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Story: Julien Beaumer, un privé devenu pilote officiel Red Bull KTM


Julien Beaumer, retenez bien ce nom. S’il ne vous est pas très familier pour l’heure, le jeune pilote Franco-Américain de 17 ans devrait rapidement devenir l’un de vos incontournables. En l’espace de quelques mois, Julien Beaumer est passé du statut de pilote privé chez les amateurs à celui d’officiel Red Bull KTM faisant ses débuts chez les professionnels aux côtés de Tom Vialle. Convoité par Star Racing, signé par Red Bull KTM, coaché par Davi Millsaps et détenteur d’un gros palmarès en … Jet Ski, Julien Beaumer pourrait bien être la prochaine pépite sortie de la marmite KTM. Lilian, papa de Julien, est un Français expatrié depuis près de 30 ans aux USA. On lui a passé un coup de fil; l’histoire est atypique. “A new kid on the block.

Lilian, avant d’entrer dans le vif du sujet et de parler de ton fils Julien, parle-nous de ton parcours. Il me semble que tu as commencé par le Motocross, avant de bifurquer vers le Jet-Ski , ce qui t’a plus tard ouvert les portes pour les USA.

Moi, je suis originaire d’Evreux à la base. J’ai toujours aimé la moto, je bossais en tant qu’apprenti chez Perrin Moto et j’ai fini par m’en acheter une quand j’étais jeune. Je roulais sur le championnat de Normandie, j’ai même fait le premier trophée Kawasaki, ça devait être dans les années 80; j’ai 60 ans aujourd’hui. Vers les années 85/86, Kawasaki avait donné un Jet Ski à Daniel Péan. C’est comme ça qu’avec Eric Perrin, on a commencé à faire du Jet Ski en se pointant à Cabourg. On s’est un peu tous mis à en faire partir de là, et on a démarré la compétition.

J’ai toujours été passionné de mécanique, j’ai donc commencé par bricoler les Jet Ski dans le garage et j’ai fini par rencontrer une Française sur les épreuves, Karine Paturel. Elle était très douée et j’ai fini par lui préparer ses Jet-Ski. En France, le sport s’est un peu développé et elle est devenue pilote pour Sea-Doo. On était en couple, elle a été embauchée par Bombardier pour venir courir aux USA en 1996. Voilà comment on a débarqué aux USA du côté de Lake Havasu, car il y avait le mondial de Jet Ski chaque année; c’est toujours le cas, et j’y vis toujours. Par la suite, on s’est séparé avec Karine et j’ai bossé pour Nicolas Rius qui est un champion de Jet Ski lui aussi. J’ai fini par me marier avec une Américaine et on a eu deux garçons: Théo qui a 21 ans, et Julien qui a 17 ans.

Donc les deux fistons ont fait du Jet Ski a un bon niveau, mais aussi de la moto en étant plus jeune ?

Théo et Julien roulaient à moto et faisaient du Jet Ski. Théo s’est blessé quelques fois et il s’est mis en retrait alors que Julien poussait vachement derrière lui. Théo a senti que Julien allait le battre assez rapidement et il s’est plus investi dans le Jet Ski que dans la moto. Théo a gagné toutes les courses possibles en Junior. Julien, lui, s’est assez vite consacré à la moto. Les deux ont des titres de champion du monde en Jet Ski.

Chez les Beaumer, tout le monde est passé par les compétitions de Jet Ski @DR

À quel moment Julien a-t-il fait sa transition vers le MX, finalement ?

Le Jet ski est un sport dans lequel il n’y avait pas beaucoup d’avenir. Julien était passionné par le Supercross depuis tout petit donc à un moment, je lui ai demandé de faire un choix. Tout coûte tellement cher et demande un gros investissement que je lui ai dit qu’il fallait prendre une décision: le Jet Ski ou la moto. Julien m’a dit qu’il voulait faire de la moto, donc on a mis le Jet Ski en stand by et on est parti à 100% dans la moto.

En regardant les résultats à Loretta, aux Mini O’s où sur les compétitions amateurs principales aux USA, je vois que Julien a très rapidement roulé en compétition, dès le 50cc. Tu t’es rapidement rendu compte qu’il avait des aptitudes ?

