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Valentin Teillet « Il y a du potentiel avec l’Elite, il ne faut pas abandonner »

Images: 737 Performance

Doit-on encore présenter Valentin Teillet ? Pilote accompli, reconverti en coach et en team-manager ces dernières saisons, Valentin Teillet est à la tête de la structure 737 Performance KTM et a lancé – en parallèle – sa plateforme de coaching en ligne MyMotoCoaching. Cette année, c’est un certain Mathys Boisramé qui a endossé les couleurs du team 737 Performance pour un programme comprenant l’Elite, le SX Tour, mais aussi le GP de France et deux courses sur l’outdoor 250. Alors que la saison de Motocross bat son plein, on s’est entretenu avec l’homme aux manettes de la structure 737. On parle du projet US avec Mathys Boisramé, du départ des pilotes à l’étranger, de l’industrie du Motocross ou encore du championnat de France Elite. Micro.

Valentin. Tu as annoncé un nouveau départ pour les USA cet été avec un pilote du team 737 Performance: Mathys Boisramé. Est-ce qu’on peut en savoir un peu plus sur les tenants et les aboutissants ?

Pour reprendre depuis le début, avec Mathys, on est rentré en contact l’année dernière. Je pense qu’il aimait notre image soignée, notre communication assez professionnelle, mais je pense qu’il y avait aussi ce rêve de rouler aux Etats Unis. J’avais emmené Tom Guyon quelques semaines aux USA cette année-là, et Mathys m’a dit que c’était un truc qui lui plaisait; il voulait aller là-bas et il m’a demandé si c’était envisageable d’intégrer ça dans notre programme.

Pour moi, oui. En fait, tout dépend de la motivation de chacun. C’est quelque chose qui me branche aussi, c’est un plaisir personnel même si ce n’est pas moi qui roule. Voir un de mes pilotes rouler sur les terrains Américains, c’est quelque chose qui me botte bien. Après, c’est un monde à part, c’est difficile. Je l’ai vécu en tant que pilote, et on l’a de nouveau fait l’an dernier avec Tom.

Il faut arriver avec des moyens, et en étant très structuré. L’avantage c’est qu’avec l’année dernière, il y a eu des leçons et des apprentissages. Il y avait des choses à restructurer pour un nouveau projet US. Y aller en 2025, c’est y aller dans de bonnes conditions. Ça m’a branché, ça branchait Mathys; on a signé. On a enclenché l’organisation pour les Etats-Unis assez rapidement; dès le mois de Janvier. L’an dernier, j’avais tout organisé deux mois avant de partir. Là, on parle de cinq ou six mois.

Il faut prendre beaucoup de recul avec les USA; on ne parle pas de faire une course à 200 kilomètres de chez toi. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte et notamment le budget. Mine de rien, c’est coûteux comme projet. Aujourd’hui, on peut dire que tout est prêt, tout est organisé. On a juste à attendre le jour J, et prendre l’avion.

Tu apprends finalement chaque année toi aussi. En 2025, l’approche va être différente qu’en 2024 pour les Etats-Unis ? Qu’est-ce qui va changer ?

Pour cette année, on s’est organisé un peu différemment pour les USA. On a trouvé deux motos sur place. Mathys va pouvoir s’entraîner deux fois avant Ironman, et deux fois avant Unadilla. On a déjà validé les circuits. J’ai un ami qui est sur place, Lionel, c’est un peu mon bras droit; il vit là-bas depuis longtemps. On s’est rencontré via le biais de MyMotoCoaching, et il m’a vraiment filé un bon coup de main.

On va aussi limiter les longs déplacements en voiture au maximum, et prendre l’avion pour limiter la fatigue. On va aussi arriver en avance pour éviter le jet-lag, et pouvoir être frais. Il faut savoir qu’on a aussi pas mal galéré avec la nourriture l’an dernier car là-bas, ce n’est pas simple de bien manger. Voilà des petits aspects auxquels il faut penser.

On entend souvent dire que sur l’outdoor 250, il faut mettre un gros budget dans la préparation moteur pour espérer avoir une chance de performer. L’an dernier, vous aviez une moto du team Wildcat. Ça se passera comment, cette année ?

