Interviews

Axel Louis – deux ans plus tard


Le Motocross est une passion qui donne, mais qui prend aussi en retour; un sport qui laisse parfois des traces et des séquelles indélébiles. Malheureusement, Axel Louis pourrait vous en raconter un rayon à ce sujet et pourtant, le garçon n’a que 21 ans. Victime d’une très mauvaise chute – qui le laissera paraplégique – sur une épreuve du championnat de France en 2023, Axel Louis n’a jamais cessé de se battre, et n’a jamais baissé les bras depuis. Deux ans plus tard, il nous raconte le nouveau chapitre de sa vie. Une force mentale remarquable. Un exemple de maturité.

Axel. Merci d’avoir pensé à me contacter pour qu’on puisse donner de tes nouvelles et parler de tes projets. C’est toujours un peu délicat d’être à l’initiative de ce type d’entretien. Pour remettre un petit peu en contexte et faire une piqûre de rappel pour ceux qui ne savent pas que tu as eu un lourd accident, explique nous ce qu’il t’est arrivé, en Mars 2023.

Bien sûr. Comme tu l’as dit, j’ai eu un accident à la Lacapelle-Marival lors de l’ouverture du championnat de France élite MX2, en 2023. J’ai fait une mauvaise chute.

Lors de cette chute, je me suis cassé plusieurs vertèbres, dont une thoracique et ça a touché ma moelle épinière. Depuis, je suis paraplégique. Je n’ai pas du tout de contrôle ni de sensations sur tout le «bas du corps». Je dis «bas du corps» parce que je suis quand même paralysé assez haut: je suis paralysé sous les pectoraux. Ça comprend donc les abdos, les jambes, le bassin, tout ça. Je ne sens plus rien, et je n’a plus aucun contrôle non plus.

On sait que le motocross est un sport dangereux. Quand on monte sur une moto, on connaît les risques. Cependant et avec le recul, est-ce qu’on aurait pu faire quelque chose pour éviter cet accident ?

Avec le recul, oui. Dans ce cas précis, on parle plutôt de la sécurité de la piste de mon point de vue. Déjà, j’ai du mal avec les pistes rapides, et on voit que beaucoup de pistes le sont; je trouve ça dommage parce qu’il est vrai que beaucoup d’accidents sont dus à la vitesse. Là, c’était en bout de ligne droite, donc on arrivait quand même assez vite. Peut-être que les pistes devraient être un peu plus techniques et moins rapides, je pense. Sinon, disons que ce sont des choses qui arrivent malheureusement.

C’est vrai que c’est quelque chose qui pourrait être évité avec plus de dégagement sur le bord des pistes. En Europe, on est souvent confronté à ça. On a très vite des barrières qui sont collées à la piste, et ça rajoute du danger selon moi. Il y a quelques circuits qui font un peu l’exception, par exemple Materley Basin où ils ont beaucoup, beaucoup de place. Le bord de la piste n’est pas dangereux. Aux USA aussi, c’est quand même vachement dégagé.

En Europe, on roule sur des circuits emblématiques qui sont là depuis longtemps, mais bien souvent on manque de place si on sort de la piste et on se retrouve vite dans les barrières, il y a des arbres, des obstacles, et ça peut être dangereux.

À seulement 15 ans, et après une transition de la 85cc à la 250cc, Axel Louis débarquait sur l’Europe 250 @Honda 114

On reviendra un peu plus tard sur ton implication avec le club de Saint-Jean d’Angely, mais j’en profite pour rebondir sur ce que tu me dis par rapport à la vitesse car selon moi, Saint-Jean est un terrain très rapide. Est-ce que tu as un rôle de conseiller à ce niveau-là ?

Non, ce n’est pas mon rôle aujourd’hui. Je n’ai pas forcément un rôle de porte-parole, mais c’est vrai que je trouve que la piste est quand même assez rapide. Je donne mon avis justement, et je demande aussi l’avis des pilotes pour essayer d’aiguiller l’équipe dans la bonne direction, notamment au niveau de la sécurité.

