Si rien n’est jamais joué d’avance, certains scénarios sont plus favorables que d’autres. Et c’est avec un gros avantage aux points que Romain Febvre se rendra à Darwin – le week-end prochain – pour disputer la finale du championnat du monde. Ce week-end, le pilote français a frappé un grand coup dans sa course au titre mondial. Quatrième en Chine, Romain profite de la contre-performance de son rival direct Lucas Coenen, en difficulté tout au long du week-end et seulement 12e au terme de l’épreuve. Avec 23 points récoltés à Shanghai, le Belge laisse filer 21 unités supplémentaires au profit du pilote Kawasaki. Résultat : Romain abordera la dernière épreuve en Australie avec une avance confortable de 47 points.
« Aujourd’hui, c’est comme une victoire pour moi. Évidemment, c’est une très bonne opération au championnat. Je suis super content, le reste ne compte pas et je me fiche de louper le podium ce week-end », explique un Romain Febvre satisfait au terme du Grand Prix, bien que terminant au pied du podium. « En première manche, je n’ai pas pris un bon départ. Je n’ai pas non plus fait un bon premier tour, et quelques pilotes m’ont passé, comme Ruben Fernandez, Glenn Coldenhoff et d’autres. Je savais que dans une telle chaleur, j’allais laisser beaucoup d’énergie sur la table pour revenir. J’ai fait en sorte d’être le plus régulier possible, je n’ai pas voulu trop attaquer en début de course parce que je savais que je risquais de me prendre un mur plus tard dans la manche. J’ai pu revenir jusqu’à une quatrième place et franchement, j’étais content du résultat car je savais que Lucas avait terminé derrière moi, et c’est tout ce qui m’importe pour l’instant. »

Romain a parfaitement géré ses manches pour assurer les gros points avant la finale @Kawasaki Racing Europe
Après avoir repris 32 points à Lucas Coenen en Suède, Romain Febvre en avait laissé filer une partie lors des deux rendez-vous suivants, lui concédant 10 unités aux Pays-Bas puis 5 en Turquie. C’est donc avec une avance de 26 points sur son jeune rival belge que le pilote Kawasaki abordait le Grand Prix de Chine. Un avantage porté à 30 points dès la manche qualificative, puis à 36 à l’issue de la première manche. La seconde allait s’annoncer décisive : bien parti, Lucas Coenen semblait sur le point de prendre les commandes de la course avant de partir à la faute dès le second virage, pour finalement repartir bon dernier.
« En seconde manche, j’ai pris un bon départ », explique Romain qui a vu son principal adversaire chuter d’entrée de jeu. « J’étais à côté de Tim dans le premier virage. Lucas est arrivé de l’intérieur à fond, et dans le second virage, je me suis retrouvé derrière lui. De là, il est passé par-dessus le guidon et il est tombé. De là, je savais qu’il allait devoir faire un gros effort pour revenir. Je voulais juste faire une course propre et solide. Dans ma tête, je pensais beaucoup… J’étais devant avec Jeffrey et Tim. Au début, je me suis dit que j’allais m’accrocher à leur rythme pour creuser l’écart. Mais Ruben ne m’a pas vraiment laissé partir. Il s’est accroché, et il était plus rapide que moi. Je pense qu’il avait de meilleures trajectoires. J’ai aussi fait des erreurs et il m’a doublé. Franchement, je me disais : “peu importe, vas-y Ruben, va jouer le podium, je m’en fiche” et j’ai fait en sorte de terminer quatrième une seconde fois. C’est sûr que je vais aller en Australie dans un état d’esprit différent. »
Sous une chaleur étouffante dépassant les 30 degrés et avec une humidité oppressante, le Grand Prix de Chine a mis les organismes à rude épreuve. Romain Febvre, quatrième du week-end à Shanghai, n’a pas caché la difficulté d’évoluer dans de telles conditions, sur une piste exigeante et finalement peu adaptée aux 450. À l’unanimité, le GP de Shanghai a été désigné comme l’un des rendez-vous les plus éprouvants de la saison.
« À Shanghai, il fait vraiment chaud. Trop chaud », conclut le pilote français. « En tant qu’Européens, on n’est pas habitués à ces conditions et c’est vraiment difficile pour nous, même si ce n’est que pour un week-end. Sur l’ancien tracé, on pouvait mettre un peu plus de rythme. Quand on allait en Indonésie, les tracés étaient un peu plus ouverts aussi, on allait plus vite, on avait un peu plus d’air car on ne faisait pas autant de stop & go dans les virages. Cette piste, elle est un peu petite, surtout pour les 450. Il y a énormément de virages et fait beaucoup de stop & go. Le dimanche, il y avait beaucoup d’ornières. Le samedi, c’était plutôt bien mais avec la pluie, ça s’est détérioré. Il y avait beaucoup d’ornières et ça a encore plus ralenti le rythme. Comme Jeffrey, je pense que c’était – de nouveau – l’un des Grands Prix les plus durs de la saison. »
Dix ans après son premier sacre en catégorie reine, Romain Febvre est plus que jamais en position de décrocher un deuxième titre mondial en MXGP. Le scénario est simple : même en cas de triplé de Lucas Coenen lors de la finale australienne, 14 points suffiraient au pilote français pour être couronné. Un objectif largement à sa portée, lui qui a affiché une moyenne de 49 points marqués par Grand Prix cette saison.