Louer une moto à un team, c’était le plus pratique, mais pas le plus économique. Ça a été le plus gros poste de dépense pour les deux courses l’an dernier. Je voulais avoir plus d’autonomie cette fois-ci. Mathys va amener ses pièces – guidon, suspensions, boîtier CDI, échappement, quelques pièces moteurs, etc – et surtout, rouler avec une moto qu’il connaît déjà puisqu’il roule avec depuis le début de l’année: la 250 SX-F. L’an dernier, Tom a roulé sur une moto très différente de ce qu’il avait en France. En plus, elle a cassé dès la première épreuve, et on s’est retrouvé avec une moto standard à Red Bud.

On veut être un peu plus autonome de ce côté-là, et on sait que la moto de Mathys est fiable puisque ce sera ni plus ni moins que la même avec laquelle il roule depuis le début de l’année. On aura aussi la bonne essence là-bas. On a une chance, c’est que la KTM est une moto performante d’origine, on n’a pas besoin de démonter tout le moteur. C’est sûr qu’avoir une bonne moto quand tu roules en 250 là-bas, c’est vraiment important.

La saison Elite sera terminée à cette période, Mathys sera en plein SX Tour. Il va falloir rester solide en MX et performer en SX. On va gérer ça comment ?

Franchement, ça se gère assez bien. C’est ce que j’avais fait en 2018. À l’époque, j’étais en tête du SX Tour et je suis parti faire l’outdoor à Ironman. D’ailleurs, mon seul regret à ce sujet, c’est de n’avoir fait qu’une course, mais en faire plus ne s’intégrait pas au calendrier de l’époque.

J’avais bien roulé, j’étais content. Je m’étais donné un objectif de top 10 et j’ai terminé 9ème en faisant 8 et 10. Contrat rempli, j’étais super heureux. En plus, on est payés aux USA. La prime m’avait payé une bonne partie du voyage.

Je suis rentré le lundi, et le jeudi qui suivait de mémoire, on a roulé à La Tremblade. J’ai à peine eu le temps de me remettre du Jet Lag et de mon outdoor, mais j’ai gagné La Tremblade. Disons que je pense que pour un sportif entraîné, il n’y a pas besoin de tergiverser, de se poser 1.000 questions.

Je revois ma copie sur beaucoup de choses à chaque fois. Je pense que le côté mental est important car beaucoup se limitent eux-mêmes. On a des pilotes qui se disent «j’ai pas çi, il me manque ça» et qui se cherchent des excuses avant même d’avoir roulé. On fait un sport dans lequel on n’a pas le droit aux doutes. À un moment donné, tu arrêtes de te poser des questions; il faut foncer. Ce sera pareil pour Mathys avec son programme, le SX Tour, l’outdoor.

L’aspect mental, c’est important. Parfois, je vois des pilotes tomber, repartir avec le guidon plié, sans frein, et ça ne les empêche pas de performer. C’est dans la tête. On voit certains pilotes passer à côté de leur début de saison à cause de ça, car ils sont dans le mauvais état d’esprit.

Finalement, toi, tu affiches quels objectifs pour Mathys sur l’outdoor ?

Parler des objectifs, ce n’est pas facile. Aux Etats-Unis, un pilote peut faire trois d’une manche, et quinze d’une autre en roulant pareil. Je m’en suis rendu compte l’année dernière; c’est très homogène et ça roule très fort. Mathys est capable de faire de bons départs, comme des départs très moyens. S’il arrive à partir devant aux US, je sais qu’il prendra un bon rythme et ça l’aidera à performer. S’il part dans les 15-20 ou au-delà, ce sera très difficile de remonter. Avec un bon départ, je reste persuadé que Mathys peut faire un beau coup d’éclat. On ne peut pas faire de plans sur la comète. On ne veut pas non plus passer pour des idiots. Si je t’annonce qu’on veut jouer deux top’ 8 et qu’on est loin, on passera pour des idiots. Il n’y a pas de pression à se mettre.

Tu disais chercher des partenaires pour te joindre à l’aventure. Ça représente quel budget, ces deux épreuves de l’outdoor ?

