Historiquement, les championnats du monde et d’Europe ont bien souvent servi de tremplin pour les pilotes venus d’Océanie. Jake Cannon, lui, marche aujourd’hui dans les pas de ses compatriotes que sont les frères Lawrence, Brett Metcalfe, Chad Reed ou encore Andrew McFarlane ; les deux derniers cités ayant eux aussi fait leurs armes sur le continent européen avec Kawasaki.
À l’occasion de l’épreuve de Matterley Basin, Jake Cannon est monté pour la première fois sur un podium en championnat d’Europe en s’adjugeant la troisième place en Angleterre. Une performance qui permettait à Bud Racing de signer un double podium avec la victoire de l’Espagnol Francisco Garcia.
Quitter son pays, sa famille et ses amis n’est jamais tâche facile à l’adolescence, mais c’était toutefois le rêve de longue date de Jake Cannon : avoir l’opportunité de rouler au plus haut niveau mondial. Un rêve qu’il confortera en suivant les aventures de sa sœur Charli Cannon, qui avait évolué sur le mondial féminin avec JK Yamaha en 2023. Alors, quand l’opportunité d’intégrer le team Bud Racing Kawasaki s’est présentée, le garçon n’y a pas réfléchi à deux fois.
« J’avais quatre ans quand mon père a ramené une petite moto à la maison. Je me suis éclaté avec dès le début et tout est parti de là. On a commencé à faire des courses locales quand j’avais cinq ans. Au début, je faisais de l’enduro, mais je préférais clairement le motocross. J’ai roulé de nombreuses années pour l’équipe Yamaha Junior en Australie, puis je suis monté en 250. L’an dernier – en 2024 – j’ai décroché mon premier titre national en catégorie MX3. Mais ce que je voulais vraiment, c’était venir en Europe. On a contacté quelques personnes, et aujourd’hui je suis là ! » explique Jake, arrivé à Hossegor – où est basé le team Bud Racing – à l’âge de 17 ans.
Hossegor, située sur la côte Atlantique, offre un climat tempéré toute l’année. Un changement de vie radical pour Jake et son coéquipier Francisco Garcia, mais les deux pilotes ont vite trouvé leur équilibre au sein de l’équipe. « La France, c’est un énorme choc culturel, c’est vraiment très différent de ce que je connaissais, et vivre seul, c’est aussi une première pour moi. Ce n’est pas facile d’être aussi loin de ma famille, mais c’était mon choix. L’équipe Bud Racing est vraiment devenue comme une seconde famille ; ils m’aident à trouver de la stabilité et à rester concentré sur le travail que je dois faire« , admet Jake Cannon.
Langue, culture, nourriture, terrains… pour Jake Cannon, désormais tout est différent de ce qu’il connaissait en Australie, et un certain temps d’adaptation a été nécessaire pour que le garçon trouve ses marques en France. Après plusieurs podiums sur l’Elite MX2 en championnat national, Jake est finalement monté pour la première fois sur la boîte en championnat d’Europe sur l’iconique tracé de Matterley Basin.
« Ce podium, ça a été un vrai déclic. J’ai pris confiance, je me sens bien sur la moto, à l’aise avec l’équipe, et j’apprécie vraiment ce que je fais. Les terrains en Europe ne sont rien comme je l’imaginais ; tout paraît beaucoup plus grand qu’à la télévision… C’était vraiment un choc », avoue Jake alors que se profilent les dernières épreuves de son premier mandat européen.
S’il reste à 100 % concentré sur le motocross pour l’instant, Jake ambitionne néanmoins de s’essayer prochainement au supercross aux USA pour enrichir son expérience. Il avait par ailleurs eu l’opportunité de participer à l’épreuve SMX Next de Glendale avant d’entamer sa saison européenne.
« J’espère pouvoir faire du supercross aussi. Peut-être qu’un jour j’irai aux États-Unis, qui sait ? J’aime le supercross, et c’est une discipline dans laquelle je suis à l’aise, donc je veux continuer à m’entraîner dans cette direction. Et Bud Racing est l’équipe idéale pour ça, puisqu’elle est aussi très impliquée dans cette discipline. J’ai montré de belles choses en début d’année lors de notre séjour aux USA, alors on verra. J’espère pouvoir suivre les traces d’autres grands pilotes australiens comme Chad Reed ou Andrew McFarlane, qui sont passés par l’Europe avec Kawasaki avant de réussir aux États-Unis », conclut Jake.
« On est toujours à la recherche de nouveaux talents à travers le monde », viendra ajouter Stéphane Dassé, propriétaire et manager de l’équipe Bud Racing Kawasaki. « On garde depuis longtemps un œil sur l’Australie, qui a sorti de très bons pilotes de ses rangs. On avait repéré Jake Cannon avant même notre passage là-bas pour le World Supercross, et on l’a signé pour deux ans. Il n’avait que 17 ans en arrivant en Europe, mais il n’est pas seul : son coéquipier a le même âge, et ils vivent à seulement 50 mètres de notre atelier. Ils passent beaucoup de temps avec nous. Jake a une solide expérience du supercross, et en Europe, il découvre chaque week-end de nouvelles pistes et de nouveaux adversaires. Ces dernières semaines, il a décroché des podiums en France et en Europe, donc on est très contents de lui. Il gagne en confiance, c’est certain. »
Publié le 19 juillet 2025
