Interviews

Cooper Webb “Cette saison n’a rien à voir avec les précédentes”

Images: Yamaha Racing

Cooper Webb décroche sa seconde victoire de saison à Arlington. Un poil opportuniste mais toujours présent dans les fins de finale, le pilote Star Racing Yamaha a profité de la chute de Jett Lawrence pour aller accrocher un nouveau succès. Déjà vainqueur de l’épreuve triple crown d’Anaheim 2 plus tôt dans la saison, Cooper Webb était resté sur sa faim car le garçon n’avait pas remporté la moindre course lors de cette soirée. Il a rectifié le tir et s’apprête à entamer la seconde moitié de saison en confiance; la plaque rouge n’est plus qu’à 3 petits points. Micro.

Cooper, félicitations. Ça te fait quoi de gagner à Arlington, c’est un peu ta course à force.

La journée n’était pas simple. Je n’ai pas fait de bonnes qualifications et en heat, j’ai pris un bon départ avant de rétrograder. Je galérais avec la piste, je luttais contre moi-même alors c’est bon de pouvoir rebondir. J’étais assez dépité après la heat donc c’était bon de pouvoir inverser la tendance, de pouvoir être compétitif lors de la finale. Je ne m’attendais pas a la gagner, celle-là. Je voulais me reprendre en main, et prendre un bon départ lors de la finale, principalement. J’ai fait une finale solide derrière Jett, il m’a fait un petit cadeau vers la fin alors que j’essayais de le rattraper. Qui sait si la pression ne s’est pas fait ressentir à ce moment-là ? Quoi qu’il en soit, je prends cette victoire, ça fait vraiment du bien.

Quand la piste se défonce, tu as tendance à être encore meilleur.

C’est sûr. Le terrain était chaud, et l’enchaînement dans lequel Jett est tombé devenait de plus en plus difficile au fur et à mesure de la finale. C’était difficile de le passer proprement à chaque tour. Je n’ai pas exactement vu ce qu’il s’est passé pour Jett.

Qu’est-ce qui fait que tu réussis toujours aussi bien à Arlington ? Ce soir, tu as vraiment dû te sortir d’une position délicate après les essais et la heat.

Je ne sais pas. J’imagine qu’on a tous une course sur laquelle on réussit toujours mieux que les autres. Par exemple, on va aller sur la piste fétiche d’Eli le week-end prochain. On a tous une piste sur laquelle on se sent mieux, des stades qu’on aime mieux, des villes qu’on aime mieux. Moi, j’adore la nature de la terre ici à Arlington, la façon dont ça se creuse, quand il faut recouper dans les virages. Ça colle parfaitement à mon style de pilotage. Je ne sais pas si ça vient du fait que j’aie grandi en roulant sur le Spring National au Texas, si c’est parce que je retrouve des personnes familières ici. Il y a un peu de tout. J’ai un bon feeling quand je viens ici. Il y a eu mon dépassement sur Ken Roczen ici en 2019, je crois que c’était le finish le plus serré de l’histoire. Rien que ça, à chaque fois que je revois cette course, ça me met le sourire et je me rappelle que cet endroit me convient bien et que je suis un gars qui ne lâche rien. C’était important de sortir de cette mauvaise posture rapidement ce samedi, mais honnêtement, je n’aurais jamais pensé pouvoir gagner ce soir. C’est une certitude.

Pssst ! l'article continue ci-dessous :)

Comment gères-tu, mentalement, quand tu débutes mal une journée comme ce samedi ? C’est probablement l’année où connaître une mauvaise journée est le plus compliqué, vu le plateau, tu te retrouves rapidement loin derrière.

C’était d’autant plus dur car en fait, je me sentais bien. À la fin de mon meilleur tour aux essais je me suis dit “je dois être dans le top 5” et j’en étais vraiment loin. C’était difficile à avaler. Quand tu as fait une erreur où que tes réglages moto ne sont pas au point, tu peux te remettre dedans facilement mais quand tu es juste lent, ce n’est pas simple. C’est pourquoi il est important d’être bien entouré, d’avoir un bon groupe derrière toi qui croit en toi et qui t’aide à te sortir les doigts quand il le faut.

