Les anecdotes de la semaine #7
En bientôt un an et demi, je ne compte plus le nombre de podcasts écoutés, le nombre d’interviews lues ou réalisées, et les histoires racontées. Chaque semaine, je vous ai partagé, sur la page facebook du site, les anecdotes les plus croustillantes que j’ai pu dégoter, et autant vous dire que ça en fait un bon paquet depuis le temps.
Puisque les anecdotes ont toujours rencontrées un franc succès, j’ai décidé de toutes les retrouver et de toutes les rassembler afin de pouvoir vous les proposer dans un nouveau format, en attendant le retour des compétitions sportives. 5 anecdotes par semaine, de quoi passer quelques minutes de sa journée à lire – ou relire pour les retardataires – quelques courtes histoires, et autres citations en tout genre …
Le premier Supercross de Marvin Musquin – PulpMx #394
« En 2007, je vais aux USA pour participer à mes tout premiers Supercross avec l’aide de Bud Racing.
À Anaheim, j’avais peur, j’avais une moto d’origine sur laquelle on avait monté un jeu de suspension et un échappement.
Je me qualifie en passant par la LCQ, je réalise le holeshot et je termine second si mes souvenirs sont bons. C’était dingue !
Mais l’histoire, c’est que je n’ai jamais participé à la finale. Je suis retourné au camping-car après la LCQ et je me suis posé.
Tu sais, en France ou en Europe, il y a beaucoup de temps entre toutes les séances qualifications et les manches, tu as un show freestyle, et tout ça…
Je suis donc au camping-car, et je me dis qu’il faudrait peut-être que je commence à me préparer.
Quand j’arrive sur la piste, la course avait déjà commencé et les pilotes avaient déjà bouclé le premier tour de la finale 250.
Voilà l’histoire de mon tout premier supercross US […] »
Jeremy Albrecht – Team manager chez JGRMX – PulpMX Show #391
“Je pense que tous les pilotes devraient se trouver un job comme monsieur tout le monde, faire comme Fredrik Noren, tracter leur caravane et se taper les épreuves à tout faire tout seul, pour qu’ils réalisent enfin la chance qu’ils ont et qu’ils puissent apprécier un peu plus ce qu’ils font, moi le premier.
Tout le monde devrait aimer ce job. Fredrik, il s’est réveillé le samedi matin avec la banane, il était vraiment content d’être là, ça se voyait et tout le monde était excité à l’idée de le voir rouler. Il ne s’est pas trouvé d’excuses, il savait ce qu’il voulait, ce dont il avait besoin, c’était simple.
Honnêtement, Southwick, c’était la course la plus simple qu’on ait faite avec un nouveau pilote. […]
JGR avait besoin de ces résultats bien plus que Fredrik ! […]
J’ai vu des commentaires sur internet qui disaient «Pourquoi ils se séparent de Chisholm alors qu’ils ont gardé Hill toute l’année».
La différence, c’est qu’avec Hill, on est sous contrat.”
Roger De Coster se remémore ses années 70 – The Mind Champion.
“Aux USA, tu peux faire des milliers de kilomètres et rester dans le même pays, parler la même langue. En Europe, à l’époque, à chaque fois qu’il fallait aller dans un pays de l’est, c’était quelque chose.
Il fallait aller à l’ambassade avec les passeports, faire les papiers pour les visas, à l’époque, j’avais deux passeports, car il fallait plusieurs semaines aux ambassades pour s’occuper des visas, et moi je ne pouvais pas rester sans passeport.
Tu voyageais, il y avait de nouvelles langues, de nouvelles devises. En partant de la Belgique, tu pouvais traverser 4 ou 5 pays en voiture en une journée. On avait nos portefeuilles arrangés avec la monnaie Française, la monnaie Belge, la monnaie Allemande, la monnaie Hollandaise.
C’était bien différent à l’époque, voyager était différent. Aujourd’hui tout est plus simple, à part au niveau de la sécurité aux aéroports.