Oui; c’était très rapide. Julien a fait sa première course à Loretta avec une 50cc Cobra à l’âge de 6 ans en 2013. Quand il était gamin, il n’était pas vraiment tout le temps devant. Il avait la vitesse mais il n’était pas plus motivé que ça pour gagner. Lui, il roulait, il se faisait plaisir, il était bien placé et ça lui suffisait. Tous les ans, on se retrouvait à Loretta pour faire les championnats amateurs. Je n’ai jamais trop attaché d’importance aux courses de Loretta à l’époque, on n’a jamais vraiment bossé pour chercher à performer là-bas. Pour moi, c’était une course comme les autres et je ne voyais pas trop l’intérêt, mais c’était une très grosse erreur de ma part. Je ne savais pas trop que c’était de là que tout partait pour beaucoup de jeunes. Je me suis toujours dit que ça viendrait quand ça viendrait. J’ai plus attaché d’importance à l’entraînement, à la technique, etc. Dès l’instant où mes fistons ont commencé à rouler, ils ont eu des entraîneurs. Julien a commencé avec Tortelli pendant 2/3 ans avec que Sébastien ne parte vivre en Espagne. De là, Julien a roulé avec Yannig Kervella. Pour moi, c’était le plus important, plus important que d’aller gagner Loretta [rires].

En 2020, Julien Beaumer évoluait en Supermini sur le championnat SX Futures, qui a vu son format modifié depuis @Feld

À quel moment tu t’es dit qu’il allait falloir faire les choses plus sérieusement avec Julien ?

Quand il est monté en 250 il y a de ça deux ans. On s’est dit qu’il fallait trouver une structure car ça coûtait tellement d’argent que pour prétendre à être bien placé, il fallait une bonne moto et donc une bonne équipe. C’est un tout, il faut le bon support et le bon programme. On a cherché des teams à droite à gauche, il a roulé pour JMC Husqvarna en 2021 et il a gagné la catégorie 450 B Limited à Loretta. L’année d’après, on a eu une proposition pour rejoindre le team EBR Yamaha et ça ne s’était pas trop mal passé. Je voulais que Julien aille dans une vraie structure, donc j’ai poussé pour qu’il puisse rentrer dans un bon team amateur Yamaha mais ça ne s’est pas fait. De là, le championnat Supercross Futures arrivait, Julien était très bon dans la discipline. On a décidé de ne rien signer, d’acheter une moto, de la faire préparer, et de ne faire que du Supercross pendant 3 mois à l’entraînement avant Anaheim 2. C’est de là que tout s’est enclenché.

En 2021, Julien Beaumer évoluait pour l’équipe JMC Husqvarna, équipe qui mettra la clef sous la porte au terme de la saison @DR

Julien travaille désormais avec Davi Millsaps. Comment a-t-elle démarré, cette collaboration ?

Avec Yannig Kervella, il y avait deux ou trois bons pilotes mais il avait quand même beaucoup de jeunes amateurs et je sentais qu’il fallait qu’on passe à la vitesse supérieure. En fin d’année dernière, j’ai senti qu’il fallait opérer du changement pour passer un cap, car à mes yeux, Julien ne faisait pas l’entraînement qu’il devait faire. On voulait faire plus de Supercross, et les gamins là-bas n’avaient pas la vitesse de Julien, donc j’ai commencé à regarder à droite à gauche pour trouver un nouvel entraîneur mais personne ne sortait du lot.

En décembre dernier, on se retrouve en Californie sur un terrain de Supercross sur lequel on croise Dean Wilson qui était avec Davi Millsaps. Arrive aussi Chase Sexton, Colt Nichols & compagnie. De là, Chase Sexton envoie un gros quadruple. Davi va voir Julien et lui dit “s’il y a un pilote 250 qui peut faire ce quadruple aujourd’hui, c’est toi. Tu as la vitesse, la technique, tout ce qu’il faut.” Quelques tours plus tard, Julien a envoyé ce quadruple avec sa 250. C’est comme ça qu’on a commencé a discuter de Davi avec Julien; je lui ai demandé ce qu’il pensait de Davi, et Julien était partant. On a eu un meeting avec Davi, je lui ai dit qu’on voulait passer à la vitesse supérieure, et il était d’accord pour s’occuper de Julien.