Dans la globalité, le budget représente 20.000€, tout compris. On cherche du partenariat pour nous aider de ce côté-là, car les US restent un projet très coûteux. C’est un choix personnel de notre part, donc on n’est pas là pour pleurer; on assume les conséquences. On cherche simplement du partenaire pour que Mathys soit dans les meilleures conditions possibles. Bien faire les choses, ça a un coût. L’année dernière, on a fait notre maximum pour trouver du budget, et ça n’a pas été facile. Si on peut trouver des aides, ce serait du positif pour nous et ce serait également très motivant. C’est un beau challenge, qui offre aussi de la visibilité pour nos partenaires. On a prévu de faire une belle communication pour en faire bénéficier ces derniers. L’an passé, notre meilleure visibilité, ça a été les US. On a pu faire une pôle à Southwick, dans des circonstances spéciales, mais c’est une pôle quand même. Nos vidéos sur les USA ont cartonné, et voir Mathys rouler sur l’outdoor et potentiellement parvenir à accrocher un 2 top 10 sera toujours plus médiatisé que de le voir faire 2 top 10 sur un Grand Prix de France, où ça passera inaperçu. Disons que c’est couillu de notre part, et qu’il y a cette petite part de fierté de pouvoir amener un pilote aux USA, pour lui permettre de se mesurer aux meilleurs pilotes Américains.

L’industrie du Motocross, actuellement, tu dirais qu’elle se porte comment ?

C’est compliqué, honnêtement. Pour te dire, on doit avoir 30% moins de budget en 2025 qu’en 2021, lors des débuts du team et alors qu’on a progressé, qu’on a un palmarès, et que nos besoins sont plus importants. KTM traverse aussi une période difficile, mais je pense qu’ils vont bientôt voir la lumière au bout du tunnel.

Dans le milieu sportif, on se retrouve à avoir des partenaires qui nous demandent de payer pour nous sponsoriser. C’est à dire qu’on représente leur marque, mais qu’il faut les payer. Déjà que tout coûte plus cher aujourd’hui. Il faut savoir que dans le milieu du partenariat moto, le sponsor a des retombées directes. Le sponsor extra-sportif comme le maçon du coin qui va te donner 4.000€, il sait qu’indirectement, il ne va pas vendre ses prestations grâce à toi et parce qu’il a un logo sur la moto. Ce sont aussi généralement ceux que tu entends le moins. Ils viennent sur un week-end de course pour passer un super moment avec nous, et ils sont contents. Ce genre de partenariat, c’est royal, et ça se termine souvent en une belle amitié derrière.

Les partenaires moto, c’est un peu différent. Tu te rends compte qu’ils ont une visibilité directe, et donc des retours sur investissements bien plus clairs. On essaie de jouer le jeu à fond, mais on constate que ce sont ces partenaires qu’on a dû mal à avoir pour nous aider dans nos projets aujourd’hui.

Tu penses qu’elles sont dues à quoi, ces difficultés économiques dans le secteur moto ?

Je pense que les motos sont devenues trop chères, que tout à augmenté. Le pouvoir d’achat des licenciés est moins élevé. Un pilote qui changeait son pneu tous les mois le change peut-être tous les deux ou trois mois maintenant. Il va rouler avec quelques crampons en moins, se dire que ce n’est pas grave. Je pense que tout le monde a un peu profité de la sortie du Covid car à ce moment-là, il y a vraiment eu un gros impact.

Malheureusement, je pense que ça ne va pas s’aller en s’améliorant. Aujourd’hui, nous, on a quand même des bons retours sur ce qu’on fait, sur notre communication auprès des partenaires. On essaie d’évoluer tous les ans. On a d’ailleurs mis deux jeunes sur la communication avec 737, Aurélien et Eliott, qui font un boulot formidable pour nous.

C’est comme tout. Il faut investir pour espérer un retour par la suite et c’est ce qu’on essaie de faire à notre échelle. On veut que les partenaires aient des retours, aient le sentiment qu’on fait le maximum pour eux. J’espère qu’en 2026, on aura le budget nécessaire pour continuer d’avancer dans ce sens, et mettre en place certains projets que j’aimerais annoncer si on arrive à passer ce cap supplémentaire.

Ce week-end, Milko Potisek était en Allemagne. Jordi Tixier aurait dû y être d’ailleurs. Brice Maylin & Cédric Soubeyras étaient en Italie, Stephen Rubini & Grégory Aranda étaient au Brésil, Romain Pape et Scotty Verhaeghe sont aux US. Une question: pourquoi ?

Disons que j’ai beaucoup roulé à l’étranger. C’est vrai qu’en dehors de nos frontières, il y a du budget et tu gagnes un peu mieux ta vie. Une carrière de sportif, c’est court. Je suis bien placé pour en parler, car j’ai arrêté depuis peu. J’ai mis ma carrière de côté quand j’ai monté mon team, en 2020. J’avais 28 ans.

