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Mathis Valin « Je n’ai aucun regret aujourd’hui, je pense avoir fait le job »


Rookie sur le mondial MX2 cette année, Mathis Valin a disputé son tout premier Motocross des Nations à Ironman ce week-end. Tout juste âgé de 19 ans, l’officiel Kawasaki KRT a répondu aux attentes. Couplés aux résultats de Romain Febvre et Maxime Renaux, la prestation de Mathis permet à l’équipe de France de ramener une troisième place au classement par équipe, ex-aequo avec les Américains qui évoluaient à domicile. Un bilan positif pour le jeune Français, qui avait à cœur de performer sous la bannière tricolore pour sa première sélection en équipe nationale.

« Ça s’est très bien passé pour mes premières Nations. J’étais en bonne forme physique, et j’ai bien pris le tracé d’Ironman en main le dimanche donc je suis plutôt content. » explique Mathis à notre correspondant sur place, Marco Kamper. « Le départ à l’extérieur en première manche n’a pas facilité les choses. Il y a eu beaucoup de chutes, j’ai pu me faufiler, et je me suis rapidement retrouvé dans le groupe de tête, à me battre avec les tops pilotes. De là, j’ai doublé une poignée de gars, j’ai même été en mesure de passer Gifting. Ensuite, il y a eu les erreurs de Kay de Wolf et Sacha Coenen. J’ai réussi à prendre la tête de la catégorie MX2 du coup. C’est dommage de se faire doubler dans le dernier tour par de Wolf, mais c’est comme ça. Ça a été une très bonne manche, et j’ai fait le job. »

Les pilotes de la catégorie MX2 n’ont eu qu’un court répit entre leur première et leur seconde manche. Auteur d’un moins bon départ lors de la manche MX2+Open, Mathis Valin admet avoir été mis en difficulté. Handicapé par un problème de frein, le Français s’est accroché et n’a rien lâché. Dix-neuvième au premier passage sous la cellule, il remonte jusqu’à la 14e place (5e MX2) au terme de 35 minutes d’effort, juste derrière l’Australien Kyle Webster.

« C’était plus compliqué pour moi en seconde manche » explique l’officiel Kawasaki KRT. « De l’extérieur, on ne le voit pas forcément, mais je n’ai eu que 30 minutes de récupération entre mes deux manches. Donc ça a été très, très dur pour moi sachant que c’est ma première saison en MX2. Cet enchaînement, j’ai eu du mal à m’y faire. J’étais un peu fatigué, puis j’étais encore à l’extérieur sur la grille et j’ai pris un très mauvais départ. J’ai rencontré un petit problème avec mon frein, mon disque était voilé. J’ai sauvé les meubles. C’était quand même une bonne journée, on termine troisièmes, je suis content du job qu’on a effectué avec l’équipe. »

Mathis Valin termine 3ème de la catégorie MX2 à Ironman @Ray Archer

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En 2025, Mathis Valin a pris la relève de Tom Vialle, titulaire en MX2 lors des deux précédentes éditions des Nations avec l’équipe de France. Remplir les bottes du double champion du monde MX2 représentait un défi de taille, mais le pilote Kawasaki KRT a répondu présent à Ironman, et n’a pas failli à la tâche.

« Évidemment, être sélectionné à la place de Tom, c’était synonyme d’un peu plus de pression sur mes épaules. Ça m’a aussi motivé, car je voulais montrer que j’étais capable de performer. Aussi parce qu’il y avait eu pas mal de critiques sur les réseaux sociaux suite à ma sélection, même si je n’y prête pas forcément attention. Il fallait performer. En tout cas, je n’ai aucun regret aujourd’hui. Je pense avoir fait le job, et que je ne pouvais pas faire beaucoup mieux. »

Associé à Maxime Renaux et Romain Febvre pour cette 78e édition des Nations, Mathis Valin a pu s’appuyer sur l’expérience de ses deux coéquipiers tricolores à Ironman. Des pilotes aguerris, déjà vainqueurs du Motocross des Nations aussi bien individuellement qu’en équipe : Romain Febvre compte quatre Trophées Chamberlain à son palmarès, tandis que Maxime Renaux en a soulevé un, en 2023.

« Avoir Maxime et Romain dans l’équipe, ça m’a beaucoup aidé. » admet Mathis Valin. « Les avoir comme coéquipiers, c’est quelque chose d’incroyable. Ils ont tous les deux une expérience de malade, et je pense que c’est ce qui m’a aidé aussi ce week-end. On s’est tous motivés ensemble ; on était une vraie équipe. On a bien communiqué, on partageait des infos’ sur la piste entre les essais, entre les manches. Je pense que cette communication, ça a vraiment été notre force. On a tous donné le meilleur de nous-mêmes, et je pense qu’on n’a aucun regret à avoir, même si on termine ex æquo avec les Américains cette année. Je suis content d’eux, de moi, et je pense qu’on peut rentrer chez nous contents. »

Coéquipiers chez KRT, coéquipiers en équipe de France. Comme un air de déjà-vu. @Kawasaki Europe

Sixième des essais samedi et huitième de la manche qualificative MX2, Mathis Valin reconnaît avoir eu des difficultés à s’adapter au tracé d’Ironman avant de trouver ses solutions le dimanche. Sur une piste typiquement Américaine, il a également fallu effectuer des réglages de dernière minute sur la 250 KX-F officielle.

« Bien sûr, on a fait quelques changements sur la moto ce week-end ; comme tout le monde je pense, car nos motos sont réglées pour rouler en Europe. Ici, les pistes sont différentes. Il y a beaucoup de trajectoires dans les virages, c’est très compliqué. On a fait des changements au niveau des suspensions principalement. S’adapter, ce n’était pas simple et j’ai pas mal galéré à ce niveau-là le samedi. Après, il y avait quelques portions sur la piste qui ressemblaient quand même à ce qu’on pouvait retrouver en Europe, comme la partie en sous-bois par exemple. Mais le reste de la piste était généralement assez différent. C’était dur de s’adapter parce qu’en Europe, on a généralement une trajectoire qui est bonne. Ici, tu en as 40 par virage, tu peux aller à l’intérieur comme à l’extérieur, et beaucoup de traces fonctionnent. Du coup, il fallait essayer, chercher, s’adapter. Ce n’était pas simple mais on a fait le job, et on peut être fiers de nous. »

Le premier mandat en MX2 terminé et les premières nations disputées, Mathis Valin se tourne vers la saison 2026. Objectif: être en mesure de jouer le titre de champion du monde MX2 l’an prochain.

« Mes attentes pour l’an prochain ne changent pas vraiment » conclut Mathis. « Je vais m’entraîner pour essayer d’aller chercher le titre, je ne me le cache pas. C’est ce que je vais essayer de mettre en œuvre. J’ai connu une saison 2025 avec des hauts et des bas. Je pense que ça m’a aussi beaucoup apporté en expérience, et c’est ce qui m’a aidé pour bien rouler ce week-end aux Nations. On va bien se préparer avec toute l’équipe, le coach et le staff et je vais tout donner l’an prochain pour aller chercher le titre. »

Mathis Valin « Je n’ai aucun regret aujourd’hui, je pense avoir fait le job »
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