Bonne nouvelle. Liam Everts est de retour en Belgique après avoir passé des journées difficiles en Chine. Victime d’un accrochage avec Lucas Coenen en seconde manche MX2 à Shanghai, l’officiel Red Bull KTM s’est fracturé la vertèbre cervicale C5 en chutant. Pris en charge et opéré en Chine, le pilote Belge a évité le pire, compte tenu des complications que l’intéressé aurait pu rencontrer. Alors que le plus dur est désormais derrière lui, Liam Everts a donné des nouvelles rassurantes et reste confiant pour la suite.
« Ce n’était pas vraiment une grosse chute, mais une mauvaise chute qui peut arriver à tout le monde, et à n’importe quel moment. » concède l’officiel Red Bull KTM lors d’une conférence de presse réalisée à l’occasion de son retour en Belgique. « J’ai tapé le sol avec la tête; je me souviens de tout et j’ai immédiatement réalisé que je n’avais plus de sensations dans mes membres. J’étais également bloqué sous la moto, mais toujours conscient. Dans ce cas, tu commences alors à penser au pire et tu te demandes de quoi sera faite la suite, si c’est ta fin de carrière; beaucoup de choses te passent par la tête. On pense au pire des scénarios mais heureusement, après quelques minutes, j’ai retrouvé peu à peu les sensations dans mes membres. »
Après quelques jours de battement et d’observations suite à son opération de la C5 réalisée en Chine, Liam Everts a été autorisé à rentrer en Belgique après examens de contrôle, mais une longue période de convalescence attend désormais le pilote Belge qui sait qu’il l’a échappé belle lors du GP de Shanghai. Si la prise en charge pour une telle blessure n’est jamais simple, elle est d’autant plus difficile quand cette dernière intervient à l’autre bout du monde …
« De ce que nous savons, l’opération s’est bien déroulée et a été très bien effectuée car le médecin chinois était en contact avec le médecin salzbourgeois de Wings for Life, et avec le Dr Claes de Herentals. » explique Liam Everts qui a un temps été balloté dans les hôpitaux Chinois. « Au début, c’était la panique. Les cinq premières heures ont été terribles. Quand je suis tombé, beaucoup de gens sont venus me voir. Le médecin est arrivé rapidement, et il a tout de suite voulu m’enlever mon casque. J’ai crié, je leur disais de ne pas me toucher, de me laisser allongé. J’ai alors commencé à retrouver mes sensations petit à petit. J’ai eu la chance que mon père et mon directeur d’équipe soient à mes côtés. Ils ont pu faire comprendre à tout le monde qu’il ne fallait pas me toucher.
« J’ai été transporté dans un premier hôpital, où je suis resté allongé sur une civière pendant cinq heures » continue le pilote Belge. « Ensuite, on m’a transporté dans un autre hôpital qui, à première vue, n’avait pas non plus l’air des plus réputés. Par l’intermédiaire de KTM, on a réussi à trouver un bon traducteur et on s’est retrouvé dans un service international où j’étais entre de très bonnes mains. J’ai ensuite été traité par l’un des meilleurs chirurgiens du cou et du dos en Chine, et dans le monde. Je pense que c’est là que j’ai eu de la chance. »
De nouveau, la sécurité des pilotes revient sur le devant de la scène suite à la blessure de Liam Everts en Chine. Un sujet abordé à de nombreuses reprises par certains tops pilotes et notamment suite aux nombreuses blessures qui ont décidé le plateau MXGP cette année. Geerts, Fernandez, Van Doninck, Jonass, Herlings, Jacobi, Watson, Febvre ou encore Vlaanderen se sont tous blessés sur une épreuve du mondial à un moment de la saison.
« Je n’ai pas trop envie de m’étaler sur le sujet de l’incident. » déclarait alors Liam Everts, questionné sur la manœuvre de Lucas Coenen. « Je n’ai pas vu Lucas avant qu’il ne surgisse sur ma trace et je n’ai rien pu faire. J’espère qu’il va réaliser qu’il a joué avec ma santé, et qu’il a probablement changé ma vie pour toujours. Bien sûr, je m’en suis très bien sorti, mais ça aurait pu être une histoire bien différente. Je trouve que lui s’en sort plutôt bien dans l’histoire. Peut-être qu’un jour il se retrouvera lui-même dans ce genre de situation, et qu’il verra les choses différemment. On s’est parlé brièvement par messages. Je sais qu’il ne l’a pas fait exprès mais pour moi, ça ne change pas grand-chose car le résultat reste le même. Malheureusement, ces risques sont associés à notre sport, mais je pense qu’on pourrait faire une meilleure prévention. »
« Difficile de savoir où est la limite, de dire ce qui est un incident de course et ce qui n’en est pas un. L’incident entre De Wolf & Langenfelder en Turquie, c’était carrément plus que limite et l’intention était claire selon moi. Heureusement, personne n’a été sérieusement blessé là-bas » analyse Liam Everts qui dénonce une attaque trop musclée du pilote Allemand sur le leader du championnat dans le dernier tour de la manche qualificative MX2 en Turquie. « Dans mon cas, l’action n’était pas aussi limite, mais les conséquences sont très sérieuses. Quoi qu’il en soit et dans les deux cas, il n’y a pas eu de pénalités distribuées, ni de carton jaune ou rouge; aucune conséquence. »
