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Tim Gajser « je suis vraiment fier de mon parcours »

Images: DailyMotocross

Tim Gajser décroche sa 51ème victoire de Grand Prix à Saint Jean d’Angely à l’occasion du GP d’Europe, 3ème épreuve de la saison 2025. Une troisième place en Argentine, une victoire en Espagne et en France, le pilote Slovène a terminé les 9 manches disputées dans le top 3 – qualifications comprises. Il aborde l’épreuve de Riola Sardo avec la plaque rouge, et – déjà – 29 points d’avance au championnat. Micro.

Tim, une deuxième victoire consécutive en France. Un bon week-end pour toi.

Oui. J’ai fait un bon week-end. Je me suis senti à l’aise même si le tracé était bien chaud, et vraiment pas simple. Il y avait des ornières vraiment profondes, des trous aux freinages et à la réaccélération. Le départ était important à Saint Jean, surtout qu’il y avait aussi de bons gros cailloux et qu’on ne voulait pas vraiment se retrouver derrière quelqu’un, dans les projections. J’ai fait une belle première manche, j’ai rapidement pris le leadership mais Romain & Lucas ont vraiment attaqué en début de manche; le rythme était relevé. Romain est revenu dans ma roue arrière en fin de manche, mais j’ai été en mesure de gagner. J’ai fait un départ solide en seconde manche, j’ai doublé quelques pilotes en début de course et j’avais de bonnes traces. J’ai pris le leadership, j’ai creusé l’écart et j’ai contrôlé la course; c’était top.

Il faisait beau, puis il pleuvait. C’était comment de gérer cet aspect-là ?

Il s’est mis à pleuvoir juste avant nos deux manches. Un coup on était au soleil, un coup sous la pluie. Du coup, tu ne sais pas trop quel choix faire au niveau de tes lunettes, parce que tu ne sais jamais trop si la pluie va durer. En première manche, je pense qu’on a été une grande majorité à rouler en roll-off parce qu’il pleuvait bien. En seconde manche, il s’est juste mis à pleuvoir un bon coup dès le tour de reconnaissance et ça s’est arrêté; il n’a pas plus pendant la manche, juste vers la fin. La pluie n’a pas aidé ce week-end, surtout si tu avais décidé de partir avec des tear-off et que de l’eau venait se mettre entre l’écran et tes tear-off. Dans ce cas-là, tu ne vois plus et tu es obligé de te débarrasser de tes lunettes et ton week-end se complique rapidement.

Tu augmentes ton avance au championnat avant la Sardaigne; c’est un tracé difficile où tout peut arriver.

On a passé beaucoup de temps en Sardaigne cet hiver, que ce soit moi, Romain ou Lucas. On connaît tous très bien le tracé de Riola Sardo, et j’ai hâte d’être là-bas. On a fait quelques changements sur la moto pour le sable donc on est confiants. J’espère surtout qu’il fera un peu plus chaud qu’ici, et qu’il ne pleuvra pas [rires].

Qu’as-tu pensé des changements effectués sur le tracé de Saint Jean, et aimerais-tu voir des changements similaires sur plus de terrains qui accueillent le mondial ? Non seulement pour que les courses soient plus intéressantes, mais pour apporter un peu de nouveauté également ?

Exactement, selon moi c’est toujours une bonne chose de voir des changements ici et là. Cette année, les changements effectués sur le tracé de Saint Jean ont été très positifs. Les nouvelles portions ont permis d’avoir un tracé avec un peu plus de flow. Quand on se retrouve à 50 sur la piste, avec des motos aussi puissantes que les nôtres, c’est bon d’avoir des virages un peu plus ouverts, plus de traces, plus de place. Par le passé, au fond du circuit, c’était vraiment serré et on ne pouvait pas faire grand-chose; il n’y avait qu’une trace et on se suivait tous. Donc oui, moi, j’ai vraiment aimé les changements cette année.

C’était comment de te tirer la bourre avec Lucas Coenen ? On sait que vous êtes proches, est-ce que c’est toujours le cas maintenant qu’il a endossé la casquette d’adversaire pour toi ?

On est toujours amis, mais tu sais, une fois en piste plus personne n’est pote avec personne. Mais j’ai beaucoup de respect pour lui, et pas seulement lui. Je respecte tout le monde sur la piste. C’est cool de le voir content comme ça après la course. J’étais vraiment content pour lui, content qu’il gagne la manche qualificative du samedi et qu’il fasse deux solides manches le dimanche. Lucas est resté sur ses roues, et je pense que c’est important pour qu’il engrange de l’expérience. La vitesse, il nous a déjà montré qu’il l’avait. Désormais, je m’attends à ce que Lucas se batte devant avec nous sur les GP.

Un coup d’œil sur tes statistiques en GP, elles sont incroyables. Évidemment, ta carrière n’est pas encore terminée, mais est-ce qu’il t’arrive de regarder en arrière sur tout ce que tu as accompli ? Tu n’as pas tant gagné que ça en MX2, tu as surtout gagné en MXGP, la catégorie la plus relevée …

C’est sûr, c’est cool. Le week-end dernier en Espagne, je ne savais même pas que c’était ma cinquantième victoire de grand prix avant que je n’aille en direction du podium et qu’on me le dise. Ça me fait aussi réaliser que ça commence à faire longtemps que je suis dans les paddocks et sur les grands prix, en MXGP. J’ai fait deux ans en MX2, mais j’ai changé de catégorie assez rapidement pour rouler en 450 et j’ai directement connu de belles saisons. J’ai gagné des titres, et pas mal de grands prix. C’est top et je suis vraiment fier de mon parcours; j’espère pouvoir en gagner encore plus à l’avenir.

Pour finir, quand arrives-tu en fin de contrat avec Honda HRC ?

À la fin de cette année.

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