Fin 2022, Julien Beaumer a débuté sa collaboration avec Davi Millsaps @Align With Us

De là vient l’épreuve Supercross Futures à Anaheim 2. Julien a montré de très belles choses même si les résultats sur le papier ne sont pas là. C’est cette course qui a été un tournant ?

En réalité, il y a eu deux courses.

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Fin 2022, on a fait une dernière course aux Mini O’s avec le team EBR Yamaha avant de partir en privé. Sur le Supercross aux Mini O’s, Julien a fait péter des chronos et sur les trois finales, il en a gagné deux avant de s’accrocher avec un pilote dans la troisième. Là-bas, il y avait le propriétaire de Star Racing Yamaha, Bobby Regan. Bobby nous a invités dans le camion pour discuter, et il a proposé à Julien de venir essayer la moto de l’équipe Star Racing. 15 jours après, on était à la Goat Farm pour rouler pendant 2 jours en Supercross avec le team Star Racing. Ça s’est super bien passé mais au moment de partir, rien ne s’est fait car ils n’étaient pas décidés, ils n’avaient pas de place. Ils nous ont dit ce qu’ils ont bien voulu nous dire, et rien n’en est ressorti. On a donc continué à faire notre programme.

À Anaheim 2, Julien était devant lors de toutes les séances d’essais, il était plus vite que Deegan, que Bennick et les autres. On s’est de nouveau retrouvés dans le camion de Star Racing pour discuter avec Bobby Regan [rires]. Il a proposé à Julien de s’installer en Floride pendant 6 mois pour rouler pour Star Racing et puis advienne que pourra, un peu le même schéma qu’a suivi le jeune Daxton Bennick. Un truc de six mois sans contrat. À Anaheim 2, Carlos Rivera de Red Bull KTM est venu nous voir. Carlos avait été le mécano de Davi pendant toutes ses années chez les amateurs; c’était comme le second papa de Davi. Quand Carlos a su qu’on avait reçu une offre de Star Racing, il a fait en sorte que KTM nous propose quelque chose car tout le monde avait vu Julien rouler. 15 jours après, Julien a signé son contrat chez les amateurs, avec KTM.

C’est avec une moto privée que Julien Beaumer prenait part à la première épreuve SX Futures d’Anaheim 2 cette saison @MXA

Finalement, pourquoi avoir choisi KTM via Orange Brigade, et pas le programme amateur de Star Racing Yamaha ?

Pour rouler avec Star Racing, il fallait que Julien quitte Davi Millsaps et qu’il déménage en Floride. KTM est basé à Temecula donc pour nous c’était beaucoup plus facile. Avec KTM, il y avait aussi un vrai contrat, du solide, ce n’était pas qu’une poignée de mains.

Au départ, Julien devait faire deux ans chez les amateurs, avec une option de deux ans chez les pro’s avec KTM s’il ramenait des résultats. C’était le plan original. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé chez KTM par la suite, mais je crois qu’ils en avaient un peu marre de Maximus Vohland donc soit ils cherchaient un pilote expérimenté pour le remplacer, soit ils donnaient sa chance à Julien. Julien a été choisi; ça s’est fait fin juillet.

Du haut de ses 17 ans, Julien vient de signer un contrat chez Factory KTM, ça ressemble à quoi son quotidien ?

Si tu veux, Julien ne va plus à l’école depuis un petit bout de temps [rires]. Il a fait un peu tous les cours en ligne, pour avoir l’équivalent du brevet qu’il a passé par correspondance. Julien, est “full” pro désormais donc il fait de la moto, il s’entraîne physiquement et voilà. Il a une copine en Californie et il reste là-bas, il vit avec elle. Il ne vit plus avec ses parents. Il est carrément autonome. Par exemple, il a sa voiture, la vie est un peu différente ici.