J’étais content d’avoir pu bien gagner ma vie à l’époque, parce que l’après moto n’est jamais facile. Moi, j’ai eu la chance que l’Elite me fasse gagner ma vie. J’étais l’un des rares pilotes qui faisaient l’Elite à côté des Grands Prix à l’époque de Bud Racing, avec Dylan Ferrandis. L’Elite me faisait gagner 30.000€ entre les primes de course et les primes de championnat. Aujourd’hui, un pilote comme Mathys Boisramé va peut-être gagner 8.000€ à l’année sur l’Elite.

L’écart est énorme, le coût de la vie a augmenté aussi. Sur ces 8.000€ et quand tu enlèves tous les frais pour aller faire les épreuves, il ne te reste plus que 4.000€. Du coup, ce n’est pas facile pour nos pilotes Français, et ils se bougent pour trouver des solutions qui se présentent bien souvent à l’étranger.

Après, je ne veux pas incriminer la fédération parce qu’ils se bougent, mais ils ont du mal à trouver des angles d’attaque. Ils ont par exemple du mal à trouver des clubs, ils ont d’ailleurs dû séparer les catégories, parce que les coûts à supporter devenaient trop importants pour organiser les épreuves. On a fait une réunion samedi soir à Castelnau avec les membres de la fédération. Je pense qu’ils veulent essayer de trouver des solutions, même s’ils ne les ont pas encore pour le moment. C’est dommage.

Après, quand on regarde le championnat Allemand ou le championnat Hollandais, on voit qu’il y a des promoteurs qui ramènent des gros budget, et de gros partenaires titres. En France, il y a un partenaire titre, mais il ne va pas couvrir l’ensemble des frais du championnat; c’est impossible. S’il y avait un promoteur pour mettre de l’argent sur la table, il y aurait plus d’argent pour les pilotes, et ça pourrait avoir un effet boule de neige.

Moi, j’ai soumis une idée que je trouvais intéressante, c’était d’organiser une superfinale comme à l’époque, 250 contre 450 avec des primes. Moi, avant d’être team-manager, je suis un grand fan et un spectateur. Je rêverais de voir mes pilotes 250 se tirer la bourre avec des pilotes 450. Quand je soumets cette idée, on me répond qu’il faut trouver l’argent pour ça; forcément. L’argent manque, donc c’est le chat qui se mord la queue.

On pourrait peut être essayer d’ouvrir plus de portes pour faire un championnat plus gros, on pourrait peut-être récupérer plus de budget pour la communication car il ne faut pas se voiler la face, aujourd’hui tout passe par là. Il y aurait également plus d’argent pour les pilotes. En fait, à partir du moment où on se donne les moyens de mettre des solutions en place, même si ça demande un premier investissement à la base, il n’y a pas de raison pour qu’on ne résolve pas les problèmes.

Pour faire évoluer les choses, il faut être en mesure de prendre des risques, non ? Je prends ton exemple: tu as stoppé ta carrière et tu t’es lancé dans ta structure, dans le coaching pilote, tu as lancé ta plateforme MyMotoCoaching, tu as investi en toi-même. On manque de budget sur l’Elite ? D’accord. Thomer-la-Sôgne et Sommières ont de beaux plateaux, distribuent des primes et sont des inter’ hors championnat. Ils font comment ?

Oui, c’est vrai. Après, chaque club fonctionne différemment. Il faut aussi prendre en compte qu’en fonction de la région où est situé le club, tu auras aussi plus ou moins de spectateurs. L’autre point, c’est l’aspect météorologique. C’est un vrai problème qu’on a dans notre sport. Je parcours toute la France pour faire des stages, je connais un paquet de clubs qui rêveraient d’accueillir l’Elite mais qui se disent «Le problème, c’est qu’il faut poser tant sur la table et si la météo n’est pas avec nous, on est morts».

Je pense qu’en étant indépendant d’un programme Elite, le risque est moins élevé. Sommières a dû annuler son épreuve cette année. Je doute que tu puisses te permettre de faire la même chose avec un Elite; il va te falloir des garanties.

