Mathis Valin nous avait surpris en réalisant une saison 2024 exceptionnelle sur l’Europe 250, et le garçon sera attendu de pied ferme sur le mondial MX2 cette année pour sa première saison. Les efforts de ces dernières années récompensés par un titre de champion d’Europe – et par un guidon d’usine chez Kawasaki KRT – Mathis se prépare à entrer dans le grand bain du championnat du monde. Mais avant, le garçon a fait un détour remarqué par la Grande-Bretagne, où il a dominé les manches en MX2 pour sa première sortie sur la 250KX-F officielle … Notre confrère et correspondant Andy McKinstry était à Hawkstone ce week-end, et s’est entretenu avec Mathis Valin suite à sa belle prestation chez nos voisins Britanniques. Micro
Mathis, tu viens de faire tes débuts sur la Kawasaki d’usine à Hawkstone. Tu as affiché une très grosse vitesse, tu dois être content de ta journée ?
Oui. Je suis très content de ma journée. On a pris trois départs, j’ai signé trois holeshots et j’avais une vitesse plutôt bonne. Ça a été un très bon week-end pour moi. J’ai gagné la première manche, puis la seconde, et j’ai terminé deuxième de la superfinale donc c’est une bonne journée. On a vraiment beaucoup travaillé avec l’équipe cet hiver; je suis très satisfait.
Tu as pensé quoi de la piste ? Du sable, c’était défoncé, et technique …
C’était ma première fois à Hawkstone. C’était vraiment chaud. Le sable était vraiment lourd parce qu’il a beaucoup plu ici. Mais c’était un bon entraînement. Il fallait rester sur ses deux roues, et c’était une bonne piste pour travailler sur la précision, et le reste aussi. Il a fait un peu froid, donc ce n’était pas simple, mais bon.
Tu as été le meilleur pilote KRT lors de la superfinale. Ça te fait quoi de battre tes deux coéquipiers ? Tu es censé être le rookie !
Oui, j’ai été le meilleur pilote du team en Superfinale, mais ils sont aussi partis un peu après moi, ça a joué. Mais j’ai quand même montré une belle vitesse et j’ai vraiment pris du plaisir à rouler contre les gros bras du MX1. C’était un bon entraînement pour moi ce week-end.
L’an dernier, tu étais en France avec Bud Racing. Tu es désormais basé en Belgique ? Ça se passe comment, là-haut ?
Je suis basé en Belgique, mais dire que j’y vis, c’est un bien grand mot car jusqu’à présent, je n’y ai passé que deux semaines. Au tout début, j’ai passé 15 jours en Belgique avec le team. Je vais très souvent en France avec mon entraîneur, on est aussi allé en Espagne pour s’entraîner, ou encore en Sardaigne en Janvier pour se préparer pendant un mois. Du coup, je ne suis vraiment pas souvent en Belgique pour l’instant, mais ça se passe plutôt bien, la météo est un peu similaire qu’en Angleterre là-bas …
As-tu eu l’occasion de rouler avec Pauls et Romain à l’entraînement ? Ce sont deux anciens champions du monde qui peuvent t’apprendre beaucoup de choses.
Je roule de temps en temps avec eux. À chaque fois que je roule avec Pauls et Romain, c’est une bonne chose. On parle beaucoup des terrains, on discute. Ils me poussent à l’entraînement, car je suis un peu moins rapide qu’eux donc c’est toujours une bonne chose. J’adore rouler avec eux, et j’apprends beaucoup à leur contact.
Ton entraîneur est Thierry Van Den Bosch. C’est comment de travailler avec lui, et comment t’aide-t-il ?
J’ai commencé à travailler avec Thierry l’an dernier [avec Bud Racing], et j’ai décidé de continuer avec lui pour la nouvelle saison. C’était le meilleur choix à faire pour moi, car Thierry est un très bon coach et ensemble, on travaille énormément. Il sait dans quelle direction aller avec la moto, il s’y connaît en suspensions, il en connaît un rayon sur beaucoup de choses et c’est important. Je m’entraîne aussi beaucoup avec Maxime Renaux, car Thierry l’entraîne également. Du coup, on a un bon groupe à l’entraînement.
Tu as décroché le titre Européen l’an dernier. Tu t’es surpris un peu ? Tu venais du 125cc, et tu n’as jamais craqué sous la pression …
C’est sûr qu’on ne s’attendait pas à ça en début de saison, parce que je venais tout juste de sortir du 125cc que et je débutais en 250cc, et la marche était importante. Dès le début de la saison 2024, je suis monté sur le podium. On s’est dit que c’était du positif. À chaque épreuve, j’allais toujours un peu plus vite, et on a commencé à viser un peu plus haut. J’ai vraiment fait une belle année, et je ne m’attendais pas du tout à ça; et le team non plus. Mais c’était franchement top.
Tu étais un rookie en Europe 250 l’an dernier, tu seras un rookie en MX2 cette année. Quels sont les objectifs pour cette première saison de mondial ?
Je n’ai pas vraiment d’objectifs précis. Je veux apprendre, et engranger de l’expérience. Bien sûr, je ne m’entraîne pas aussi dur pour terminer 10ème … Si je vois que je peux gagner, alors j’essayerai de gagner. Je vais faire de mon mieux, progresser de grand prix en grand prix, et on verra les résultats.
Tu n’as roulé qu’en Europe, concrètement. Là, tu vas aller en Argentine, à l’étranger, tu vas aussi faire 20 épreuves. Ce sera une longue saison, tu vas beaucoup rouler, il y aura une manche qualificative …
La marche va être haute, parce que je vais passer de 10 épreuves par an à 20 épreuves; le double. Il y aura 3 courses par grand prix, c’est quand même beaucoup … Mais c’est sûr que ça va me servir d’expérience et il va falloir réussir à être régulier. Il faut surtout que j’évite de me blesser, et que je termine le championnat avec une bonne position en fin d’année.
Ton anglais est vraiment incroyable. Il y a deux ans, c’était compliqué de ce côté-là. Tu as appris vraiment très vite !
Oui, j’ai beaucoup appris de ce côté-là en deux ans. Il y a deux ans, quand j’étais encore en 125cc, je ne parlais pas un mot d’Anglais … Cette année, je suis chez Kawasaki et au sein du team, tout le monde parle Anglais, donc je me dois de parler en anglais aussi. Je m’entraîne beaucoup à parler avec mes deux mécaniciens, c’est du positif. Ce n’est toujours pas parfait, mais je peux répondre aux interviews et parler aux gens, c’est déjà une bonne chose !
