À la tête de l’incontournable structure De Carli Racing, Davide De Carli encadre trois des jeunes talents les plus en vue de cette première moitié de saison 2025 : les jumeaux Coenen et l’Allemand Simon Längenfelder. Des effectifs jeunes, plein d’ambitions, au talent certain. Boss de De Carli KTM – Davide partage avec nous les coulisses de cette saison 2025 déjà riche en enseignements. Micro.
Davide, 8 GP ont été disputés et en début de saison, Lucas avait beaucoup à apprendre. Visiblement, il apprend très vite… On dirait que dès qu’il commence à gagner dans une catégorie, il ne s’arrête plus. Tu dois être satisfait des gros progrès qu’il a faits jusqu’à présent ?
Oui, bien sûr, je suis vraiment très content de lui. J’ai toujours été le premier à croire que Lucas pouvait faire de très belles choses en catégorie MXGP. La réalité, c’est que cette catégorie est vraiment une catégorie compliquée, car on y retrouve beaucoup de grands champions et il y a de nombreux pilotes qui roulent en MXGP depuis des années, donc ils ont beaucoup d’expérience. Lucas a utilisé les premières courses comme une période d’apprentissage, et cela a plutôt bien fonctionné pour lui. De là, il a décroché son premier podium à Saint Jean d’Angely – en France – puis on est allés à Riola. On pouvait déjà voir qu’il commençait à vraiment émerger car à Riola, il était déjà très rapide et il a gagné en première manche, avant de partir à la faute en seconde manche. Sans ça, il aurait pu gagner le GP. Tout allait vraiment bien après Riola et en Suisse, il a enfin tout mis bout à bout et a gagné les deux manches du GP. Donc en fait, ce que Lucas a fait jusqu’à maintenant, c’est tout simplement excellent. Je pense que la clé, c’est d’être le plus régulier possible et de marquer des points tous les week-ends.
Lucas est désormais le plus jeune pilote à avoir remporté une épreuve en mondial MXGP, c’est un bel exploit pour vous aussi en tant qu’équipe, vous devez être très fiers de lui…
Oui, bien sûr, je suis vraiment fier. Comme je l’ai dit, mon père et moi, on a été les premiers à croire en ce projet de montée en 450cc pour Lucas. Donc maintenant, c’est le moment de continuer sur cette lancée, et d’essayer de concrétiser le plus souvent possible. Évidemment, Lucas est entré dans l’histoire, il est vraiment jeune. Imagine, Lucas n’a que 18 ans, et il est déjà bourré de talent pour son âge.
Lors des deux derniers GP, on n’a quasiment pas vu d’erreurs de sa part et pourtant les pistes étaient exigeantes. Il semble avoir adapté son style; ce n’est pas encore du niveau de Jorge Prado ou Jett Lawrence, mais il s’en approche…
En fait, si on regarde bien, on a roulé sur des pistes très difficiles dernièrement. Comme en Suisse où c’était très technique, et surtout le samedi. Lucas a beaucoup souffert de mal aux avant-bras à Frauenfeld, mais on a profité du jour de repos – car il y a eu un break le dimanche – pour faire le point avec l’équipe. On a changé certaines choses sur la moto, et on l’a aidé à comprendre comment s’améliorer pour les manches du lundi. Et ça a bien marché le jour suivant. Ensuite on est allés au Portugal et à Agueda, on a de nouveau retrouvé une piste très difficile. Là aussi, Lucas a très bien roulé.
Un mot sur les jumeaux. J’entends dire qu’ils roulent jusqu’à 4 fois par semaines. Est-ce que parfois, ton rôle est aussi de les calmer et de leur dire que deux fois, c’est suffisant ?
Je n’aime pas trop forcer qui que ce soit. Si Lucas et Sacha veulent s’entraîner, s’ils veulent prendre du plaisir sur la moto, alors qu’ils roulent. On veut qu’ils soient contents toute la saison, c’est très important pour la dynamique. Ils doivent prendre du plaisir sur le championnat, et moi ce que je veux, c’est que mes pilotes soient contents durant les week-ends de course.
Un mot sur Simon Langenfelder. Il est très régulier cette saison. Es-tu satisfait de sa première moitié de championnat ? Il est toujours dans la course au titre.
Oui, bien sûr. Simon est un très bon pilote. On croit tous qu’il peut aller chercher le titre, parce que Simon a tout ce qu’il faut pour ce faire. On est derrière lui pour le soutenir autant que possible, et jusqu’au bout. Il a une certaine expérience dans la catégorie. C’est vrai qu’il a terminé troisième du championnat trois saisons de suite. Donc il veut ce titre de champion du monde MX2, et nous aussi. On va tout donner jusqu’au bout pour essayer d’aller le décrocher.
Mentalement, il semble avoir changé. Par le passé, il semblait pouvoir se contenter d’un podium. Là, il veut gagner. C’est juste un ressenti, où on observe un changement de mentalité ?
Non, tu as raison. On peut vraiment le voir sur son virage : cette année, Simon veut vraiment gagner. Donc, évidemment, quand il ne gagne pas, il n’est pas content. Chaque week-end, il fait son maximum pour monter sur la plus haute marche du podium.
Un mot sur Sacha. Il a fait quelques bons GP, mais aussi quelques moins bons. Que s’est-il passé ? Il s’est blessé ? Il n’était pas à 100% ?
Sacha a très bien commencé la saison. En Argentine, il a gagné la deuxième manche, et il a montré à tout le monde qu’il faisait partie des meilleurs pilotes de la catégorie, car il s’était envolé en tête de course. Par la suite, il a connu quelques GP compliqués, il a pris quelques chutes. Surtout en France, où Sacha est tombé plusieurs fois. Après ça, il y a eu comme un effet boule de neige. Il faut un peu de temps pour récupérer après ce genre de pépins. Peut-être qu’il était un peu froissé mais dernièrement, on a bien travaillé, et tu peux voir les résultats. Le week-end dernier au Portugal, il a montré de bonnes choses. Ici, sur cette piste de Lugo, qui était vraiment difficile, il aurait presque pu gagner le GP. Tu vois que Sacha revient, et personnellement, je crois vraiment en lui. J’ai été l’un des premiers à croire en Sacha. Je le regardais déjà rouler quand il était encore en 85cc, je gardais un œil sur ce qu’il faisait. J’aime beaucoup son style de pilotage, et je crois qu’il peut devenir champion à l’avenir.
C’est sûr qu’il est extra à regarder rouler, surtout quand il part bien. Il sait être vraiment rapide en début de manche. Il est technique, mais il perd aussi parfois le rythme. Ça viendra, avec le temps.
Je pense que c’est l’un des plus beaux pilotes à voir rouler, parce qu’il a un style incroyable et cette façon bien à lui d’être sur la moto … Sacha est un pilote qui est très technique, qui roule vraiment très bien. Quand il part devant, il essaie toujours de creuser l’écart d’entrée de jeu. Il avait presque 15 secondes d’avance dans la seconde manche. C’était encore une fois le plus rapide en piste, mais il a fini par chuter. Sans ça, il aurait peut-être pu gagner le grand prix.
Il y a beaucoup d’orange dans le paddock cette année. Content d’être de retour sur KTM cette année ?
Oui. On travaille afin de construire un avenir solide avec KTM. L’objectif désormais, c’est de représenter une vrai force de frappe sous la bannière orange. On a vraiment hâte de pouvoir ramener de nouveaux titres mondiaux au groupe à l’avenir.
Publié le 20 mai 2025
