C’est désormais officiel : Ken Roczen et Jason Anderson seront coéquipiers chez HEP Suzuki la saison prochaine. La prolongation de l’Allemand, annoncée la semaine passée, met un terme aux rumeurs l’envoyant tour à tour chez Troy Lee Designs Ducati ou Monster Energy Kawasaki. L’an prochain, le pilote allemand rempilera pour une quatrième année avec le team HEP Suzuki (Ecstar Suzuki) aux côtés du nouveau venu Jason Anderson (Twited Tea Suzuki). Une nouvelle qui réjouit Larry Brooks, manager de la structure, alors que le constructeur japonais entame un retour sur le devant de la scène après plusieurs années d’absence.
« C’est toujours un peu stressant avant que le pilote ne signe, car il a toujours quelques autres options sur la table », laissait justement entendre Larry Brooks à notre confrère Jonathan McCready à Ironman. C’est effectivement en marge du Motocross des Nations 2025 que l’officialisation de la prolongation du pilote allemand est tombée. « Il faut toujours négocier quand on travaille avec un top pilote. Il faut essayer de garantir de pouvoir lui apporter ce dont il aura besoin, ce dont le team aura besoin aussi. C’est beaucoup de boulot, mais on a fait du bon travail, et Suzuki aussi. Tout s’est bien goupillé, et on est très contents d’avoir Ken au sein de l’équipe une année de plus. »
Depuis son retour sur une Suzuki fin 2022, le pilote allemand a signé trois victoires en Supercross, mettant un terme à une période creuse de sept ans. En 2016, Kenny était d’ailleurs le dernier pilote à s’imposer sur une 450 RM-Z (alors chez RCH Suzuki), avant de rejoindre l’équipe Honda HRC.
Si son retour en jaune et ses succès récents n’avaient pas motivé les Japonais à se réinvestir pleinement, la donne semble changer à l’aube de la saison 2026 avec la composition du duo Roczen / Anderson. L’usine Suzuki se remet en selle pour apporter son soutien au programme du team dirigé par Larry Brooks, qui assure à lui seul la continuité et le suivi du programme 450 des jaunes aux États-Unis depuis plusieurs saisons.
« On est très heureux de voir que le Japon s’investit de nouveau », explique Larry Brooks à propos du regain d’intérêt de Suzuki. « Ils étaient un peu absents ces derniers temps, donc il leur faudra un certain temps pour se remettre en route, assembler tout ce dont ils ont besoin et usiner des pièces. Mais juste le fait qu’ils puissent nous apporter leurs connaissances accumulées au fil des années, ça nous rend vraiment heureux. C’est aussi génial de les revoir sur les courses et pleinement impliqués avec l’équipe. Je pense donc que ce sera un énorme point positif pour nous. Ils sont venus sur les épreuves, on fait des meetings en visio tous les lundis, et on voit qu’ils sont très intéressés par ce qu’on fait. On a en quelque sorte pris les rênes du programme Suzuki pendant trois ans avant qu’ils ne reviennent au premier plan. De fait, on a pleine confiance en notre programme, mais nous sommes heureux de les avoir à bord de nouveau. On espère qu’ils pourront nous apporter ce petit plus qui rendra l’équipe et la moto encore meilleures. »
Le retour de Suzuki ne se limite pas à la prolongation de Ken Roczen : il s’accompagne de l’arrivée de Jason Anderson dont la signature vient – enfin – d’être confirmée. Le team HEP franchira un nouveau cap en alignant non pas une, mais deux têtes d’affiche la saison prochaine. Du costaud, d’autant plus que cela faisait plus de dix ans que Suzuki n’avait pas bénéficié d’une telle présence outre-Atlantique: depuis 2016, année où Ken Roczen (RCH Suzuki) et James Stewart (Yoshimura Suzuki) évoluaient au guidon de 450 RM-Z, chacun au sein de structures distinctes.
« Forcément, [ce retour de Suzuki] ça veut aussi dire un peu plus de pression. On va avoir une nouvelle composition d’équipe l’an prochain – avec Kenny au sein de nos rangs – et le stress est toujours bien présent. Non pas qu’il y aura plus de stress, mais que ce stress sera toujours bien présent la saison prochaine. » avouait Larry Brooks, juste avant l’officialisation de la signature de Jason Anderson.
Ken Roczen n’ayant pas prévu de s’aligner sur le championnat d’outdoor l’an prochain – sinon en tant que pigiste – HEP Suzuki devrait avoir un nouveau guidon de libre à l’été 2026. Ce dernier suscite déjà l’intérêt de pilotes européens tels que Benoît Paturel – qui a justement roulé sur la 450 RM-Z cet été – et Glenn Coldenhoff. Pour l’heure, il est encore trop tôt pour affirmer si l’un ou l’autre héritera de la 450 RM-Z de l’Allemand pour disputer le championnat MX US en 2026. Reste à savoir ce qu’il adviendra de Colt Nichols, qui a évolué pour le team managé par Dustin Pipes cette année.
Quoi qu’il en soit, les effectifs du team HEP seront costauds pour la saison de Supercross. Kyle Chisholm – qui a tiré sa révérence au terme de la saison 2025 – occupe désormais un rôle de pilote d’essai et de metteur au point, en lien direct avec les Japonais. Il épaulera – dans l’ombre – le duo Roczen / Anderson lors du testing hivernal, mais aussi tout au long de la saison 2026. Objectif : améliorer une machine qui n’a connu que des modifications mineures au cours de la dernière décennie.
« L’idée, c’est de continuer à perfectionner la moto », conclut Larry Brooks. « On a fait quelques gros progrès l’an dernier en roulant sur une transmission différente. À partir de maintenant, tous les pilotes auront cette transmission dite factory. Je pense que c’est une bonne chose pour le team, mais aussi pour tous les pilotes. Suzuki fabrique de nouveau certaines pièces désormais, pièces qu’ils fabriquaient à l’époque où ils étaient plus investis dans le sport. Je pense que ça ne peut qu’aller de l’avant à partir de maintenant. »
Et le démarreur électrique ? Toujours à l’étude, mais Kickstart Kenny reste d’actualité, alors que Kickstart Jason fait son arrivée. « Pour l’instant, on a un démarreur qui fonctionne plutôt bien, mais il n’est pas encore prêt pour les courses. On a fait beaucoup de tests de ce côté-là il y a quelques semaines en Floride, et on a bien avancé. On essaie surtout de le tester en conditions réelles, mais pour l’heure, c’est toujours au kick jusqu’à nouvel ordre. Le kick, c’est quelque chose de très fiable. Tu sais à quoi t’en tenir, tu sais ce que tu as et comment ça fonctionne. »