Après une belle prestation à Anaheim 2, Julien a rapidement signé chez Orange Brigade cette année, le programme amateur de KTM @KTM Racing

Si on t’avait dit il y a 4 ans qu’il intégrerait Red Bull KTM pour faire du Supercross US dès 2024, tu l’aurais cru ?

Non, pas du tout. Je savais que le Supercross, c’était son truc et qu’il était bon dans cette discipline. Si tu parles avec Yannig ou Davi, ils te diront que Julien est bon en Supercross. Ce qui est drôle c’est qu’à la base, le rêve de Julien était d’être pilote chez Star Racing, il aurait pu y aller mais c’était quand même un peu l’usine. Chez eux, ça passe où ça casse mais rapidement, j’ai vu que c’était possible que Julien roule pour eux. Par contre de là à ce qu’il rejoigne l’équipe officielle KTM avec Tom Vialle, je n’y aurais pas cru. Pour moi, c’est quand même la meilleure équipe; au niveau du professionnalisme, il n’y a pas photos. Choisir entre KTM et Star Racing, pour nous, c’était relativement facile. Dès qu’on a vu ce que KTM avait de prévu pour Julien, on a tout de suite fait notre choix.

Signer avec KTM, ça signifie devoir travailler avec Aldon Baker ?

Non, on reste en Californie avec Davi Millsaps. C’était l’une des conditions pour nous. Le deal, c’est que s’il n’a pas les résultats escomptés et qu’ils veulent que Julien aille chez Aldon, il ira là-bas mais tant que ça se passe bien avec Davi, aucune raison qu’il arrête avec lui.

Il vient d’effectuer sa première épreuve chez les pro’s à Budds Creek et il ramène déjà un top 10. Tu me dis qu’il est mieux en Supercross qu’en Motocross mais visiblement, ce n’est pas un manchot en Motocross ! C’était comment, Budds ?

C’était super. Il va relativement bien en Outdoor aussi. Davi Millsaps ne l’avait vu rouler qu’en Supercross pendant longtemps et avant Daytona, on avait été en Floride et Julien avait fait un peu de Motocross et Davi avait été relativement surpris de sa vitesse. Il ne pensait pas qu’il irait aussi vite en Motocross, et en Supercross. C’est plus que son truc, c’est le Supercross. Il n’avait jamais vraiment trop poussé en Outdoor mais ce week-end, ça s’est super bien passé pour lui. Il y a eu l’histoire du second départ en première manche et son second départ a été mieux réussi que le premier. En seconde manche, il part dans le top 15 pour finir 9, on voit que la vitesse est là, que le physique est là, ça va bien. Il a une bonne moto aussi, ça aide aussi [rires].

“JuJu” a terminé 9ème à Budds Creek pour sa première sortie chez les pro’s @KTM Racing

De ce côté-ci de l’Atlantique, on voit beaucoup de jeunes qui ont l’âge de ton fils qui se débrouillent bien mais qui n’ont pas les moyens, ni les structures pour performer et espérer atteindre le plus haut niveau un jour. Les bons guidons sont rares. Ces jeunes-là, tu leur dirais de traverser l’Atlantique ?

J’en discutais un peu dernièrement, car je vois beaucoup de polémique autour de Tom. Il est deux fois champion du monde et les gens disent qu’il ne gagne pas ici aux USA. Il faut savoir que c’est quand même difficile de venir ici. Je l’ai fait, j’ai tout plaqué en 1996 pour venir vivre aux US. Il faut un peu de temps pour s’adapter, ça ne se fait pas comme ça et ce n’est pas facile. La mentalité est différente, les courses sont différentes, les terrains sont différents. Il y a beaucoup de choses qui rentrent en ligne de compte. Venir aux USA sans rouler pour une bonne structure, et sans savoir à quoi t’attendre, ce n’est pas évident. Si tu as du temps et les moyens de le faire, venir aux USA est certainement la meilleure option pour ton futur, mais encore faut-il pouvoir le faire. On voit que pas mal de Français sont venus faire des courses de l’outdoor cette année, Pape, Rubini, etc. Romain, c’est sa deuxième année, il sait un peu plus comment ça se passe mais les autres arrivent comme ça et se rendent compte que ce n’est pas facile. Les mecs qui bavent un peu sur Tom ne se rendent pas compte à quel point c’est difficile. Tom est deux fois champion du monde et forcément, les gens s’attendent à ce qu’il gagne tout de suite. Je suis sûr que si tu parles à Marvin, il te dira aussi que ce n’est pas tout rose. Ce serait intéressant de voir Everts ou les frères Coenen faire de l’outdoor par exemple, pour comparer. Je ne sais pas s’ils font du Supercross par contre.