C’est vrai que la piste est vraiment rapide. J’ai donné mon point de vue d’un œil extérieur parce que forcément, je ne vais pas rouler dessus… J’ai pu donner quelques idées pour pouvoir la ralentir un peu. Il y a certaines choses qui vont être faites, mais c’est toujours un peu compliqué parce que forcément, le circuit a été changé récemment et il a été homologué comme ça, donc certaines choses sont difficiles à modifier.

Le Motoclub est quand même vachement à l’écoute. Les équipes du club font leur maximum avec le temps qu’ils ont, les délais, etc. Dessiner la piste, c’est une chose. Puis les pilotes roulent dessus, et c’est là que tu te rends compte que c’est un terrain très rapide, peut être plus que tu ne l’avais anticipé.

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Je vois. On en a parlé, de cette blessure. Une blessure physique mais qui doit, j’imagine malheureusement, se traduire en une blessure psychologique et mentale. Comment on gère tout ça dans les premiers mois, pour se reconstruire ?

J’ai été paralysé par la chute, mais c’est vrai que j’avais beaucoup de choses touchées en plus. Notamment une perforation des deux poumons avec une infection, c’était vraiment compliqué. Les jambes me préoccupaient, mais pas tant que ça dans un premier temps. J’ai essayé de prendre les choses un peu dans «l’ordre». J’ai essayé de me soigner d’abord sur le plan respiratoire pour pouvoir respirer de façon autonome. En fait, il y avait tellement de choses à gérer que mes jambes n’étaient pas forcément une obsession dans ma tête, parce que je voulais faire les choses étapes par étapes.

J’ai fait un mois en réanimation et ensuite, j’ai été envoyé dans un centre de rééducation à côté de chez moi. Là, c’était quand même vraiment beaucoup de positif parce que ce moment marquait la fin des problèmes respirations, et j’ai pu me concentrer à 100% sur la rééducation. J’étais aussi plus proche de chez moi. Le fait de partir de l’hôpital et d’être proche de chez moi, ça m’a vraiment fait du bien. Disons pour résumer que les premiers mois, loin de chez moi, ont été difficiles.

M’être rapproché de la maison, ça m’a aidé sur le plan mental. La rééducation a été vachement rapide dans un sens, simplement parce que je n’ai pas vu d’amélioration sur les sensations, ni au niveau du contrôle sur le bas du corps. Je savais assez bien de quoi on parlait, car j’ai des connaissances et des amis qui sont passés par là. Les médecins te le disent également: passé 3 mois, 3 mois et demi, si tu n’as pas eu d’améliorations, il n’y en aura plus.

Au final, au bout de 3 ou 4 mois, j’ai vu qu’il n’y avait pas d’améliorations. Je me suis donc concentré sur la partie autonomie pour être autonome le plus vite possible avec mon handicap.

Malheureusement avec ce sport, on connaît tous quelqu’un qui a subi une blessure qui a changé le cours de sa vie. Dans ton cas, on parle d’une paraplégie. C’est une blessure très lourde. Dans ton discours et ton partage d’expérience, tu véhicules une énorme force et une positivité qui m’impressionne. Quand je regarde tes posts sur les réseaux, je me dis que tu as un mental en acier. Quand tu dis que tu as assez vite compris qu’il n’y aurait pas d’amélioration, est-ce qu’on peut dire que ça t’a permis «d’avancer plus rapidement» dans ta nouvelle vie, plutôt que d’attendre et d’espérer, si je peux me permettre de poser les mots de cette façon là ?

