Avec des « si », on mettrait Paris en bouteille… et la Belgique sur le podium des Nations 2025. Solide sur le papier, le trio belge a manqué de réussite – sinon de chance – aux USA, notamment avec les déboires de Sacha Coenen. La Belgique doit finalement se contenter de la quatrième place de cette édition 2025 disputée à Ironman. Bien que présent aux avant-postes ce week-end, Lucas Coenen tire un bilan mitigé de ces Nations. En piste pour la première fois sur le sol américain, l’officiel De Carli KTM avait hâte de se mesurer aux frères Lawrence, mais le pilote belge s’est retrouvé confronté à un manque d’aisance sur ce tracé à l’américaine.
« Honnêtement, j’ai galéré tout le week-end« , explique Lucas à notre correspondant sur place, Marco Kamper. « J’ai galéré avec mes réglages. Le tracé d’Ironman, c’est un tracé hyper rapide avec beaucoup de grosses compressions. On n’a pas vraiment trouvé le bon équilibre avec la moto pour ce type de tracé. Je n’ai pas roulé comme moi-même, comme je sais le faire. Ce n’était pas moi, mais quelqu’un d’autre en piste ce week-end. Je faisais juste mes tours, et je ne roulais pas comme je suis capable de le faire. J’en ai gardé sous la pédale, si on peut dire, car je me suis senti assez limité. Je ne voulais pas en faire trop, et sur-rouler. »
Parti en tête en première manche MX2+MXGP, Lucas Coenen sera repris dans les premiers mètres par Jett Lawrence, qui creusera ensuite l’écart pour aller s’imposer devant le pilote belge. Lucas partira de nouveau devant en seconde manche et s’installera en seconde position derrière Hunter Lawrence. Un temps au contact du pilote australien, il finira par chuter à mi-course et rétrogradera en dixième position.
« En seconde manche, j’étais derrière Hunter. Je l’observais. J’attendais« , explique l’officiel KTM à propos de sa seconde manche au contact de l’aîné des Lawrence. « Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé pour que je chute à cet endroit… Je n’ai rien fait de particulier. Ce n’est pas comme si j’avais tenté d’envoyer le double comme Jett pouvait le faire. J’ai enroulé les bosses, puis j’ai perdu l’avant et je suis passé par-dessus le guidon. C’est vraiment dommage. Je sais qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire, et il faut que je trouve de la confiance sur la moto pour me sentir mieux. Il y aura des jours meilleurs. »

Le rêve Américain à pris forme pour la première fois à Ironman – à l’occasion des Nations – pour les frères Coenen @Ray Archer
L’an dernier, la Belgique avait dû se contenter d’une 16e place aux Nations de Matterley Basin. Engagé en MX2, Lucas Coenen s’était battu face aux pilotes 450 lors du premier débat avant de chuter et de se fracturer la clavicule. La quatrième place d’Ironman représente donc une petite revanche, même si l’amertume de ne pas monter sur le podium reste présente. Pour performer aux Nations, toutes les pièces du puzzle doivent être rassemblées.
« Le résultat final est quand même meilleur que l’an dernier, donc c’est toujours ça », admet Lucas à demi-mot. « Mais cette année, ce n’était pas notre année non plus. On a montré de belles choses. Même si je ne me sentais pas bien sur la moto, j’ai été en mesure de rouler avec Jett et Hunter. C’était cool de rouler avec eux. Beaucoup de gens veulent voir des batailles avec les Lawrence. Je suis content de voir ce que j’ai pu faire face à eux, même si je ne me sentais pas au top. J’adorerais pouvoir rouler contre eux en me sentant à l’aise sur la moto. Disons qu’au moins, j’ai entre-aperçu quelque chose ce week-end. J’ai aussi pu apprendre certaines choses des Lawrence. C’est cool d’être ici aux USA et de voir ce qu’ils font. Parce qu’à la télévision, on ne voit pas grand-chose, c’est difficile de se faire une idée. »
Le vice-champion du monde MXGP a débuté son week-end sous pression, chutant dès le premier virage de sa manche qualificative le samedi. Reparti bon dernier, Lucas a réussi à remonter jusqu’à la sixième place, tandis que son frère Sacha s’imposait en MX2 et que Liam Everts terminait cinquième en Open. Les Belges affichaient leurs ambitions et se confirmaient comme de sérieux prétendants au podium final.
« Le samedi, le tracé était moins défoncé et pour moi, il était surtout question de revenir après ma chute au départ. Vu que la piste était moins difficile, j’ai pu tenir le coup avec la moto. Disons qu’on n’a pas réussi à trouver de solutions pour le reste du week-end. De mon côté non plus d’ailleurs. On était sur une nouvelle piste, et les Européens ne connaissaient pas le tracé d’Ironman. Après, c’est pareil quand les Américains viennent en Europe : ils ne connaissent pas nos pistes non plus. Disons que ça change beaucoup pour tout le monde à chaque fois, mais au moins j’ai pu afficher une bonne vitesse. »
Comme beaucoup de pilotes européens, Lucas a dû s’adapter – au mieux – au tracé d’Ironman avec ses réglages à l’Européenne, sur une piste affichant des caractéristiques différentes des Grands Prix. « Pour être franc, j’ai roulé sur mes propres réglages à l’Européenne. On a fait ce qu’on a pu. On n’a pas changé grand-chose parce que c’était un nouveau tracé pour nous, du coup on n’avait pas non plus beaucoup de temps pour tester de nouvelles choses. J’ai fait en sorte de rester sur des réglages qui m’étaient familiers, tout en essayant de décrocher le meilleur résultat possible. J’étais là, je me suis battu avec mes cartes, j’ai pris du plaisir, et je sais que je ne peux que m’améliorer. J’ai hâte de pouvoir disputer d’autres courses avec tous ces mecs à l’avenir. »
Avec une moyenne d’âge de seulement 19 ans, la délégation belge se présentait comme l’équipe la plus jeune à Ironman. Lucas, Sacha et Liam composent un trio prometteur, affichant un avenir des plus encourageants. Voilà déjà 12 ans que la Belgique attend de soulever un nouveau Trophée Chamberlain. La relève, elle, semble toute trouvée.
« On a pu discuter un peu avec Liam. On a fait un bon week-end quand même. C’est juste qu’on passe à côté du podium. Il nous a manqué un peu de chance, mais ça se profile plutôt bien pour l’avenir, honnêtement. Je pense qu’on peut vraiment se rapprocher de la victoire. Si mon frère n’avait pas chuté en fin de première manche et n’avait pas rencontré de problème mécanique, on aurait été aux avant-postes cette année. Il y a quand même beaucoup de positif à en tirer. Je vais m’améliorer, et mon frère va aussi s’améliorer : personnellement, comme sur la moto. »
« J’ai hâte de voir ce que ça donnera d’ici les prochaines années. On n’était peut-être pas sous le feu des projecteurs, mais on savait de quoi on était capable« , conclut Lucas. « Je savais que j’allais être rapide, et que Sacha allait être rapide. Liam est toujours un pilote très régulier qui répond présent. Je pense qu’on a montré tout ça, et qu’on va de nouveau être dans les esprits pour les prochaines années. Essayer de faire gagner de nouveau la Belgique, ce serait vraiment la plus belle chose qu’on pourrait faire. »
