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Tom Vialle “je veux en gagner d’autres”

Interview: Conférence de presse

Un premier podium à Arlington, une première victoire à Daytona, Tom Vialle rempile à Birmingham. Près de deux ans après avoir porté sa dernière plaque rouge en Europe, le pilote Français décroche cette dernière sur le championnat de Supercross 250 côte Est, et aborde la cinquième épreuve de son championnat avec un petit point d’avance sur Cameron McAdoo. Une saison pour apprendre, une saison pour performer, Tom est mieux placé que jamais pour viser un premier titre AMA. Micro

Tom, qu’est-ce qui a changé pour toi cette année, et qui te permet d’être aussi compétitif ? Tu étais encore un rookie en Supercross l’an dernier, c’était nouveau pour toi.

Gagner son premier Supercross, c’est toujours un grand moment, mais on va dire que Daytona est un terrain particulier, c’est un peu comme un outdoor et je voulais vraiment gagner un Supercross plus normal. Là, on était de retour dans un stadium standard, le tracé était pas mal mouillé en journée mais le soir, il était plutôt bien. Je me suis bien senti, j’ai remporté ma toute première manche qualificative avant de remporter la finale par la suite.

J’ai pris un bon départ, j’ai mené tous les tours. Difficile de dire ce qui a changé. Je me sens mieux sur la moto, j’ai fait un bon hiver. J’ai chuté au départ à Detroit et je n’ai pas vraiment pu montrer ce dont j’étais capable. De là, j’ai terminé troisième et j’ai gagné les deux suivantes. Je suis dans une bonne position, et j’en suis très content.

La dernière fois qu’un rookie a remporté deux épreuves consécutives, c’était un Français, Dylan Ferrandis. Fier de marcher dans ses traces ?

Je ne le savais même pas. C’est plutôt cool. Dylan était en 250 il y a quelques années. Quand tu en gagnes deux d’affilées, tu ne te dis pas spécialement que tu veux continuer sur ces victoires consécutives parce que de toute façon, tu veux tout le temps gagner. On a une épreuve à Indianapolis ce week-end, au format triple-crown donc ce sera différent. L’objectif est de gagner, même si ce n’est jamais simple, ce sera de nouveau le but ce samedi.

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Tu es le 31ème pilote à remporter ton premier SX et à rempiler avec une seconde victoire. Parmi les 30 pilotes avant toi, 19 ont décroché le titre en fin de saison quand c’est arrivé. Tu as désormais la plaque rouge après une saison 2023 complète: tous les Supercross, tout l’outdoor, tous les SMX et même les Nations. Seul Jett Lawrence a roulé plus que toi. Comment tu parviens à gérer cette saison, après les 30 courses de l’an dernier ?

En Europe, on fait 20 grands prix pendant la saison. Ici, je ne trouve pas que la saison de Supercross soit si exigeante, car on dispute neuf épreuves avec des pauses. Après Indianapolis, on va avoir deux week-ends de repos, donc on aura trois semaines complètes “off”. Si tu veux t’entraîner dur, tu pourras. Si tu veux te reposer, aussi. Ce n’est pas comme en championnat 450, c’est un peu plus simple en 250. Ensuite, tu disputes l’outdoor et tu fais 12 épreuves et ensuite, il y a le championnat Supermotocross. Je me suis bien senti l’an dernier, ce n’était pas trop dur pour moi.

Le championnat de Supercross 250 n’est pas aussi exigeant que le championnat 450. Tu démarres la saison en étant bien reposée. Comme tu l’as dit, c’était vraiment une bonne chose pour moi d’avoir pu faire toutes les épreuves du championnat l’an dernier, SX, MX et SMX car j’ai beaucoup appris et je peux utiliser tout ce que j’ai appris cette année. Ça m’aide pour cette nouvelle saison, ça me sert. Je sais comment fonctionnent les essais, comment se déroule un programme de soirée, c’est très différent de l’Europe et des grands prix. Désormais, j’y suis habitué et je m’y suis fait.

@KTM Racing / Align Media

Après le premier podium et la première victoire, tu sentais que tu avais engendré de la confiance avant Birmingham ? C’est un feeling différent, en comparaison avec celui que tu ressentais après Detroit ?

C’était ma toute première victoire de Supercross à Daytona et quand tu la décroches, ça fait toujours du bien. La semaine d’après, tu te sens toujours bien. J’étais très confiant ce week-end, dès les essais, et remporter ma manche qualificative était top, je me sentais encore plus en confiance pour la finale. Après le départ, j’ai vraiment signé de bons tours lors des dix premières minutes et j’avais 5 ou 6 secondes d’avance sur Cameron. J’ai un peu géré dans les 4 ou 5 derniers tours car le terrain devenait vraiment compliqué avec les ornières. Quand tu gagnes, c’est toujours bon de rentrer chez toi, de retourner à l’entraînement, d’être en confiance.