Oui. C’est sûr que ça m’a aidé au début. Compte tenu qu’il n’y avait pas eu d’améliorations lors des premiers mois, je me suis fait à l’idée que ça ne changerait pas. De là, je me suis dit que de toute façon, il fallait reprendre le cours de sa vie, il fallait avancer. Déjà et premièrement pour ne pas regretter plus tard, parce que c’est vrai que j’avais tout juste 19 ans au moment de l’accident. Perdre un ou deux ans à cet âge-là parce que je n’arrive pas à avancer, je savais que j’allais le regretter plus tard.

Depuis mon accident, j’essaye toujours d’aller de l’avant. Il est vrai que je ne suis pas aussi dynamique qu’avant non plus. Déjà, parce que mon quotidien est plus fatigant, je fatigue beaucoup plus vite. Niveau motivation, j’ai aussi quelques coups de mou, mais je veux quand même toujours essayer d’aller de l’avant, justement pour ne pas regretter plus tard. Ça, ça a toujours été un petit peu ma vision des choses depuis que j’ai eu cet accident.

Le mental joue beaucoup, même si ça a toujours été un petit peu naturel chez moi, cette force de caractère. Me battre, c’est une vision des choses que j’ai naturellement, et qui me pousse à essayer d’aller un petit peu plus de l’avant à chaque fois. Je dis depuis l’accident parce qu’on parle de ça, mais je pense que j’ai toujours été assez motivé mentalement parlant, et bien avant ça. Là, ça se ressent plus et ça se voit plus parce que c’est une étape vraiment difficile que tout le monde n’arrive pas à bien vivre. Mais au final, j’ai toujours été un peu comme ça.

Axel Louis avait évolué pour le team 737 Performance en 2022, après une longue collaboration avec Livia Lancelot chez Honda 114 @Manu Fortineau

Tu n’as pas perdu l’amour pour ce sport, suite à cet accident ?

Non, même si c’est en faisant du motocross que je suis devenu paraplégique. C’est un risque dont on est tous conscients, parce qu’il y a beaucoup de gens qui – malheureusement – ont eu des accidents comme le mien dans ce sport.

Il faut savoir qu’assez vite en arrivant au centre de rééducation, je me suis rendu compte que j’avais de « la chance » que ça me soit arrivé dans ces conditions. Disons que même si on n’est jamais préparé à la paralysie, on connaît un peu les risques de notre sport. Au centre, j’ai vu des personnes qui n’avaient jamais pris de risques dans leur vie sur qui la paralysie était tombée, soit sur un accident de voiture, ou lors d’accidents beaucoup plus improbables.

De là, tu te rends compte qu’il y a quand même des façons où la paralysie peut arriver beaucoup plus violemment. Il y a des gens qui ne veulent vraiment pas prendre de risque pendant toute leur vie, et ça leur tombe dessus quand même. Je trouve que c’est beaucoup plus brutal que pour moi, qui ai fait un sport extrême depuis tout petit, qui ai déjà vu des personnes avoir ce type d’accident.

C’est vrai qu’une fois que ça nous arrive, ça fait un énorme choc, mais je pense que ce choc est moins important que pour quelqu’un qui a toujours eu une vie très calme.

J’ai vu ces images passer où tu étais de retour sur une moto adaptée. C’est quelque chose dont tu as toujours eu envie depuis ton accident ? Tu te disais «un jour, je vais remonter sur une moto ?»

Pas du tout. C’est-à-dire que la première année après mon accident, je me suis dit que je ne ferai plus de moto. M’asseoir sur une moto pour m’assoir sur une moto, ça ne m’intéressait pas, ça n’avait pas grand intérêt, et je n’y voyais aucun plaisir. Ça ne m’a pas attiré du tout.

Et puis, je suis allé au Supercross de Paris en 2023 et j’ai rencontré l’équipe Futurall Tech. Ils m’ont montré leur moto. J’ai trouvé ça cool, mais ça ne m’attirait pas plus que ça. Quelques semaines plus tard, j’ai été invité par la famille Chaput à une journée d’entraînement à Saint Thibery avec des intervenants sur le handicap. Il y avait l’équipe de Futurall Tech, mais aussi plusieurs personnes en situation de handicap qui avaient repris la moto. J’ai pu voir Aurélien André rouler pour l’occasion et là, je me suis dit que c’était quand même sympa, car il arrivait à se faire plaisir avec une moto malgré tout.

