Pour ses débuts chez les professionnels avec l’équipe Red Bull KTM en 2024, Julien Beaumer avait montré un beau potentiel, mais aussi de l’irrégularité et un manque certain d’expérience. Présent aux portes du top 5 sur le championnat de Supercross comme sur l’outdoor, le garçon signera son premier podium de carrière à Charlotte, à l’occasion de la première épreuve dite « Play-Off » du championnat SMX. Désormais, et avec une intersaison supplémentaire sous le coude, le garçon est attendu aux avant-postes pour cette saison 2025. Julien a répondu aux attentes à Anaheim 1 ce samedi. Auteur de la pôle aux chronos, vainqueur de sa heat, second de la finale, l’officiel Red Bull KTM peut nourrir de belles ambitions. Micro.
Julien, le tracé était assez glissant, béton, ça a dû jouer en ta faveur en ayant grandi du côté d’Havasu. Comment as-tu trouvé la piste ?
Je ne dirais pas forcément que ça a joué en ma faveur, je ne me suis pas forcément senti si à l’aise que ça. Parfois, sur le terrain d’entraînement, quand c’est vraiment bien sec, c’est là que je galère un peu. C’est surtout que j’ai été en mesure de faire ce que je fais à l’entraînement lors de la course.
L’an dernier, tu as terminé second à Charlotte (SMX). Est-ce que c’était ce qu’il te fallait pour savoir que mentalement, tu étais capable de ce genre de performance ?
Je pense que ça a vraiment joué un rôle et que ça a boosté ma confiance en moi, du moins un petit peu. Je pense que le plus gros, c’était surtout cette intersaison. C’était une intersaison parfaite. J’ai abattu beaucoup de travail, on s’est vraiment dépouillé durant tout l’hiver et j’avais vraiment confiance en moi après tout ce qu’on avait fait, compte tenu de ma façon de rouler à l’entraînement. C’est surtout ça, pour moi.
Davi Millsaps joue un rôle important dans ton programme. C’est comment, de travailler avec lui ?
C’est vraiment top. L’an dernier, évidemment, ça a été un peu dur pour moi car j’ai commencé à m’entraîner vraiment tard, que ce soit sur la moto comme physiquement. Le bootcamp de l’an dernier a été compliqué pour moi. Cette année, j’étais dans une bien meilleure position que ce soit mentalement que physiquement à l’attaque de la préparation hivernale et ça s’est vraiment bien passé. Davi est vraiment d’une grande aide et ensemble, on a vraiment beaucoup bossé.
L’an dernier, tu avais été frustré par certaines chutes lors des journées de presse. Tu savais aussi que tu ne dépassais pas assez rapidement les autres, que tu manquais encore de confiance. Visiblement, tu as résolu ces problèmes; tu dois te dire que tu es l’un des gars pour la gagne désormais.
C’est sûr. J’ai bien failli m’en mettre une bonne lors de la journée de presse du vendredi mais heureusement, j’ai réussi à sauver la mise et donc je ne suis pas tombé. Je voulais aussi éliminer les erreurs que j’avais pu faire pendant les courses. J’ai le sentiment d’avoir posé un pilotage bien plus mature que l’an dernier, bien plus régulier. J’ai roulé proprement, calmement, et j’ai fait de mon mieux pour rouler comme j’ai pu le faire à l’entraînement ces derniers temps. C’est ce que j’ai fait. Oui, je pense que je suis l’un des prétendants au titre pour cette saison.
Comment on compare l’état d’esprit que tu avais l’an dernier à l’état d’esprit avec lequel tu as abordé cette nouvelle saison ?
L’an dernier, j’ai montré que j’avais une bonne vitesse mais je ne croyais pas vraiment que j’avais ce qu’il fallait pour tenir la cadence comme ça pendant 15 minutes et un tour, et c’était la réalité. Je n’avais fait qu’une préparation d’intersaison et il faut du temps pour se construire une base solide. J’ai pu faire une saison complète pour prendre de l’expérience, et une préparation vraiment solide cet hiver et je suis arrivé ici en sachant que j’allais être capable de les tenir, ces 15 minutes et un tour. Pour moi, il était surtout question de tout mettre bout à bout, comme je le fais à l’entraînement, et je pense que c’est ce que j’ai fait ce soir.
Tu t’es bien battu avec Jordon Smith lors de ta manche qualificative. C’était propre. Le tracé ne semblait pas offrir beaucoup de possibilités pour doubler. Tu avais repéré des portions de piste pour faire des dépassements ?
Pour être franc, je n’avais pas vraiment prévu de doubler Jordon là où je l’ai fait. Jordon est un vétéran, très expérimenté, et là où je l’ai doublé, il avait l’opportunité de pouvoir répliquer. Je savais que c’était possible de le déborder à cet endroit-là, mais je savais aussi que c’était un peu compliqué. Et puis finalement, Jordon a fait une erreur en sortant du sable et j’en ai profité pour tenter ma chance. Il ne restait que deux tours donc il fallait bien que je saisisse l’opportunité. La piste était piégeuse, il n’y avait pas énormément d’endroits pour doubler donc quand l’opportunité s’est présentée, j’ai sauté dessus.
Il y a pas mal de pilotes du groupe KTM qui ont quitté la Californie dernièrement. Est-ce que l’accent a de fait été mis sur toi, ou encore Ryder DiFrancesco ? On a pu vous voir à Pala avec Davi Millsaps, Nate Ramsey. Il y avait beaucoup de monde et de ressources à votre disposition sur la côte Ouest cette intersaison. Ça a joué un rôle dans la préparation ?
C’est certain. On a trouvé des settings vraiment rapidement durant l’intersaison. Je n’ai pas fait beaucoup de testing cet hiver. Un peu avant Anaheim 1, j’ai fait un peu de testing pour essayer certaines choses et on a réussi à trouver des réglages encore meilleurs juste avant de venir ici. En fait, on n’a pas fait tant de testing que ça, c’était surtout une question d’engranger de la confiance pour moi à chaque entraînement; de la régularité. L’an dernier, je suis beaucoup tombé pendant les entraînements durant la semaine, j’étais un peu trop surexcité. Cette année, je n’ai pas manqué la moindre journée, j’ai fait mes tours, c’était important pour moi d’être présent tous les jours. On n’a pas manqué une seule session et pour moi, c’était la clé.