Quand il fallait rouler en Russie par exemple, on y allait en voiture, sauf si on avait la course à Moscou, alors on pouvait prendre l’avion. Mais pour nous, c’était difficile de se rendre dans les terres à l’époque, on n’avait pas beaucoup de choix. On y allait en voiture, parfois, ça nous prenait une semaine pour aller sur la course. On avait souvent une course dans le sud de la Russie. On partait depuis la Belgique en voiture et on traversait l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie puis la Roumanie.
Parfois, je sortais de la voiture et je courrais le long de la route pendant quelques kilomètres pour faire de l’exercice, mon mécanicien ou mes amis conduisaient et m’attendaient un peu plus loin.
Une fois, on a complètement cassé le pare-brise avant de la voiture mais on a quand même continué à conduire, mais avec tout le vent qu’on se prenait, on n’en pouvait plus. Alors les gars ont pris le pare-brise arrière, ils l’ont scotché à l’avant de la voiture, ça ne s’emboîtait pas parfaitement mais au moins on avait quelque chose pour nous protéger du vent.
Il fallait improviser à cette époque, les temps étaient différents.”
Fredrik Noren à WWRanch 2019
“Après la seconde manche à WW Ranch, Jeremy Albrecht et Buddy Antunez de JGR Suzuki sont venu me voir à mon van pour me demander si j’étais intéressé par un guidon chez eux.
Bien sûr que j’étais intéressé par un guidon d’usine ! Surtout que je fais tout tout seul depuis le début de la saison ! […]
À WW Ranch, on n’avait personne pour nous aider, pas de mécanicien, personne pour venir sur la grille de départ avec moi.
C’est ma femme Amy qui m’a panneauté pendant la première manche !
Après coup, le père d’Isaac Teasdale est venu sauver la mise et s’est chargé de changer mon filtre à air et de faire le plein de ma moto pour la seconde manche car j’étais complètement épuisé.[…]
C’est difficile d’être un pilote privé.”
Fredrik Noren récupère un guidon d’usine pour le reste de la saison d’outdoor. Il délaissera le van et la caravane au profit des avions pour se rendre sur les épreuves avec sa famille.
Le travail paye pour Fredrik qui signe un top 10 à WW Ranch.
Don Maeda à propos de la chute de Vuillemin en shooting photo, en 2002 – SwapMotoLive
“En 2002, David Vuillemin était en tête du championnat de Supercross devant Ricky Carmichael. Il y avait une semaine de break entre Indianapolis et Daytona.
David m’a contacté pour savoir si je voulais faire des photos de lui en freeride, juste à côté de chez moi à Corona. « J’ai quelques sauts, juste à côté de ta maison, retrouve-moi là-bas » […]
Sur place, David me montre le saut qu’il veut faire. Un gros saut, technique, naturel, mais il me dit qu’il ne risque pas de se mettre à l’envers sur un saut comme celui-ci. Il va s’échauffer sur un plus petit saut, et moi, je m’échauffe avec mon appareil photo en le suivant dans mon viseur.
Je crois voir David se prendre un kick de l’arrière qui l’envoie par-dessus le guidon et il disparaît derrière la réception. « C’est un des meilleurs pilotes du monde, impossible qu’il soit juste passé par-devant ». Mais quand je ne l’ai pas vu revenir, j’ai commencé à m’inquiéter […]
Le Cobra était par terre dans les vapes. Alors que j’arrive près de lui, il s’assied et enlève son casque.
« Où est-ce qu’on est ? » me demande-t-il. Je lui réponds qu’on fait des photos à Corona.
« Quel jour on est ? » Quand je lui réponds qu’on est samedi, il demande « Merde, est-ce que je suis censé rouler ce soir ? » Je lui réponds qu’il a une semaine de repos et qu’il vient juste de gagner Indianapolis, en doublant Carmichael dans le dernier tour, et qu’il était leader du championnat.
David se prend la tête entre les mains « Je ne me souviens de rien » […]
Le soir même, Erica et David m’assurent que ce dernier va bien. Honnêtement, je ne suis même pas sûr qu’il soit allé à l’hôpital pour passer une radio. Le weekend suivant, David se pointe à Daytona et doit abandonner la course dans la douleur.
Diagnostic, une fracture de l’omoplate, et des chances de titre qui s’envolent. […]”