Du coup, à partir de ce moment-là, je me suis dit que ça pourrait être sympa de tester, de voir ce que ça donne. Un an plus tard, j’ai eu l’occasion de tester, et c’était vraiment sympa.

D’accord. Donc tu n’as pas pour objectif de refaire de la moto régulièrement grâce à cette technologie ?

Pas pour le moment, mais j’ai franchement bien aimé, alors je pense que je vais retenter l’expérience. J’ai envie de tester dans de meilleures conditions. Parce que quand j’ai testé, c’était assez glissant. Et puis, j’avais des soucis de santé, des spasmes. Ce sera très long à expliquer mais à l’époque, j’avais beaucoup de spasmes qui me gênaient, et je me suis depuis fait opérer pour régler ça. Je pense que ça pourrait être bien de retenter le coup, maintenant que je n’ai plus ces problèmes. Je serai sûrement plus à l’aise sur la moto.

Axel Louis a été en mesure de remonter en selle grâce à Futurall Tech

Comment ils modifient la moto ? J’imagine que l’adaptation doit se faire au cas par cas ?

Ils partent d’une moto d’origine, et ils font une sorte de cadre autour de celle-ci. Ce cadre protège les jambes du pilote, il s’arrête au niveau de la selle et en cas de chute, le haut du corps ne risque pas trop de contact avec la structure. Il y a de la mousse pour protéger et pour bien maintenir les jambes contre la moto, pour éviter qu’elles ne bougent trop. On a une ceinture de sécurité pour que sur les sauts, les fesses ne décollent pas, qu’on puisse être stable. Voilà pour la partie maintien.

Après, il y a un shifter avec deux boutons au niveau du guidon. Un pour monter les vitesses, l’autre pour les baisser, te dire comment ça fonctionne exactement, je ne saurai pas trop [rires].

Il y a plusieurs adaptations possibles pour les freins. Tu peux avoir un levier de frein qui actionne les deux freins, avant et arrière en même temps. Moi quand j’ai testé, il y avait un levier pour le frein arrière à gauche, juste au-dessus de l’embrayage. C’est un levier plus court, on l’utilise avec un doigt. J’ai trouvé ça vraiment bien et je n’ai pas eu besoin de trop de temps pour prendre mes marques.

Après, je sais qu’ils adaptent en fonction des demandes.

On a parlé de la blessure physique, de la blessure psychologique. Outre ces aspects-là, j’imagine que tu t’es retrouvé face à une réalité qui est que celle de la vie de tous les jours n’est pas du tout adaptée aux personnes à mobilité réduite ?

Exactement. Je n’avais jamais réalisé à quel point, même si je m’en doutais un petit peu. Mais c’est vrai que ce n’est pas du tout adapté. Disons que certaines choses sont bien adaptées, et d’autres beaucoup moins.

Un exemple tout con: quand je vais en ville, il y a beaucoup de boutiques où je ne peux pas aller parce qu’il y a une marche à l’entrée. Ils devraient avoir une rampe, mais ils n’en ont pas. Tu as beaucoup de centre villes qui sont pavés, c’est aussi un autre problème en fauteuil.

Il y a vraiment beaucoup de choses à dire sur l’accessibilité. Le gros souci dans le handicap, c’est que tout coûte cher. On peut dire que c’est un scandale qu’une petite rampe ne soit pas installée dans un magasin, mais ça va vite coûter quelques milliers d’euros au commerçant d’en faire installer une alors qu’on parle d’un truc de rien du tout. Il y a tout un business avec des normes autour de ça et du handicap en général, alors que ça n’a pas lieu d’être si compliqué, et aussi cher.

