Après une ouverture loupée à Tampa (9e), Levi Kitchen redresse la barre à Détroit en s’adjugeant sa 5ème victoire de carrière en Supercross. Toutefois, l’officiel Pro Circuit Kawasaki ne peut savourer qu’à moitié ce succès. Distancé par Max Anstie lors de la finale, Levi ne doit son salut qu’à un drapeau rouge et à l’interruption de la course après la chute de Cameron McAdoo. Reparti dans la roue de Max Anstie par la suite, Levi a été en mesure de faire la jonction sur le pilote Britannique pour s’imposer à l’arrachée. Il raconte.
Levi, on a assisté à une fin de course complètement folle à Detroit. C’était quoi la stratégie, lors du départ en file indienne ?
Ouais, c’était un peu dingue. Forcément, je n’avais pas du tout prévu que ça se finisse comme ça à Tampa… Je me suis juste dit que Max, RJ et moi, on allait probablement se frotter un peu lors de ce second départ. Du coup, j’ai essayé de choisir un endroit stratégique pour doubler. Je savais que le triple au fond du circuit était vraiment difficile et qu’il fallait élargir pas mal sa trace, donc j’ai fait en sorte de rester assez proche de Max pour tenter de le doubler à cet endroit là, et ça a marché pour moi.
Ensuite, j’ai juste essayé de creuser l’écart, et j’ai pu conserver les commandes de la course. C’était vraiment le bordel, mais bon. C’était compliqué parce qu’on venait de rouler pendant 14 minutes, et puis d’un coup, on s’arrêtait. Le rythme cardiaque était redescendu, l’adrénaline aussi, on était un peu essouflés … Je prends cette victoire, même si ce n’est pas de cette façon que je veux gagner. Le week-end dernier à Tampa, j’étais de l’autre côté du spectre, donc je prends …
À Tampa, ça avait été compliqué pour toi. Detroit, c’est plus représentatif de ce à quoi va ressembler le reste de ta saison 2025 ?
C’est certain. Je m’attendais à ce que ce soit un peu la guerre ce soir. Je savais qu’il y aurait d’autres pilotes qui seraient rapides à Detroit, et qui étaient passés à côté à Tampa. Je sais aussi que certains mecs vont être forts sur certains terrains, en fonction des caractéristiques. Mais je pense que Max, RJ et moi, on est bons partout – sauf quand RJ décide de sauter dans les whoops [rires]. Non, plus sérieusement, dans les whoops et sur tout le reste de la piste, on est vraiment au point. Je m’attends vraiment à ce que ce soit une belle bagarre jusqu’au bout, et c’est ce qui va rendre ce championnat vraiment intéressant. Je dirais qu’on fait preuve de beaucoup de maturité dans notre pilotage. Il y a probablement eu des opportunités, en heat comme en finale, pour un bon gros block-pass ou un contact, mais c’est resté propre. C’est fun de rouler contre Max et RJ.
As-tu une idée de ton rythme cardiaque lorsque la course reprend ? Tu étais deuxième pendant toute la finale, tu t’étais dit que c’était plié pour la victoire avant que ça ne s’arrête sur drapeau rouge ?
Pour le rythme cardiaque, je ne sais pas trop, mais je suis sûr qu’il était vraiment haut. Sur l’instant, j’étais prêt à tout donner, quoi qu’il arrive. En ce qui concerne la finale, Max m’a bien distancé dans les sept ou huit premières minutes, mais après ça, je me suis senti plutôt bien. Je savais très bien dans quelle situation Max était, car j’ai déjà été dans ses bottes: il enchaînait les tours tranquillement, sans faire d’erreur. Honnêtement, je pense que Max, RJ et moi, on s’attendait à finir là où on était, et puis il y a eu ce retournement de situation assez dingue.
Il restait 7 secondes de temps réglementaire, mais vous avez fait trois tours. Ça t’a semblé plus long que prévu ?
J’étais vraiment concentré sur ma course, donc je ne sais plus trop. Je crois qu’on a eu drapeau vert, puis drapeau blanc, et drapeau à damier ? C’était un peu bizarre parce que ça faisait 3 tours et demi à boucler. Une fois que j’ai dépassé Max, j’ai sprinté comme un dingue et j’ai vu le drapeau blanc. Il fallait encore que je reste concentré et que je donne tout pendant un tour de plus.
Il y a eu quelques critiques suite à ton changement de côte de dernière minute. Peux-tu nous parler du niveau à l’Est, et de ce que ça fait de gagner face à deux champions en titre ?
La rivalité Est-Ouest, c’est toujours une grande histoire. Je dirais – et on verra dans quelques semaines – que cette côte est la plus relevée. Malheureusement, il y a eu quelques blessés d’entrée de jeu, donc je ne suis plus trop sûr que ce soit toujours le cas mais à Tampa, la catégorie était vraiment relevée. Quoi qu’il en soit, j’ai faim de victoires, parce que je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir gagné ce soir.
Qu’est-ce qui a changé entre le week-end dernier à Tampa, et ce samedi à Detroit ?
En fait, pas grand-chose. J’avais fait des changements sur la moto juste avant Tampa, ce qui n’était probablement pas une bonne décision, alors je suis revenu à ma base cette semaine et avant Detroit. À Tampa, j’ai eu du mal, notamment dans les whoops et dans le sable. Mais je savais que je pouvais rebondir, car j’ai assez d’expérience maintenant pour savoir que chaque épreuve peut être totalement différente de la précédente. Je n’ai pas changé grand-chose, j’ai juste fait ma routine habituelle pendant la semaine entre les deux épreuves, j’ai ajusté quelques trucs sur la moto et je suis arrivé frais à Detroit et surtout, prêt à me battre.
Dans quelle mesure les problèmes avec la moto ont-ils affecté l’ouverture à Tampa, en finalité ?
Ça a pas mal joué, je dirais. Un mauvais résultat en manche qualificative, c’est une mauvaise place sur la grille pour la finale, et toute la soirée devient compliquée. Je n’ai pas été bon lors des chronos’ non plus. Tout le monde sait que quand tu gagnes, tout s’aligne parfaitement, mais à Tampa, rien ne s’est vraiment mis en place correctement pour que ce soit le cas. Ce week-end, tout s’est bien mieux goupillé: j’étais plus rapide aux essais, meilleur en manche qualificative, et tout s’est enchaîné comme il fallait.
Publié le 18 février 2025
