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Eli Tomac “Je ne suis pas encore fini; j’aime encore ça”

Eli Tomac “Je ne suis pas encore fini; j’aime encore ça”

D’habitude succinct lors des interviews, Eli Tomac s’est prêté au jeu des médias lors de la conférence de presse de Hangtown. Second de la journée derrière Dylan Ferrandis, Eli Tomac termine également vice-champion outdoor après les déboires rencontrés par Ken Roczen en seconde manche. Après 6 saisons avec l’équipe Factory Kawasaki, Eli Tomac s’apprête à retrouver l’équipe Star Racing Yamaha – et Dylan Ferrandis – en 2022.

On pensait que ce serait toi le vainqueur de l’épreuve, mais tu as été devancé par Dylan Ferrandis. Tu as tout de même gagné la dernière manche de l’année.  Es-tu satisfait de la façon dont s’est déroulée ta journée, même si tu termines 2ème au général ?

C’était serré. J’étais découragé dès la première manche car j’avais un très bon rythme. J’avais l’impression que j’allais pouvoir rattraper les gars de devant, et bien sûr, j’ai raté ma trajectoire de quelques centimètres. J’ai perdu l’avant dans le dévers délicat et j’ai fini par terre. Je me suis fait une belle entorse au pouce. C’est pour ça qu’une fois que je suis reparti, ma vitesse était plutôt médiocre. Heureusement, j’ai pu mettre du strap et retrouver un peu de force pour la deuxième manche. J’ai bien roulé dans la deuxième manche et j’ai fait mon bonhomme de chemin vers l’avant de la course, et c’est tout. Encore une fois, Dylan a été très fort lors de ces deux manches.

À un moment donné, as-tu pensé que tu allais gagner le général ? Ou tu ne savais pas trop comment ça allait se goupiller ?

Je regardais derrière, je voyais Christian Craig. Je crois que Max Anstie était devant aussi. Puis j’ai vu la plaque rouge du coin de l’œil et j’ai su qu’il [Dylan] arrivait. J’ai alors compris que je n’avais plus aucune chance. Mais j’étais gonflé à bloc, et à cinq minutes de la fin, Dylan est passé troisième et c’était fini pour moi. Tu ne peux que contrôler ce que tu fais.

Eli Tomac termine vice champion outdoor 450 cette saison …

Évidemment, c’est un grand moment pour toi, car c’était la dernière journée avec Kawasaki après une longue relation, es-tu excité pour ce qui t’attend à l’avenir ?

Oui. Je ne peux évidemment pas dire où je vais ou ce que mon avenir me réserve, mais j’étais assez ému aujourd’hui. On a rencontré beaucoup de succès avec Kawasaki et avec mon mécanicien, Brian Kranz. Donc, c’est ce qui est difficile à avaler. On devient une famille en tant qu’équipe. On ne termine pas en mauvais termes, au point de ne plus se parler ou de ne plus travailler ensemble. Avec Kawasaki, on a travaillé en bons termes tout au long de cette saison de motocross, et désormais, c’est terminé. C’était dur aujourd’hui en quittant la piste, mais c’est comme ça.

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Peux-tu nous dire ce qui a contribué à la décision de quitter Monster Energy Kawasaki et de ne pas y poursuivre ta carrière ?

Non, je ne peux pas. Par respect pour mes succès passés avec Kawasaki. C’est une décision que j’ai dû prendre seul. Comme je l’ai dit, nous nous sommes quittés en bons termes, donc je ne vais pas dire exactement pourquoi je suis parti, ni s’il y a une raison spécifique pour laquelle je suis parti.

Si tu repenses à toutes les années avec Kawasaki, y a-t-il un moment qui se démarque comme un de tes meilleurs souvenirs avec Monster Energy Kawasaki ?

Oui. C’est la lutte pour le titre de champion de supercross 450, et évidemment le titre de motocross 450n même si c’est arrivé en premier; c’est énorme, aussi. Mais ce titre de supercross nous a échappé pendant vraiment longtemps. Donc c’est une saison dont je vais me souvenir, pendant le Covid … Il s’est passé beaucoup de choses en 2020. Ça a été une année spéciale.

2021 marque la fin d’une longue relation avec Kawasaki …

Hangtown ouvre la saison d’habitude. Comment était la piste aujourd’hui et comment c’était de finir la saison à Hangtown pour changer ?

Toute la journée, la piste était plus dure que ce que nous avons eu l’habitude d’avoir dans le passé. C’était l’une des pistes les plus bétons de cette saison. Pour être honnête, je pense que c’est top. Je ne pense pas que toutes les pistes doivent être exactement les mêmes, bien hersées et arrosées pour avoir des conditions parfaites. J’ai apprécié ces conditions difficiles même si je me suis fait avoir en tombant dans le dévers. Dans l’ensemble, c’était une journée assez chaude. Si l’on compare avec la fin du mois de mai, c’est un peu la même chose.

Comme tu l’as mentionné, c’est ta dernière course avec Kawasaki mais aussi avec ton mécanicien, Brian Kranz. Qu’est-ce que cette relation a signifié pour toi au fil des ans ? Après 11 ans, ce sera étrange de ne pas l’avoir à tes côtés l’an prochain.

Ça va être étrange; ça devient ta famille en quelque sorte. On se pointe sur les courses, et il est avec nous, c’est comme une petite équipe. Donc ça va être vraiment différent de ne pas l’avoir avec nous l’an prochain. C’était une longue, très longue relation; 11 ans. Je ne sais pas si beaucoup de gars ont fait plus long que ça. Brian Kranz était à l’épreuve des balles. Je pouvais faire confiance à la moto chaque week-end. On ne se pose jamais de questions sur lui. Les boulons sont serrés, la moto va marcher. Son palmarès est impressionnant. C’est dur de se dire qu’il ne sera plus là.

Tu es arrivé chez les pro’s en 2010. Tu as déjà atteint les plus hauts sommets du sport et tu te bats toujours pour aller chercher les titres. Beaucoup de pilotes ont choisi de suivre une autre voie et de s’éloigner de la compétition. Qu’est-ce qui te motive, et qui fait que tu reviens, alors que d’autres pilotes arrêtent ?

En ce qui me concerne, j’ai toujours envie de voir le drapeau vert et d’aller chercher les drapeaux à damiers, d’être derrière la grille de départ. Je ne suis pas encore fini; j’aime encore ça. J’aime toujours essayer de gagner des courses et essayer d’être le meilleur possible, et c’est pour ça que je suis toujours là.


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