En 2019, le début de saison ressemblait un peu à ce début de saison. Est-ce que c’est le sentiment que tu as ?

Difficile à dire. J’ai connu un week-end difficile à Glendale donc il était important de faire une bonne course ici, et gagner fait vraiment du bien. Les points sont serrés et comme on le dit toujours, il est important d’être placé dans la course au titre quand arrive Daytona. Cette saison n’a rien à voir avec les précédentes, honnêtement. J’ai l’impression d’être meilleur que jamais, et je n’ai pas autant de podiums ou de victoires que par le passé à ce stade de l’année. La catégorie est relevée, le plateau est super homogène, il y a beaucoup de pilotes rapides et il faut être au top tout le temps. On a pu voir qu’on est tous un peu irrégulier au niveau des résultats. Gagner, c’est vraiment bon et surtout, ça me permet d’être encore plus proche de la plaque rouge aux points. On prend de la confiance pour le reste de la saison avant d’aller disputer quelques courses que j’aime vraiment sur la côte Est.

Pendant la finale, l’écart avec Jett était stable. Est-ce que tu avais une carte secrète dans ta poche, pour tenter la fameuse attaque de fin de finale ?

Pas vraiment. J’ai juste essayé d’attaquer sur la fin de course. Les retardataires peuvent vraiment jouer un rôle important, alors j’essayais d’attaquer au mieux pour tenter de me rapprocher le plus possible de Jett. C’était un terrain piégeux, doubler n’était pas simple avec toutes les ornières et il y avait la portion de sable qui était très changeante. J’essayais simplement d’être assez proche de Jett pour pouvoir espérer tenter quelque chose. Je n’avais rien prévu de particulier. Lors d’une finale comme celle-ci, où les tours sont assez courts, c’est difficile de gérer car on ne sait pas vraiment combien de tours il nous reste à disputer. J’ai tout fait pour me rapprocher et d’une certaine façon, ça a fini par payer pour moi.

Tu savais qu’Eli et Aaron étaient si proches de toi en fin de course ?

Je pouvais voir qu’Eli revenait depuis la mi-course, il reprenait du terrain petit à petit et je regardais le temps qu’il restait en me disant qu’il fallait vraiment que je fasse attention parce qu’il allait très certainement être dans ma roue en fin de finale. Il y a eu des retardataires, il y a eu des chutes, c’était chaud. J’ai loupé un enchaînement complet parce qu’un pilote est tombé sur la fin; les conditions n’étaient pas simples. Tu veux attaquer, mais tu peux aussi rapidement faire des erreurs. Je jetais un œil sur Eli qui amenait Aaron avec lui. Je savais que – victoire ou non – il fallait que je parvienne à les contenir jusqu’au bout.

Quand tu as gagné l’épreuve d’Anaheim 2, tu semblais un poil déçu car tu n’avais pas remporté une seule finale de la soirée au format triple crown. Gagner la finale de ce soir, ça aide à prendre encore plus de confiance ?

C’était bon de gagner ce triple crown mais c’était un peu bizarre … On veut tous gagner. Gagner une finale “normale” ce soir, dans ces conditions, après m’être retrouvé dans une situation difficile en début de journée, ça fait vraiment du bien. Un pote à moi m’a rappelé dernièrement que ça allait bientôt faire un an que je n’avais plus gagné de finale et maintenant, je peux aller lui dire de remettre son compteur à zéro !

Désormais, vous disputez vos manches qualificatives avant les 250 et la piste est vraiment toute neuve pour vous. Ça fait une quelconque différence ?

C’est différent. Pendant très longtemps, on a disputé nos manches qualificatives après les 250 et là, on peut vraiment aller à fond partout, c’est de la folie. Le truc, c’est que trois heures plus tard quand vient l’heure de la finale, ce n’est plus du tout le même tracé. C’est une approche différente, il a fallu que je m’habitue à ça et ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais c’est comme ça.

Cooper Webb “Cette saison n’a rien à voir avec les précédentes”
Retour