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Bernardo Tiburcio « je sais que ce sera une transition importante, et difficile »

Champion du Brésil en catégorie MX2 cette année, Bernardo Tiburcio prépare une transition audacieuse, à contre-courant de la mouvance du moment : il quittera son Brésil natal pour évoluer sur le championnat d’Europe 250 en 2026. Pour ce faire, il a rejoint la nouvelle structure Yamaha 115 M78, dirigée par l’ex-pilote de GP Carlos Campano. Un profil à découvrir. Micro.

Bernardo, c’est désormais officiel. Tu quittes le Brésil pour rouler en Europe l’an prochain. Quand as-tu commencé à envisager ce changement de cap ?

Rouler en Europe, ça a toujours été l’un de mes rêves depuis que je suis gamin. Mais pendant longtemps, j’ai quand même estimé que j’avais encore besoin d’engranger plus d’expérience et faire davantage de courses au Brésil pour être réellement prêt à relever un défi de cette taille. Aujourd’hui, je me sens vraiment prêt et confiant pour faire mes débuts sur les championnats Européens.

Comment l’opportunité avec Carlos Campano et cette nouvelle équipe s’est-elle présentée ?

Je savais déjà que mon objectif était de disputer le championnat d’Europe 250 en 2026. Yamaha m’a proposé un programme qui correspondait parfaitement à ce que je jugeais nécessaire pour franchir cette nouvelle étape de ma carrière. Je connaissais – et admirais – déjà le travail de Carlos Campano depuis un certain temps, et l’avoir à mes côtés sera sans aucun doute une superbe expérience. Ma préparation hivernale a déjà commencé. Je m’entraîne dur et je travaille sur les réglages de la moto ainsi que sur la préparation physique avec Carlos. Pour le moment, nous sommes basés à Séville – en Espagne – au siège de l’équipe.

Tu as connu beaucoup de succès avec Honda au Brésil. Tu avais aussi la possibilité de rester avec Honda en Europe. Pourquoi as-tu finalement choisi de rejoindre Yamaha ?

Mes deux années chez Honda ont été incroyables, et je suis très fier d’avoir pu connaître une telle trajectoire couronnée de succès avec Honda. Je sais très bien que des efforts importants ont été fournis des deux côtés. Ceci dit, le programme proposé par Yamaha pour 2026 correspondait parfaitement à ce dont j’ai besoin à ce stade de ma carrière.

Tu avais également la possibilité d’évoluer aux États-Unis. Pourquoi avoir choisi l’Europe ?

Les Etats-Unis, c’est incroyable, c’est certain. Mais je pense que mon style de pilotage est davantage adapté aux tracés européens. Et puis, l’idée de voyager à travers le monde, de rouler dans différents pays et de découvrir de nouvelles cultures a aussi été un facteur important.

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L’Europe 250 est un championnat relevé. Quelles sont, selon toi, les principales différences par rapport à ce que tu connais au Brésil ?

Je pense que les plus grandes différences, ce sera le nombre de courses, le fait de rouler dans de nombreux pays différents, ainsi que la variété des tracés qui composent le championnat Européen. J’ai vraiment hâte de découvrir tout ça, et d’apprendre à chaque épreuve. Moi, j’aime tous les types de pistes, et j’aime aussi apprendre à devoir m’adapter à des conditions différentes. Le niveau des circuits au Brésil progresse chaque année, mais il est clair que Lommel et Arnhem seront des pistes très exigeantes pour moi; j’ai hâte de rouler dessus.

Quels sont les objectifs pour la saison 2026 ?

L’objectif est toujours de viser la plus haute marche du podium, mais je sais que ce sera une transition importante, et difficile. Ça va demander une énorme phase d’apprentissage. Pour l’heure, je veux tirer le maximum de cette opportunité. Pour l’heure, on a prévu de faire quelques courses de préparation afin de prendre du rythme et d’affiner les réglages de la moto. De là, on verra ou on se situera. Sur le long terme, je me vois progresser étape par étape. Rouler en GP serait la suite logique – voire même aux USA. On verra.

Est-ce que tu as suivi ce qu’il se passait sur l’Europe 250 ces derniers temps ?

Je regarde les anciennes courses, à la fois pour apprendre les pistes et analyser les pilotes que je vais retrouver sur le championnat en 2026. Je pense avoir bien pris conscience du niveau et de l’intensité affichée sur le championnat. Par le passé, j’ai participé à quelques épreuves du championnat Britannique et l’expérience a été incroyable. J’y ai beaucoup appris: les circuits étaient techniques, et j’y ai retrouvé de très bons pilotes.

Penses-tu que ton arrivée en Europe contribuera à attirer davantage l’attention du public brésilien sur la scène Européenne ?

C’est certain. Le Brésil se rapproche de plus en plus du mondial MXGP. De nombreux pilotes de grands prix viennent rouler sur les championnats brésiliens. Moi, aujourd’hui, je fais le chemin inverse en passant du championnat du Brésil à l’Europe. Je pense que cela attirera encore plus l’attention des fans brésiliens.

Tu as roulé au Motocross des Nations à Ironman. Comment c’était, de ton point de vue ?

Le Motocross des Nations, c’est toujours une course à part — c’est même bien plus qu’une simple course. C’est toujours un immense plaisir de représenter le Brésil sur un événement de cette envergure. Cette année a été encore meilleure que la précédente pour mes premières Nations, car j’ai amélioré mes résultats personnels et, collectivement, l’équipe a décroché le meilleur résultat de l’histoire du Brésil sur un MXDN.

Le trio Tiburcio / Santos / Lopes a ramené le meilleur résultat du Brésil au Motocross des Nations cette année: une 12ème place @Ray Archer

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