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Mikkel Haarup « je ne peux pas me plaindre des progrès effectués »

Images: Triumph Racing

Il y avait un pilote danois engagé à temps plein sur l’outdoor 250 cet été : Mikkel Haarup.

Passé par Rockstar Husqvarna, F&H Racing, puis par la structure DRT Kawasaki de Steve Dixon ou encore par le team WZ Racing ces dernières années, Mikkel héritait d’un guidon chez Triumph pour sa dernière année d’éligibilité en MX2 mondial en 2024. Le pilote danois fera les affaires du constructeur britannique, qui faisait ses débuts en championnat du monde, en décrochant des podiums et en terminant cinquième du championnat.

Problème : Mikkel s’était retrouvé dans une impasse fin 2024, à l’aube de sa montée – obligatoire – en MXGP. Le programme 450 de Triumph accusait un sérieux retard. Sans guidon et électron libre sur le marché des transferts, Haarup se voyait finalement prolongé par Triumph, à qui il confia un rôle clé dans le développement de la 450, avec la promesse d’une place en mondial dès 2026 — en théorie. Quelques mois plus tard, Mikkel était finalement annoncé au sein des effectifs du team officiel Triumph US sur l’outdoor 250.

« Je pense que j’ai pris la bonne décision quand ils m’ont appelé pour faire office de remplaçant sur l’outdoor, » explique le pilote danois à notre confrère Andy McKinstry à Ironman. « J’ai acquis beaucoup d’expérience aux USA et j’ai vraiment profité de toute cette aventure. J’ai beaucoup appris, et compte tenu de la situation dans laquelle je me trouvais — qui, à la base, était déjà plutôt bonne — je pense que celle-ci s’est révélée encore meilleure. Donc oui, je suis très satisfait de ma décision et évidemment reconnaissant envers Triumph de m’avoir offert cette opportunité de venir aux USA et — d’une certaine façon — de pouvoir montrer ma valeur. »

Après une ouverture difficile à Fox Raceway, Mikkel s’est bien rattrapé. Il a signé 7 top 10 d’épreuves sur l’outdoor US.

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15e de l’ouverture de la saison à Fox Raceway, Mikkel Haarup s’est rapidement repris en enchaînant les top 10 par la suite avant de jouer les avant-postes, terminant notamment quatrième à Red Bud puis Spring Creek. L’officiel Triumph se fracturera malheureusement la clavicule à Unadilla et sera contraint de faire l’impasse sur le dernier round de la saison — mais aussi sur le SuperMotocross. Il terminera tout de même sixième de l’outdoor 250, ramenant le meilleur résultat de Triumph sur le championnat Pro Motocross.

« Compte tenu que j’ai terminé 15e à Fox Raceway, je ne peux pas me plaindre des progrès effectués, » admet Mikkel par rapport à son évolution sur le sol Américain. « Évidemment, après coup, on se dit qu’il y a toujours des choses qu’on aurait pu améliorer. Je pense que j’ai quand même fourni pas mal d’efforts et que j’ai progressé chaque week-end. J’ai terminé sixième du championnat et, si je repense au premier round à Fox Raceway, je me dis que j’ai fait beaucoup de progrès en très peu de temps. Chaque week-end, il y avait les mêmes défis à relever, comme apprendre la piste rapidement. Mais petit à petit, on se sent de plus en plus à l’aise avec les gens et la moto, donc tout se passait de mieux en mieux à chaque fois. Forcément, j’ai aussi fini par atteindre un palier, car c’était ma première saison, et on ne peut pas aller plus vite que la musique, pas vrai ? »

En posant ses valises aux USA, Mikkel Haarup a aussi découvert une toute autre approche de la préparation. Habitué au rythme européen — fait de déplacements constants et nécessitant une logistique bien huilée — le Danois s’est rapidement adapté à un nouveau mode de fonctionnement plus simple et structuré, offert par le programme et les installations de Triumph aux USA.

« Aux États-Unis, ce n’est pas comme en Europe. On ne se déplace pas sans arrêt, on ne voyage pas tout le temps, » explique Mikkel à propos des différences qu’il a notées entre l’Europe et les États-Unis. « Parfois, l’an dernier, il m’arrivait d’aller en France pendant la semaine entre deux GP — ce qu’on ne fait pas ici […] Aux USA, je vis directement sur le compound de Triumph, donc le terrain est littéralement dans mon jardin. Je traverse jusqu’à l’atelier, j’enfile mon équipement et je vais rouler. Du coup, tu ne perds pas de temps à faire des allers-retours entre la maison et les terrains. C’est pareil pour les mécanos : l’atelier est juste là. Si tu dois changer un moteur ou tes suspensions, tout est sur place, avec tous les outils. Pas besoin de tout charger dans le van, etc. Il y a beaucoup de différences, et dans ce cas précis, je pense que c’est un gros avantage d’avoir la piste juste à côté. Je me disais : ‘On devrait amener ce concept en Europe’, mais comment faire ça ? En Belgique, certains teams ont Lommel dans leur jardin, mais à part ça, ce n’est pas vraiment possible. »

Son meilleur résultat de la saison, Mikkel Haarup l’a ramené à Spring Creek (4-3) @Triumph Racing

Mikkel Haarup a piloté la 250TF tout au long de la saison 2024 en MX2 mondial. Cependant, compte tenu des différences de normes et de réglementations entre le mondial et les championnats AMA, le pilote danois a dû s’adapter à la version américaine durant l’été, les championnats américains étant généralement plus restrictifs en matière de modifications.

« Tout est différent, » commente Haarup à propos de sa 250 sur le sol US. « Certes, on part de la base de la Triumph, mais le reste change. En Europe, on fait beaucoup de tests et de développement pour préparer la moto factory des prochaines saisons. Aux USA, par exemple, le carburant n’est pas le même, les suspensions sont soumises à d’autres règlements — on ne peut pas rouler en full A-kit KYB — donc forcément, il y a beaucoup de différences. Les réglages basiques, que ce soit mon guidon, mes tés de fourche, tout ça reste à peu près identique. L’an dernier, on roulait avec une boucle arrière en carbone mais ici, on ne peut pas à cause du règlement. Donc finalement, ce sont deux motos complètement différentes. Je n’ai pas eu à tout reprendre à zéro, car j’ai quand même mes repères avec la Triumph et la différence de carburant n’est pas un gros changement, mais pour tout le reste… trouver la bonne direction pour que tout fonctionne sur les terrains américains, ça a demandé énormément de travail. »

Le programme MXGP de Triumph ne verra toujours pas le jour en 2026. Fin 2025, Mikkel se retrouve dans une situation similaire à l’an passée. Le pilote danois devrait rempiler sur l’outdoor l’an prochain, en 450cc cette fois-ci. Le constructeur britannique doit faire ses débuts « officiels » en catégorie reine sur le sol américain, avec un certain Jordon Smith, en 2026. Il se dit que Mikkel le rejoindra chez les « gros bras » sur le championnat de motocross US, avant d’envisager son retour — et ses débuts en MXGP — pour la saison 2027. Mais d’ici là, les plans pourraient encore évoluer. Patience.

L’équipe Danoise a connu des nations compliquées, avec la blessure de Magnus Smith le samedi, et le double abandon de Mads Fredsoe le dimanche @Triumph Racing

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