu’on en méritait deux de plus cette année. Particulièrement un en Finlande, où je suis tombé dans la deuxième manche alors que j’avais clairement la vitesse pour monter sur le podium, voire pour gagner. J’ai terminé quatrième du général, avec le même nombre de points que le deuxième. J’étais déçu, c’était frustrant, mais c’est comme ça.

Tu es passé tout près d’une victoire de Grand Prix avec Fantic, ce qui était ton objectif quand tu es arrivé il y a deux ans. Mais revenir au siège de Fantic avec une médaille de bronze, c’est peut-être encore mieux, dans le fond, non ?

Je pense qu’on peut être contents, et tous fiers de ce qu’on a accompli ensemble. C’est vrai que c’est un peu frustrant de ne pas avoir atteint l’objectif principal qui était de ramener une victoire de Grand Prix, mais d’un autre côté, le but était aussi d’être régulièrement dans le top 5 et, avec un peu de chance, de finir dans le top 3 du championnat. Au final, on a atteint l’un de ces objectifs. C’était ambitieux, mais on y est parvenus. C’est une belle récompense pour tout le monde, pour tous les efforts fournis. Ce qu’on a réalisé avec Fantic est incroyable – c’est peut-être la meilleure saison de ma carrière, et c’est sans aucun doute une année que je n’oublierai jamais. Je vais voir ce que l’avenir me réserve, ce qui sera le mieux pour moi, mais pour l’instant, je suis juste très reconnaissant et fier de ce qu’on a accompli ensemble.

Glenn Coldenhoff « Je pense que personne ne s’attendait à me voir faire une aussi bonne saison »
Retour