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Jordon Smith « les progrès effectués depuis octobre ont été énormes »

Images: Triumph Racing Media Pool

En s’imposant à Glendale ce samedi, Jordon Smith a signé son 5ème succès de carrière en catégorie 250, mais ramène surtout la première victoire de Triumph en Supercross. Pilote le plus régulier lors de la première épreuve Triple Crown de la saison 2025, Jordon Smith savoure un succès tout aussi important au championnat: le pilote Triumph ne compte plus que 2 points de retard sur le leader Julien Beaumer avant la pause. Micro.

Jordon, ce n’est pas ta première victoire, mais celle-ci doit être spéciale. Non seulement pour toi, mais aussi pour Triumph.

Oui, c’est sûr que c’est très spécial de décrocher la première victoire de Triumph en Supercross. Ils m’ont dit qu’ils avaient un mur fait de briques au Royaume-Uni, et que sur chaque brique était gravé leur accomplissement. Il y en aura une de plus avec cette première victoire. C’est plutôt cool de savoir que mon nom sera inscrit là-bas; c’est sûr que c’est un moment spécial.

Ta moto avait l’air réglée un peu plus souple cette fois-ci et visiblement, ça a bien fonctionné sur cette piste béton. Ça a contribué à ta victoire à Glendale ?

Oui. Je pense qu’en général et depuis le début de la saison, on a progressé avec les réglages de la moto. On apprend à chaque course. Tu peux très bien te sentir prêt à l’entraînement, mais une fois que le championnat démarre et que les courses s’enchaînent, c’est très différent. Ce soir, même si la piste était très dure, il y avait plus d’ornières que lors des épreuves précédentes, surtout dans les virages. La moto se comportait bien, on a fait de nombreux ajustements qui se sont avérés positifs, notamment pour les whoops. Après quatre rounds, je me sens vraiment plus à l’aise dedans. Globalement, les progrès effectués depuis octobre ont été énormes si on compare où on en était à l’époque. Je me dois de dire un grand merci à toute l’équipe, c’est incroyable de gagner ce soir.

Tu as été dans le coup toute la journée, dès les chronos, lors des manches, et tu as fait preuve de régularité; on sait que ça paye lors des épreuves au format triple crown.

Oui. Comme tu l’as dit, j’ai fait de bons chronos dès les essais. J’avais beaucoup de mal dans la portion de sable pendant les essais, et ce n’est pas une nouveauté, j’ai toujours eu du mal avec le sable. Mais j’ai fini par trouver la solution pour la soirée. J’ai aussi eu du mal avec l’enchaînement après les whoops pendant les essais, mais avec l’équipe, on a trouvé une trace différente qui me permettait d’être plus régulier à chaque tour lors des finales. Ça a bien fonctionné de ce côté-là. J’ai aussi beaucoup pris en confiance du côté des départs cette année, car ma moto sort très bien de la grille, donc j’avais un bon feeling pour cette première épreuve Triple Crown. Au final, on a tout simplement appliqué tout ce dont on avait parlé pendant la journée avec l’équipe : prendre de bons départs, bien prendre ce fameux enchaînement et passer dans le sable sans tomber [rires]. On a tout exécuté de A à Z, on a fait un bon travail d’équipe tout au long de la journée, et on a suivi notre stratégie.

Tu étais à deux points du leader avant la dernière finale. À quel moment as-tu réalisé que tu avais la victoire en poche  ?

Je n’en étais pas totalement certain. J’ai commencé à ressentir le truc grâce à mon mécanicien qui me panneautait dans les derniers tours. Il n’a rien écrit de particulier sur mon pitboard, mais en voyant son expression faciale au moment où je passais, je me suis dit que j’étais peut-être en position de gagner le général. Je savais juste que je devais battre Haiden quoi qu’il arrive et que si Cole finissait quatrième, je remportais l’épreuve en gagnant la dernière finale. J’ai essayé de regarder mon pitboard pendant la manche, mais je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de bien le voir. Donc je n’ai été sûr d’avoir gagné que dans le dernier tour, quand mon mécanicien me l’a écrit sur mon pitboard.

En ce début de saison, les pistes semblent plus techniques que ces dernières années. As-tu le sentiment que les tracés sont différents ?

Les deux premières épreuves de la saison étaient basiques, mais ces deux dernières pistes ont offert plus d’options, avec des enchaînements plus techniques qu’il fallait pouvoir passer correctement à chaque tour. C’est quelque chose que j’aime beaucoup car on peut faire des erreurs, et ça permet aussi à plus de dépassements. Mais dans l’ensemble, je ne vois pas une énorme différence dans la façon dont les pistes sont préparées cette année par rapport aux années passées.

Tu as mentionné sur le podium que les gens avaient pu douter de ton départ de chez Star Racing pour rejoindre Triumph. Finalement, quelles sont les différences entre les deux ?

En fait, il y a pas mal de similitudes. Dans les deux équipes, tout le monde affiche clairement sa volonté de gagner et on travaille dur pour y arriver. Chez Triumph, tout le monde a déjà gagné avec d’autres équipes par le passé, donc l’expérience est là. Dès le premier jour, on a tout repris de zéro, que ce soit de mon côté, avec l’équipe ou sur la moto. On a travaillé sur chaque aspect : les départs, la moto, ma technique, mon pilotage …. Travailler avec Mike Brown aussi, c’est vraiment le top. Comme je l’ai dit, il y a beaucoup de similitudes, on vient chaque week-end pour jouer la victoire. Mais l’esprit d’équipe chez Triumph est unique, tout le monde travaille ensemble, chacun fait son job et fait confiance aux autres.

Une pause s’annonce désormais.. À quel point est-elle importante pour récupérer, bosser sur la moto et se préparer pour la suite de la saison ?

Ça va faire du bien. On a fait beaucoup d’aller-retour entre la Géorgie et les courses, et les vols à travers le pays sont épuisants, surtout avec une petite fille de deux ans qui a du mal avec le décalage horaire. Donc oui, ce sera une bonne chose que de pouvoir faire une pause de deux semaines. On a encore des choses à tester sur la moto, et on pense que ça pourrait vraiment être bénéfique. J’espère qu’on va encore progresser, et qu’on arrivera encore plus fort lors de la prochaine épreuve à Arlington.

Cole et Haiden ne savent pas ce que c’est que d’être père, pas vrai ?

Non, ils ne savent pas… Je me disais justement – après que Cole m’ait battu dans les deux premières finales – que l’été dernier, il venait avec moi en voiture tous les jours chez Swanepoel pour s’entraîner … Après réflexion, j’aurais dû le laisser dans sa galère et lui mettre des plans quelques fois [rires].

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