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Jeffrey Herlings « c’était l’une des victoires les plus difficiles à décrocher »

Images: KTM / JPA

Pour son 31ème anniversaire, Jeffrey Herlings s’est offert sa 112ème victoire de Grand Prix. Mais pour aller chercher le triplé à Shanghai – son troisième de la saison – l’officiel KTM a dû puiser dans ses ressources face à des conditions météo’ éreintantes. Avec plus de 30 degrés au thermomètre et un taux d’humidité étouffant, le GP de Chine s’est transformé en véritable fournaise pour les pilotes pour qui la chaleur a finalement été l’adversaire le plus redoutable ce week-end.

« Je me sens comme un poulet qu’on aurait mis au barbecue pendant une heure, parce que je suis vraiment cuit» plaisante le pilote Néerlandais qui remporte son 5ème GP de l’année. «Non, vraiment, c’est incroyable. Je viens des Pays-Bas, on vient tous d’Europe, et on n’est pas habitués à ce type de conditions météo. Du moins, moi je ne le suis pas du tout. Je suis seulement arrivé le vendredi après-midi et quand j’ai débarqué de l’avion, wow, le choc. Jeudi, j’étais encore à la maison à m’entraîner sous 12-13 degrés. En arrivant ici, c’était brutal. »

Jeffrey a dominé 5 des 6 séances lors du GP de Shanghai. Signant la pole aux chronos, la victoire en manche qualificative, le meilleur temps des warm-up et s’adjugeant les deux manches du dimanche en plus du meilleur temps dans les débats. Aucune ombre au tableau pour l’officiel Red Bull KTM qui anticipe – déjà – le GP de Darwin qui affichera un mercure similaire pour la finale le week-end prochain.

« Pour moi, avoir la vitesse n’était pas un problème. C’est vraiment la chaleur qui m’a mis en difficulté. Tim m’a mis sous pression pendant tout le week-end, à chaque manche» explique le vainqueur du GP de Chine. «On a fait de belles courses, et il y a eu de belles bagarres ; je suis content d’avoir gagné. De l’extérieur, ça a pu paraître facile, mais c’était l’une des victoires les plus difficiles à décrocher pour moi. J’espère que je serai un peu plus habitué à cette météo d’ici la finale en Australie la semaine prochaine, car apparemment il risque de faire très chaud de nouveau. Je vais rester dans le coin une semaine – dans les coins chauds – et je vais essayer de m’entraîner un peu pour m’habituer à ces conditions. Je ne vais pas faire de moto car évidemment, ça ne sera pas possible. J’espère que physiquement, je vais m’habituer, et que ce sera plus simple à Darwin. »

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Depuis son retour de blessure – une fracture de la clavicule survenue avant le Grand Prix de Finlande – le pilote néerlandais a retrouvé son meilleur niveau, relançant au passage le débat sur sa non-sélection en équipe nationale pour le Motocross des Nations d’Ironman. Mais à Shanghai, Jeffrey a préféré mettre ce sujet de côté pour se concentrer sur un autre débat : les critiques concernant le nombre de pilotes présents sur la grille de départ.

« C’est ma troisième victoire consécutive, je ne m’y attendais pas vraiment. Comme je l’ai dit, j’ai repris le jeudi avant Lommel après ma blessure. Ça fait donc six semaines sur la moto jusqu’à présent. Ce n’est pas une excuse, mais je sens que je progresse chaque week-end. Quand tu ne roules pas pendant cinq semaines, tu le ressens. Alors en gagner trois d’affilée, je suis super content. Les autres m’ont attaqué à chaque fois : Lucas à Arnhem, je me suis battu avec Romain en Turquie, et maintenant avec Tim en Chine. Ce n’est pas simple, et ça montre à quel point le niveau est relevé. Oui, il n’y avait peut-être que 20 pilotes en piste ce week-end, mais 20 pilotes de qualité. Il y en avait peut-être 4 ou 5 hors du lot, mais tous les pilotes d’usine étaient là. Les gens disent que voir des grilles à moitié vides, ce n’est pas top. Mais au moins, c’est sécurisant pour les pilotes, il y a moins de retardataires, mais des pilotes de qualité. D’un côté, c’est une bonne chose, même si on aimerait forcément que les pilotes privés puissent venir. Je comprends les points de vue. »

Cette année, le Grand Prix de Chine s’est déroulé sur un nouveau tracé qui n’a pas fait l’unanimité auprès des pilotes. Mais difficile de se plaindre quand, comme Jeffrey ce week-end, on repart avec un triplé en poche.

« La piste ? Peut-être qu’il faudrait ajouter la clim autour du terrain ! Le tracé est plutôt bien. Vu la météo, ça a créé beaucoup de trajectoires, mais le problème, c’était vraiment la chaleur. Pour moi, le tracé allait bien. Parfois en Europe, les pistes ne sont pas meilleures que ça. Il ne faudrait pas changer grand-chose. Peut-être mettre un peu plus de climatiseurs là où on se change ! Mais pour moi, tout s’est bien passé. »

Jeffrey Herlings « c’était l’une des victoires les plus difficiles à décrocher »
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