Interviews

Ken Roczen « Ce début de saison, c’est un rêve ! »

Images: HEP Suzuki / FELD

Seul pilote 450 à avoir intégré le top 5 lors des trois premières épreuves de la saison 2025, Ken Roczen repart d’Anaheim 2 avec un second podium en poche, mais surtout, avec la plaque rouge de nouveau leader du championnat de Supercross US. Huit ans plus tôt et sur cette même épreuve, le pilote Allemand connaissait la chute la plus dévastatrice de sa carrière. Une soirée que le pilote HEP Suzuki n’a jamais totalement oublié. Micro.

Kenny, tu étais dans le coup pendant toute la finale ce samedi, et tu t’es bien battu avec Jason en fin de manche. Raconte un peu.

Honnêtement, cette finale était top. J’étais dans une bataille à quatre pendant toute la course. Derrière, on me mettait la pression et il y avait un gros rythme instauré par les mecs de devant. Le terrain était vraiment piégeur, ça glissait beaucoup dans quelques portions. Il y avait beaucoup de petits trucs techniques comme après la ligne droite de départ, il fallait enrouler au-dessus de la bosse et bien prendre l’ornière et ce n’était pas simple.

Après avoir doublé Jason une première fois, j’ai fait un neutre. Ma botte a dû toucher le sélecteur et je n’ai pas pu envoyer un triple et il m’a redoublé. J’ai dû retourner au charbon par la suite. Je suis vraiment content de cette finale, je suis vraiment resté concentré et je me suis senti vraiment fort dans les whoops. Je voyais que j’étais capable de rattraper les autres dedans. Je suis vraiment super content d’être sur le podium. Ce début de saison, c’est un rêve !

Te voilà désormais avec la plaque rouge, deux podiums à ton compteur. Ça te fait quoi ?

Ces derniers temps, je me faisais le replay de San Diego. Si j’avais été en mesure de doubler, j’aurais pu être sur le podium et j’aurais partagé la plaque rouge avec Eli Tomac ce week-end; ça aurait été top. Je n’ai plus goûté à la plaque rouge depuis longtemps, surtout sur une Suzuki, donc c’est comme un rêve qui devient réalité. Anaheim 2, c’est un peu une épreuve particulière pour moi compte tenu de ce qu’il s’est passé ici. Je suis toujours un peu anxieux, je repense à ce qu’il s’est passé en 2017 et ça me pénalise toujours un peu. Dès les essais, je suis toujours un peu plus sur la retenue, je fais attention.

Cette semaine, on a aussi testé de nouvelles choses sur la moto. J’ai eu un nouvel amortisseur et avant la dernière séance d’essais, je suis revenu à mes réglages d’origine et c’était la décision à prendre. Je me sentais bien plus à l’aise. Tout ce qu’on a fait ce week-end, ça a fonctionné donc c’était top.

Te voilà avec la plaque rouge, comment tu te retrouves dans cette situation ? Finalement, on peut dire que tu es le meilleur du championnat.

Je ne sais pas. Parfois, on n’est plus à une surprise près. On a beaucoup bossé ces derniers temps. C’est un peu difficile de faire toutes ces courses d’intersaison et de ne pas se sentir à 100%, de se dire que la moto n’est pas au point. Finalement, c’est là que l’expérience prend le dessus et rentre en compte. Il faut se montrer patient. Si on m’avait dit que j’allais porter la plaque rouge après les trois premières épreuves de la saison, j’aurais répondu « Euh, t’es sûr de ça ?« . C’est assez rock’n’roll, je ne vais pas mentir. Je vais surtout profiter de l’instant présent et bien sûr, le travail ne s’arrête pas là. Je vais essayer de monter sur ce podium le plus souvent possible.

C’est assez unique de voir que des mecs qui ont la trentaine sont encore en mesure de porter la plaque rouge. Tu penses que ça vient d’où ?

Je pense qu’il y a aussi un peu de chance, dans le sens où on est tous restés en un seul morceau durant l’intersaison. On ne s’est pas explosé, donc tout le monde est vraiment à fond en ce début de saison et c’est le genre de situation dans laquelle tu te retrouves quand tout le monde est au top de sa forme.

Un mot sur la double série de whoops. Elles ont été préparées différemment. Tu as eu une préférence ?

Les deux séries se sont bien défoncées, même lors des essais; ça m’a un peu surpris. Quand on a fait le tour de la piste, c’était du béton. De là, des centaines de pilotes sont passés des centaines de fois durant la journée, et ça s’est défoncé. La seconde série, ce n’était pas de la rigolade même s’ils étaient un peu plus ronds; ils étaient quand même gros et une fois qu’ils se détériorent, ils sont de plus en plus raides. La pluie a aussi joué un rôle important. J’ai quand même vraiment aimé la piste. C’était technique, et il y avait vraiment beaucoup d’options. La semaine dernière, on n’a pas vraiment eu d’enchaînements à proprement parler, à part le triple-quadruple. Là, on avait vraiment beaucoup d’enchaînements.

Ken Roczen « Ce début de saison, c’est un rêve ! »
Retour