Tu étais habitué à porter la plaque rouge en MX2. C’est un championnat différent, mais tu as décroché deux fois ce titre mondial. Est-ce que ça t’aide, de savoir à quoi t’attendre ?

Ça fait longtemps que je n’ai pas gagné deux courses d’affilées et ça fait du bien. En fait, ça me rappelle l’époque des grands prix en Europe, j’ai quand même pas mal gagné en MX2. J’en parlais d’ailleurs avec mon mécanicien, je lui disais que quand je suis devant à mener la course, c’est là que je me sens le mieux. Je peux vraiment me concentrer sur mes trajectoires, sur mes tours, et c’est vraiment là que je roule le mieux. Ça faisait un bail que je n’avais pas vraiment mené une manche avant Daytona, et ça m’a rappelé que je prends bien plus de plaisir quand je suis devant que quand je dois me battre pour la troisième ou quatrième place. Je veux pouvoir prendre de bons départs, être de nouveau devant, et je veux en gagner d’autres.

Tu as toujours été un bon starter en GP. Les départs en Supercross, c’est différent ?

En Supercross, la moto est un peu différente au niveau de la boîte de vitesses et des suspensions. Pour le départ, c’est un peu différent. On est aussi beaucoup plus proche des autres pilotes au départ, la ligne droite est plus petite, tout est plus petit qu’en GP donc c’est quand même bien différent. J’ai pris un bon départ en heat ce week-end, mais pas vraiment un bon départ au finale. Au bout de la ligne droite, les autres n’ont pas freiné et j’ai pu recouper au milieu du paquet et c’était plutôt cool. J’étais en tête en sortant du premier virage. Le départ en Supercross est très important, car on est tous très proches sur la piste, donc quand tu peux prendre tes virages sans te soucier de personne car tu es en tête, c’est toujours bon à prendre.

@KTM Racing / Align Media

Une personne importante dans ton programme est Marvin Musquin. C’est comment d’avoir un mentor comme lui à tes côtés ? Tu es plus ou moins en train de marcher dans ses traces.

C’est cool, j’ai un peu travaillé avec Marvin lors de l’outdoor l’an dernier et quand je suis allé en Californie cet hiver, je me suis entraîné avec lui pendant un peu plus d’un mois. C’est sûr qu’il m’a appris quelques trucs sur les terrains. C’est bon car il peut venir sur les courses même s’il n’a malheureusement pas pu être là ce week-end. Marvin a été dans cette situation avant moi, quand il est venu des grands prix. On a un peu le même parcours car il a aussi gagné deux titres mondiaux avant de venir ici. C’est bon de l’avoir à mes côtés, il a gagné beaucoup de course, il sait comment faire, et il peut m’aider quand il vient sur les courses.

Gagner en Supercross, gagner en outdoor, et gagner en GP, c’est comparable ?

Gagner en Supercross, c’est encore mieux. J’ai gagné mon premier GP en 2019 et c’était incroyable car en Europe, on ne fait que du Motocross et on ne roule pas en Supercross. C’est pourquoi je dirais que je suis plus content de gagner en Supercross parce que c’est pour ça que je suis venu ici, aux Etats-Unis. Je suis venu ici pour rouler en Supercross, pour tenter de décrocher une victoire, et un titre dans la discipline. Voilà pourquoi j’ai décidé de venir ici après mes deux titres mondiaux. Si je n’étais venu que pour l’outdoor, on va dire que je serai resté en Europe car le championnat du monde est très bien pour faire du Motocross. Je suis ici pour faire du Supercross; je suis content de gagner, et je préfère gagner en Supercross qu’en Motocross.

À Birmingham, le tracé a été préparé en fonction de la pluie. Un peu plus simple, un peu moins technique. Satisfait de la façon dont le tracé a évolué ?

Le tracé était un peu plus simple, mais il est devenu très technique. On n’allait pas très vite, mais les ornières étaient vraiment grosses, surtout dans les compressions entre les sauts. Il n’y avait pas de whoops mais si on en avait eu, ils se seraient vraiment défoncés et ça aurait ressemble aux whoops de Daytona avec une trace au milieu, ou des whoops complètement plats en fin de finale. Whoops ou non, je ne pense pas que ça aurait changé grand-chose, car la terre était vraiment meuble et ça se serait creusé.

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