J’imagine que les petits gestes du quotidien deviennent tout de suite plus compliqués et beaucoup moins anodins…

Oui. Par exemple, je me déplace en voiture. Il faut que je rentre le fauteuil dans ma voiture. Ça ne me prend qu’une minute, mais c’est de l’énergie dépensée en plus, il faut faire attention à ne pas tout abîmer, ne pas tout rayer.

Le truc tout bête qui est d’aller chercher du pain ou autre devient assez contraignant. Souvent, je me passe de ça à cause de ces contraintes et je mange ce qu’il y a à la maison [rires].

En tant que valide, tu ne réalises pas à quel point c’est simple. Moi, je dois me transférer dans la voiture, démonter le fauteuil, le faire monter dans la voiture, et les manipulations inverses quand j’arrive, pour refaire tout ça une deuxième fois quand j’ai fini. Ce sont beaucoup de manipulations pour faire des choses qui étaient jusqu’à présent très simples.

Un peu d’actualité: tu as repris l’école de pilotage de Saint-Jean d’Angely et tu donnes désormais des stages. Ça s’est fait comment ?

Actuellement, je suis dans une année de formation. Je passe le diplôme pour être entraîneur et pouvoir exercer ce métier à temps plein. C’est un DEJEPS que je fais à Toulouse. Je suis en alternance cette année avec des semaines de formation à Toulouse – au CREPS – et à Revel – chez Pascal Finot.

Lors des semaines en entreprise – donc quand je ne suis pas en cours – je gère l’école de pilotage.

Pour la petite histoire, avant même d’avoir mon accident, je m’étais dit que ça me brancherait bien d’être entraîneur après ma «carrière» si on peut appeler ça une «carrière» [rires]. Après mon accident, je ne savais pas trop quoi faire, et j’ai essayé de voir si c’était toujours envisageable en demandant conseil à Pascal Finot.

J’aurais voulu m’inscrire pour le DEGEPS en 2023/2024 mais ma rééducation n’était pas encore terminée et c’est tombé à l’eau. J’ai dû attendre une année supplémentaire avant de me lancer. Je me suis servi de cette année pour me préparer, notamment avec l’achat de matériel, car je donne mes cours sur un quad par exemple.

Dis-nous, comment ça se passe un stage à Saint-Jean ?

Là, puisque ce n’est que le début, on fait au plus simple. Il n’y a pas de motos au club, il faut venir avec sa propre moto. Toutes les semaines, on s’organise en deux groupes. Un groupe dit de perfectionnement pour toutes les catégories, à partir du 65cc qui commence à avoir le niveau des plus grands, quand il commence à rouler devant en championnat régional ou en France jusqu’aux adultes. L’autre groupe, c’est pour les plus jeunes ou les pilotes moins expérimentés que ceux du groupe de performance. Il n’y a pas de limite d’âge ni de catégorie, c’est surtout un groupe avec lequel on va apprendre toutes les bases, la technique, les positions, les virages, les sauts, etc.

Si je veux participer à un de tes stages, je dois faire quoi ?

Pour participer, il faut m’envoyer un message. On peut me suivre sur les réseaux, car je partage l’actualité et les dates des stages sur Facebook et Instagram. Après, je me sers aussi du site internet du motoclub Angérien. Là, il y a une rubrique école de pilotage avec quelques informations sur les cours, les dates et mon numéro de téléphone pour me contacter. En général, pour les personnes que je n’ai jamais vues, je préfère avoir un entretien au téléphone au préalable afin de pouvoir vraiment bien m’adapter à la personne, et pouvoir la connaître à minima avant de la voir rouler.

