Samedi dernier à Tampa, Max Anstie a décroché sa troisième victoire de carrière en championnat AMA, son tout premier succès avec l’équipe Star Racing Yamaha. Du haut de ses 31 ans, le pilote Britannique fait office de vétéran au sein de l’équipe 250 officielle Yamaha; et l’expérience a fait ses preuves lors de l’ouverture du championnat sur la côte Est. Max Anstie débarquera à Detroit avec la plaque rouge ce week-end et – cette fois-ci – le garçon compte bien la garder jusqu’au bout. Micro.
Max, une soirée parfaite à Tampa pour toi ! Il y a encore quelques mois, tu disais que tu étais toujours en train d’apprendre en Supercross. Qu’est-ce que tu as appris qui t’a permis de réaliser une soirée comme celle-ci ?
Je pense que le plus important, et c’est même évident, c’est que je suis chez Star Racing Yamaha. Je fais désormais partie de cette équipe, et je suis entouré d’un super groupe de pilotes avec qui m’entraîner. Durant toute ma carrière, je me suis principalement entraîné tout seul dans mon coin. Là, j’ai intégré et pleinement adhéré au programme de Gareth Swanepoel, je partage les vestiaires à l’entraînement avec des petits jeunes qui me permettent de rester motivé à 120%, et je suis sur la piste avec des mecs vraiment plus créatifs les uns que les autres, des gars comme Daxton Bennick par exemple. Tout ça, ça m’apporte beaucoup.
Je roule également aux côtés de champions comme Cooper Webb, Justin Cooper, ou encore Eli Tomac qui était là en décembre. Il y a aussi Haiden Deegan. Tous ces gars-là sont des vainqueurs, et des champions. Je suis peut-être un peu plus âgé qu’eux, mais je souhaite quand même toujours atteindre leur niveau. Alors, juste pouvoir être parmi eux aujourd’hui et profiter pleinement de l’opportunité que j’ai, je pense que ça va de pair et que ça permet d’expliquer cette soirée.
C’est assez rare de voir un drapeau rouge lors d’une finale. Qu’est-ce qu’il se passe dans ta tête, pendant cette pause ?
Je pense que le plus dur pour moi, c’est que j’étais en plein duel avec Pierce. On attaquait fort dans les whoops et j’étais vraiment aux premières loges quand il est tombé ; j’avais une vue directe sur sa chute car j’étais juste à côté de lui à ce moment-là. Le tour suivant, Pierce ne s’était toujours pas relevé et le drapeau rouge a ensuite été sorti. Franchement, ça m’a un peu coupé dans mon élan. On connaît tous Pierce, on partage le même vestiaire à l’entraînement lui et moi, et voir un coéquipier tomber de cette façon-là, ce n’est jamais simple.
De plus, les whoops étaient vraiment compliqués. Quand ils ont arrêté la course et qu’on a attendu pendant bien dix minutes, j’ai eu le temps de me demander ce que j’allais faire dans ces whoops par la suite … Quand il a fallu repartir, c’était un peu compliqué d’être en tête, principalement parce que je ne voulais pas faire d’erreur dans les whoops. J’ai essayé d’être solide et régulier car on sait qu’à la première épreuve, il se passe toujours quelques trucs dingues. Après le drapeau rouge, l’objectif pour moi, c’était juste de rester concentré, de faire des passages propres et d’aborder les whoops en restant intelligent, sans prendre de risques inutiles. En fait, c’était une bonne chose d’avoir Daxton derrière moi à ce moment-là, car c’était un peu comme si on était à l’entraînement, comme à la maison.
Est-ce que tu as fait face à quelconques difficultés à Tampa pour ce premier round, où est-ce que tout s’est déroulé comme prévu, en fin de compte ?
Honnêtement, ça a probablement été la journée la plus calme pour moi si on parle en termes de changements sur la moto. On avait bien bossé, on avait préparé les choses comme il fallait, j’ai une équipe qui a fait ses preuves et qui est performante. Pendant l’entraînement hivernal, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. À Tampa, je n’ai fait une seule modification sur la moto – un simple clic sur les suspensions après la heat pour améliorer un peu l’adhérence. C’est tout. L’équipe m’a demandé si je voulais faire des changements et à part ça, pas vraiment. Par le passé, je me suis souvent retrouvé à chercher des réglages en fonction de mon ressenti, de mes sensations, je partais dans telle ou telle direction. Pas cette fois.
L’objectif pour la suite du championnat, c’est d’être dans la course au titre jusqu’au bout. Il va falloir bien partir, et garder le bon cap. Là, on a gagné, donc on a coché la première case; c’est la première étape du plan. Maintenant, on va se rendre à Détroit, et on verra comment ça se passera là-bas
L’an dernier, tu roulais contre les pilotes Star Racing. Tu étais en forme et tu as même mené le championnat un temps. Penses-tu que la saison 2024 t’a aidé à croire en tes chances de pouvoir décrocher un titre en 250 ?
Bien sûr. Pour moi, tout ce que tu fais dans la vie, ça te prépare à l’avenir. La saison 2024 m’a clairement aidé. Après, c’est sûr qu’il ne fallait pas passer trop de temps à regarder la liste des engagés avant cette saison sinon tu te disais qu’il y avait beaucoup de champions, de vainqueurs d’épreuves et de gars rapides.
Cameron est sur le podium aujourd’hui. Je le regardais rouler à l’époque quand j’étais encore en Europe et pour moi, c’était un rêve que de venir rouler ici. Désormais, je suis un pilote Star Racing et je vis mon rêve, c’est vraiment incroyable. J’enfile la tenue du team, je me pointe sur le circuit et je me rends compte que c’est réel, que j’y suis arrivé. Maintenant, à moi de faire le boulot, et de performer.
J’ai 31 ans, mais j’ai énormément d’admiration pour ces jeunes de 18-19 ans qui font ce que j’ai toujours voulu faire. Ça m’a pris plus de temps pour arriver là, mais peu importe parce qu’au bout du compte, ces petits jeunes doivent toujours essayer de battre maintenant ! À la fin de l’année, seul le nom sur le trophée compte, peu importe l’âge du mec qui décroche le titre.
Je me fou pas mal de mon âge, parce que je me sens mieux que jamais. Je suis mieux sur le plan physique, et mieux sur le plan mental. Bien sûr, j’aurais aimé être dans cette position à 17 ou 18 ans, mais la réalité, c’est que je suis dans cette situation aujourd’hui même si j’ai 31 ans. Dans la vie, chaque étape est une préparation pour l’avenir. Oui, le plateau est relevé à l’Est, mais je continue de me concentrer sur ce que j’ai à faire, et je vise les meilleurs résultats possibles.