Je doute, en Europe, le Supercross reste très minoritaire et nos  terrains n’ont rien à voir avec les vôtres.

[rires]. C’est pour ça que Tom a un peu de mal aussi. Tom arrive ici sans avoir vraiment fait de Supercross. Quand tu rentres dans les whoops pour la première fois sur une piste aux USA, ça te fait tout drôle. Si vraiment tu veux faire du Supercross aux USA, je pense qu’il faut avoir au moins deux ou trois ans de pratique en France avant. Julien roule en Supercross depuis qu’il a 12 ans. Même avec la 65cc, il faisait déjà des doubles, des triples, des petits whoops, c’est devenu naturel pour lui. Quand un garçon comme Tom Vialle arrive ici et se retrouve sur des terrains de Supercross, c’est impressionnant pour lui aussi. Même sur l’outdoor, c’est différent. Quand tu regardes la liste des pilotes engagés en 250 à Budds Creek, tu vois que les 20 premiers sont capables de gagner, ce sont tous des mecs dont tu as entendu parler un jour où un autre. Quand tu fais une erreur, tu en as 10 qui te doublent. C’est différent aux USA, mais les gens ne se rendent pas trop compte de ça.

Le remplaçant de Maximus Vohland est déjà nommé. Il s’appelle Julien Beaumer et vous en savez désormais un peu plus sur le garçon qui est dorénavant pilote officiel Red Bull KTM @KTM Racing

En tout cas, félicitations à toi et à ton fiston. Il y a un an de ça, Julien Beaumer n’était pas le nom qui résonnait le plus. On parlait Deegan, on parlait DiFrancesco, et désormais on va parler un peu plus de Julien Beaumer. C’est presque comme s’il était sorti de nulle part !

C’est vrai qu’il n’a jamais été sur les radars. Julien est de la même année que Deegan, ils ont le même âge et il a tout le temps roulé contre lui, mais aussi DiFrancesco, Reynolds et tous ces mecs-là. Julien s’est tout le temps battu avec eux, mais les noms qui revenaient tout le temps en Californie c’étaient ceux de Deegan et DiFrancesco. C’est pour ça qu’il n’a jamais vraiment été mis en avant. Des gars comme Reynolds et DiFrancesco sont chez Team Green depuis qu’ils ont 10 ans. Haiden, avec son père, tu entends forcément parler de lui. Même le jour où tu roules plus vite qu’Haiden, personne ne va y prêter attention. Sur certaines courses, Julien a battu Haiden, mais il était un peu tout le temps dans l’ombre de ces mecs là. Tu sais, je vois le côté positif des choses et je me dis que c’est peut-être mieux comme ça. J’ai toujours vu un avantage de faire rouler Julien avec Haiden car son père a toujours été à 110% là-dedans, il avait tout le temps des bonnes motos, il était tout le temps rapide et quand tu peux te battre contre des mecs comme ça, tu progresses forcément. Là, Julien a intégré un très bon team, c’est top. Maintenant, on a quelques années pour réussir. On me demandait dernièrement si ça me mettait la pression; non. La pression, on l’avait avant de signer le contrat. Pour moi, une fois que tu en arrives là, c’est que tu as déjà fait le plus gros du boulot. Maintenant, c’est à Julien de rester concentré, et de faire son job.

Lilian Beaumer peut souffler un coup, charge à Julien de tracer sa propre route d’ici les prochaines années @Ken Gallagher

Story: Julien Beaumer, un privé devenu pilote officiel Red Bull KTM
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