Axel Louis a repris l’école de pilotage du MC Angérien

C’est ta vocation, ce que tu te vois désormais faire sur le long terme ?

oui, c’est l’objectif. Là, avec cette année de formation, je suis un petit peu entre deux. J’ai pas mal de cours, donc j’ai aussi pas mal de déplacements sur Toulouse. J’essaie de faire au mieux pendant mes semaines au club. J’essaie vraiment de développer l’activité pour qu’une fois mon diplôme passé, je sois déjà un petit peu installé. Le but, c’est d’en faire mon métier à temps plein lors des années à venir.

Qu’est-ce qui t’attire finalement dans ce métier de coaching ? Ce n’est pas fait pour tout le monde. Il faut avoir l’œil, la patience, l’expertise et aussi être un bon pédagogue.

Déjà, j’aime bien l’ambiance. C’est vrai que quand on est sur les terrains, il y a très souvent une bonne ambiance. En plus, avec les jeunes qui sont super motivés, c’est vraiment un truc qui me fait plaisir. Avant tout, c’est ce côté plaisir que je cherche.

L’autre partie, c’est que j’aimerais pouvoir aider des pilotes à réaliser leur rêve, pour ceux qui veulent devenir professionnels. Ceci dit, ça n’empêche pas que je prends beaucoup de plaisir aussi à faire cours à des pilotes qui roulent juste pour le loisir. C’est sûr qu’il faut être pédagogue. Je ne sais pas si je suis bon pédagogue ou non. Je n’ai pas encore assez de recul là-dessus; je pense que je me débrouille bien quand même.

Je pense aussi que c’est un métier qui me correspond bien. Et puis, ça me fait vraiment plaisir quand je fais les cours. Je pense qu’il n’y a pas d’autre métier qui pourrait me rendre aussi heureux.

Alors, quelle est l’erreur la plus commune que tu retrouves lors des stages ?

Je ne sais pas si c’est une erreur, mais je dirais plus que ce sont des petits défauts de pilotage qui reviennent souvent quand les pilotes commencent à aller vite. Je pense que tous les pilotes passent par cette période. En essayant d’aller plus vite, forcément, on met un petit peu de côté la partie technique. On commence à avoir des défauts de pilotage, comme garder le pied sur le frein, bloquer un peu l’arrière dans les virages, ou retenir la moto avec l’embrayage. Quand on veut mettre de l’engagement, il y a un moment où, si techniquement tout n’est pas parfait, si on veut aller trop vite avec la mauvaise technique, ça coince. On retrouve souvent ce réflexe de prendre l’embrayage, parce qu’on voit que ça va trop vite, qu’on veut retenir la moto. Le frein arrière, l’embrayage, c’est vraiment ce qui revient dès que les pilotes veulent vraiment prendre de la vitesse, sans passer les étapes nécessaires.

On va terminer par le mot de la fin. As-tu un message à véhiculer aux gens, aux pilotes qui te liront ?

En tant que pilote, le conseil que je peux donner, c’est d’essayer de bien réfléchir à ce qu’on fait sur la moto. C’est-à-dire que, quand on s’entraîne l’hiver par exemple, il faut essayer de planifier les choses au mieux en ce qui concerne la préparation et l’entraînement, et ne pas simplement se concentrer sur le fait d’aller vite. Parce que si on se concentre juste sur sa vitesse, on va avoir du mal à progresser. Il est important de commencer avec des bases solides techniquement, quitte à mettre un peu de côté la vitesse en début d’hiver. Moi, c’est mon approche, mais tout le monde peut avoir un avis différent.

Après, mon conseil dans la vie de tous les jours par rapport à mon accident, ce serait justement de toujours essayer d’avancer, même si parfois c’est compliqué. De ne pas forcément rester bloqué sur des échecs ou des choses qui peuvent être dures à vivre, mais essayer d’avancer, d’en tirer du positif aussi. Comme ça, tu n’auras pas de regrets à avoir plus tard.

Email: axel.louis.78@gmail.com
Réseaux: Instagram & Facebook
Site Internet: www.motoclub-angerien.com
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Axel Louis – deux ans plus tard
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