Champion outdoor 250 cet été, Haiden Deegan est actuellement le mieux placé pour chercher le titre de champion SuperMotocross dans la catégorie. Un championnat sur lequel le pilote Star Racing Yamaha défend sa couronne alors que le garçon tente de décrocher un troisième titre AMA en l’espace de 12 mois. La finale de Las Vegas comptant triple, rien n’est encore fait mais en s’imposant à Charlotte comme à Fort Worth en signant un doublé, l’officiel Yamaha est forcément donné favori pour l’ultime confrontation, samedi prochain. Micro
Haiden, tu as signé le doublé à Charlotte le week-end passé, tu signes un doublé ici à Fort Worth. C’est quoi le plan pour la finale de Las Vegas ?
On va juste essayer de continuer avec la même régularité. Je crois que ce samedi, j’ai été le plus régulier de toute la saison, que ce soit en Supercross ou en Motocross. J’ai été premier lors des séances qualificatives, j’ai signé deux départs parfaits et j’ai gagné les deux manches; c’était l’objectif. Je vais faire la même chose que jusqu’à présent pour la finale. Tout le monde roule bien en ce moment, donc je dois prendre de bons départs et on verra comment ça se passera. Sur ce championnat, tout peut arriver, c’est assez chaud et surtout à Las Vegas car là-bas, la terre est un peu pareille qu’ici et elle se tasse vraiment très vite et devient béton. On a vu combien d’erreurs ont été commises ce samedi, donc ça montre que tout peut arriver. Pour Las Vegas, l’objectif sera de faire ce qu’on a fait jusqu’à présent.
En première manche, tu avais un pneu sable. Est-ce que c’est un choix que tu as fait en discutant avec Eli, ou est-ce un choix simplement basé sur le départ ? Le terrain était vraiment béton et glissant, et ce choix était risqué.
C’était vraiment un tracé difficile à négocier sur un pneu sable, mais je savais qu’il fallait que j’essaie de faire en sorte de sortir devant ce samedi. C’est toujours cool de parvenir à revenir de derrière, mais ce n’est pas ce que je veux faire. Je savais que si je parvenais à partir devant, je pouvais être en mesure de gérer ma course. J’ai signé le holeshot et de là, c’était vraiment chaud parce qu’à chaque appel de saut, je pouvais sentir l’arrière glisser et pour la seconde manche j’ai décidé de revenir à une gomme plus adaptée. J’ai également réussi à signer le départ parfait avec ce pneu-là, donc on va rester sur cette gomme à présent [rires].
À l’image d’un Villopoto, tu pourrais bien être l’un des dominateurs de la catégorie 250. Ryan a été dominateur dès son arrivée chez les professionnels que ce soit en Supercross ou en Motocross. Avec toi, les gens s’attendaient à ce que tu gagnes d’entrée de jeu. Non pas que ça t’ait pris du temps, mais qu’est-ce que tu as appris l’an dernier qui t’a permis d’être dans cette position aujourd’hui, qui est non sans rappeler celle de Villopoto en 250 ou encore plus récemment celle de Jett ?
Je pense que pour moi, il était surtout question de faire les choses correctement. C’est pourquoi j’ai l’aide de mon père qui m’est précieuse, car il m’a aidé en me faisant comprendre que ma première saison, c’était une année d’apprentissage et pas une année pour montrer à tout le monde que j’étais le plus rapide parce que c’est en pensant comme ça qu’on finit par se blesser. J’ai le sentiment que beaucoup de pilotes qui débarquent chez les pro’s se blessent à chaque saison, alors pour moi il était surtout question d’éviter de passer par là, et d’apprendre. Désormais, j’ai dépassé ce stade, je ne suis plus un rookie en période d’apprentissage et mon objectif maintenant, c’est de me pointer et de gagner à chaque week-end. Ça m’a pris un peu de temps, j’ai beaucoup étudié les autres pilotes, mon père m’a beaucoup filmé pour qu’on améliore et perfectionne ma technique. Il faut que tout soit parfait pour dominer des courses de cette façon-là, et j’ai le sentiment qu’on se rapproche de cette perfection.
Vu la domination dont tu as fait preuve dernièrement en catégorie 250, quelles sont les chances de te voir évoluer en 450 sur l’outdoor l’an prochain ?
Nulles. Je vais rester en 250. Monter trop tôt en 450, ça peut vraiment te mettre dans une mauvaise posture et il y a beaucoup d’argent à gagner en 250, comme beaucoup de trophées à ramener à la maison. Pour l’heure, le plan est de rouler en 250 jusqu’à ce qu’on décroche un titre de champion de Supercross. Ensuite, il y a une année d’éligibilité supplémentaire pour défendre ce titre donc d’ici là, on restera en 250.
Tu dis avoir étudié tes adversaires, qu’est-ce que tu regardes, exactement ?
Avec ma famille et mon team, on étudie ce que font les autres pilotes, et pas seulement ceux qui roulent ici, on regarde aussi ce que font les pilotes MXGP. Un Prado, c’est le dieu des départs de l’autre côté de l’Atlantique, alors il faut étudier ce qu’il fait. Évidemment, on jette un œil sur les frères Lawrence car ce sont eux qui roulent le mieux pour l’instant en 450, il y a aussi évidemment Eli Tomac, Cooper Webb et les autres. Il y a beaucoup de pilotes de qui on peut apprendre des petites choses ici et là.
L’expérience acquise l’an dernier sur le championnat SuperMotocross, ça va t’aider à aborder et gérer la finale de Las Vegas ce week-end ?
C’est certain. C’est cool parce qu’avec le système de points sur ce championnat, ça pimente un peu les choses. Si tu gagnes la première manche, ça représente un certain avantage, mais ce n’est pas aussi prononcé que sur une épreuve de l’outdoor par exemple. On ne marque pas 25 points pour une victoire de manche donc ça pimente un peu les choses; il faut s’assurer de faire un bon résultat au général et vu qu’on dispute ce championnat sur 3 épreuves, il faut faire jouer la régularité. C’est ce à quoi j’ai travaillé ces derniers temps, et ce sur quoi je continue de travailler; et j’ai réussi à bien m’en sortir cette année jusqu’ici.
Chance [Hymas] n’a pas roulé à Fort Worth. S’il ne peut pas aller au Motocross des Nations, est-ce que tu considérerais de mettre ton nom en avant, ou est-ce que cette porte s’est définitivement refermée pour cette année ?
Si j’avais été une option pour le Motocross des Nations et que Chance se retrouvait forfait, j’y aurais été à sa place. Mais ils ont choisi Chance – à savoir que j’étais le premier choix – car il y a certaines choses qu’il faut que je règle sur le plan personnel et physique cette intersaison. Une fois qu’on aura réglé ça, on se tournera vers la saison prochaine et on espère qu’on pourra être de la partie en 2025. Le Motocross, c’est comme ça, on a des pépins qui apparaissent d’un coup et des blessures qui doivent guérir. Chance s’est blessé au genou et il a continué de rouler, ça a aggravé ses blessures. Il y a beaucoup de choses auxquelles les pilotes doivent faire face, et c’est bien plus que ce que les gens pensent ou voient derrière les portes fermées. Si on m’appelle pour remplacer Chance cette année aux nations, non, je n’irai pas.
Si Chance ne peut pas s’y rendre, tu enverrais qui ?
Je ne sais pas trop. Je pensais que Levi [Kitchen] était une bonne option, mais je crois que Kawasaki ne veut pas trop. Difficile à dire, RJ Hampshire est tombé fort ce week-end, il y a beaucoup de pilotes qui tombent dernièrement donc je ne sais pas trop qui j’enverrais.
