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Ken Roczen “j’ai l’impression qu’un train m’est passé dessus”

Ken Roczen “j’ai l’impression qu’un train m’est passé dessus”

Le premier abandon de saison de Ken Roczen laisse des marques, mais le pilote Honda HRC s’en tire plutôt bien compte tenu des circonstances. Percuté par ses concurrents au bout de la ligne droite lors du premier départ à Spring Creek, le pilote Allemand a été contraint de jeter l’éponge et d’assister à la victoire de Justin Barcia devant son plus gros rival au championnat, Dylan Ferrandis. Remonté à bloc malgré la douleur, Ken Roczen a pris place derrière la grille de départ de la seconde manche et n’a fait qu’une bouchée de la concurrence avant d’aller signer sa 4ème victoire de la saison de Motocross US. À la mi-saison, Ken Roczen voit Dylan Ferrandis prendre le large au championnat; le pilote Français compte désormais 32 points d’avance en haut du classement …

Ken Roczen – en conférence de presse: “La première manche a été très difficile. J’ai pris un bon départ mais on a été poussé de l’intérieur et j’ai fini par tomber alors que j’étais devant. Quelques pilotes m’ont percuté, j’ai dû retrouver mon souffle. J’avais mal aux côtes, j’ai des belles marques de pneus sur le flanc droit. Mes côtes me faisaient vraiment mal, je devais m’assurer que tout allait bien. Les autres avaient presque fait un tour complet, ma moto était endommagée, mon guidon était en miettes, je n’aurais pas pu continuer de toute façon. Je suis allé au camion médical pour m’assurer que rien n’était fracturé. Evidemment, j’avais mal. J’ai mis toute mon énergie dans la seconde manche. J’ai galéré ce weekend car j’ai été malade. J’ai eu mal à la gorge il y a quelques jours et c’est parti dans les sinus, donc je ne me sentais pas terrible. Maintenant que la course est terminée, les douleurs arrivent. La journée n’était pas idéale, mais au moins, j’ai gagné une manche. […]

Lors du départ en première manche, on m’a tamponné vraiment fort. Je suis bien sorti de la grille. J’ai fait une petite roue dans la ligne droite alors j’ai joué avec l’embrayage une fraction de seconde. Je sais que Justin a pris un bon départ et qu’il est arrivé de l’extérieur. Il y avait aussi une Yamaha à l’intérieur. J’ai été un peu pris en sandwich. J’ai freiné et je pensais être en sécurité, mais j’ai vu un garde-boue vert à l’intérieur et Adam a dit qu’il avait été poussé depuis l’intérieur aussi. Dans le virage, je ne pense pas qu’on ait touché les guidons, mais j’ai été entraîné vers le bas, et directement au sol. C’était assez inattendu parce que ce genre de chutes arrive normalement quand vous êtes un peu plus dans le paquet, et que vous commencez à jouer des coudes, à toucher les guidons. Pour être franc, je n’aime pas vraiment la ligne droite de départ et la façon dont on s’engouffre dans ce virage à droite. Je suis vraiment surpris qu’aucune côte n’ait pétée, j’ai l’impression qu’un train m’est passé dessus. J’ai tapé le sol si fort que tout était un peu flou, je ne voyais pas grand-chose. J’avais la face contre le sol, et j’essayais de reprendre mon souffle, d’attendre les premières douleurs, de faire un état de la situation car je savais que c’était quand même sérieux. Pourtant, j’étais calme. J’ai fait quelques mouvements lents, peut-être que c’est parce que je suis un vétéran dans le sport, mais je suis resté calme. On est allé au camion Alpinestar. J’ai commencé à bouger un peu plus, et je n’ai pas senti de grosse douleur. On sait quand on se casse un os. Ça craignait, mais ça fait partie du jeu parfois. Ça peut rapidement arriver à n’importe lequel d’être nous à n’importe quel moment cette saison. Rapidement, j’ai décidé que vu qu’il n’y avait rien de bien grave, j’allais rouler en seconde manche. J’ai pris quelques Advil et j’y suis retourné. J’ai essayé de prétendre que rien ne s’était passé; j’ai fait du mieux que j’ai pu en fait. […]

Ne pas avoir pu voir comment se développait le tracé en première manche, c’était l’un des gros points négatifs. Je n’ai plus roulé depuis la seconde séance d’essais, jusqu’à la seconde manche, en gros. Mais d’un autre côté, on roule tous ici depuis longtemps et j’étais prêt pour tout donner en seconde manche. Lors du tour de reconnaissance, j’ai gardé l’œil ouvert et j’ai essayé de m’adapter rapidement. Mais on a fait en sorte que ça marche. Aussi le départ, avec la 40ème place sur la grille, j’ai eu beaucoup de chance d’avoir une place comme celle que j’ai eue. La plupart des ornières n’étaient pas très bonnes, donc j’étais assez satisfait de ce que j’avais. Mon ornière après la grille était assez bizarre; j’étais entre Marvin Musquin et Joey Savatgy et c’est drôle car Justin Brayton m’a envoyé la vidéo du départ, et sur les 40 pilotes, ce sont ces deux-là qui ont pris le meilleur départ, et j’étais au milieu. Mon départ était bon, mais ils étaient devant moi et j’ai dû freiner un peu plus fort en entrant dans le premier virage. J’ai recoupé à l’intérieur et ça a fonctionné. Ensuite, j’ai vu Justin Barcia prendre l’intérieur dans ce fameux virage et je savais que l’extérieur venait juste d’être refait, donc je m’y suis engagé directement et la trace était parfaite, et je l’ai doublé à ce moment-là. […]

En seconde manche, j’étais assez solide et l’adrénaline a pris le dessus. Je n’ai pas vraiment pensé à ma chute. Pendant le tour de reconnaissance. J’ai été vraiment surpris de ne pas ressentir de douleur aiguë au niveau des côtes, lors des appels assis par exemple. Mais mon triceps droit, mes latéraux, tout ce qui a été touché, je pouvais sentir que ça commençait à tirer un peu. Ce n’était pas assez fort pour me couper le souffle, donc j’étais content […]”

Image: Michael Antonovich


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