Moi, je soutiens le championnat de France Elite. Moi le premier, je fais le maximum. On fait une belle structure, on essaie de se bouger, de faire des choses. Ils sont quand même à l’écoute, mais le problème reste le même à chaque fois: le budget. Ce serait facile pour moi de te dire qu’ils ne font rien, mais c’est faux; ce n’est jamais facile d’organiser.

J’espère que ça va évoluer, qu’on va pouvoir en demander moins aux clubs, trouver du budget, et pouvoir redistribuer un peu plus aux pilotes.

Tu as parlé de tes années sur l’Elite où tu gagnais bien ta vie. À l’époque, il y avait de très gros sponsors sur l’Elite, qui reversaient par exemple ces primes en fin de championnat. Ces sponsors sont partis. Tu fais des réunions avec les membres de la fédération, est-ce que tu leur demandes «Est-ce qu’on est en mesure de savoir pourquoi ils sont partis ?» ou «Qu’est-ce qu’on fait pour en retrouver ?». Oui, aujourd’hui, il y a encore et bien heureusement des partenaires et sponsors qui s’investissent sur l’Elite, mais les très gros sponsors ont disparu.

Je suis entièrement d’accord avec toi. Je pense qu’ils prennent ce qu’ils ont, ce qu’ils trouvent. Aujourd’hui, la plus grosse des puissances, on en parlait tout à l’heure, c’est le digital. Aujourd’hui, tu peux proposer à une marque de la visibilité en proposant les manches sur les réseaux sociaux, sur Youtube, avec un live, c’est devenu quasi obligatoire. Tout le monde le fait: Italie, Espagne, Allemagne, etc. Mais on nous dit qu’il y aurait moins de spectateurs sur les terrains si on leur propose les épreuves en live.

Le mec qui habite à Lille ne viendra de toute façon pas à Castelnau pour l’Elite. Je regardais la seconde épreuve du championnat Brésilien sur Youtube. La journée du dimanche a comptabilisé 150.000 vues. Avec des chiffres pareil, tu disposes d’un bon levier marketing.

Voilà. Si ça passait en live sur Youtube ou les réseaux le dimanche après-midi, le mec pourrait faire comme lors des GP: se mettre dans son canapé, regarder, profiter. Derrière, il y aurait un audimat, des chiffres, et tu pourrais faire la promotion de toute cette visibilité, aller démarcher des partenaires.

On a un récapitulatif de l’Elite qui passe sur AutoMoto la Chaîne entre les grands prix. C’est quand même cool, et on ne peut pas leur enlever. Mais qu’est-ce que les gens veulent ? Il suffit de regarder les chiffres de ce qu’il se fait ailleurs: du live.

Moi le premier, je regarde le Supercross US le lundi matin. Si j’ai le malheur de tomber sur les résultats avant, je lâche l’affaire et je ne regarde pas la course.

Moi, je ne suis pas là pour faire la promotion de la fédération, pas plus que je ne suis là pour l’enfoncer. Ils gèrent leur promotion, et leur communication de leur côté. Selon moi, il y a quand même des sujets de fond à aborder, et en les abordant je passe pour le gars qui veut taper sur la FFM à chaque fois. Tant pis, mais exemple: l’ADAC va passer à Bitche cette année, en France. L’ADAC est retransmis gratuitement, sur Youtube, sur deux jours, et en live. On nous dit qu’on ne peut pas faire de live en France, et les Allemands vont venir le faire chez nous ?

Oui… Aujourd’hui, pour moi, développer le digital, permettre de voir les courses en live, c’est la solution à nos problèmes. Il faut peut-être savoir perdre 40.000€ au début parce que ça va coûter un peu d’argent, tout en sachant qu’on va finir par s’y retrouver à la fin parce qu’on passera un cap en visibilité, en marketing, en partenaires; il faut aussi se projeter sur le long terme.

Aujourd’hui, personne ne s’attend à gagner de l’argent sans investir. Pour MyMotoCoaching, le projet et avec l’équipe de tournage, ça nous a coûté beaucoup d’argent. Je sais bien qu’il va falloir du temps pour rentabiliser cet investissement et en fait, c’est tout à fait normal. C’est le principe même d’entreprendre.

Il y a du potentiel avec l’Elite, il ne faut pas abandonner le championnat, et continuer à mettre les sujets sur la table.

Valentin Teillet « Il y a du potentiel avec l’Elite, il ne faut pas abandonner »
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