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Marc Antoine Rossi “Je ne m’attendais pas du tout à ça”


On savait que Marc-Antoine Rossi était rapide, mais aussi rapide ? Le pilote VRT KTM a été la révélation du week-end à Villars et ce, pour son premier grand prix dans la catégorie MX2. Second des chronos le samedi, cinquième de sa manche qualificative, le jeune Corse enchaînera avec un 8-6 en manches pour terminer 7ème de l’épreuve en ayant bataillé avec meilleurs pilotes factory de la catégorie. Surpris ? un peu. Content ? Très. Micro.

Marc-Antoine, un premier GP d’exception pour toi. On va revenir sur la journée d’hier. Tu t’attendais à être aussi bien d’entrée de jeu ?

Je ne m’attendais pas du tout à ça. Dès que je suis entré sur la piste, j’ai fait le deuxième – ou troisième temps – des essais libres. Je me suis dit “Okay, ce ne sont que les essais et ce sont des pilotes de grands prix, ils se réservent pour après”. De là, même chose aux chronos. J’ai fait un très bon tour et je vois que mon mécano me panneaute “P2”, vraiment pas loin de la pole. Je me suis dit qu’il y avait un problème. Je me suis arrêté aux stands pour vérifier, j’étais bien P2. Je me suis dit “ah ouai, quand même, j’ai fait un bon tour”. Je continue la séance, je fais encore un gros tour à la fin, j’améliorer sans prendre la pole mais c’était quand même un très bon tour. J’ai l’habitude des bonnes séances chronométrées avec l’Europe.

En manche qualificative, je n’ai pas pris un très bon départ mais j’ai réussi à me faufiler. Je me suis un peu bataillé avec les gros bras de devant. Ils sont costauds, ils mettent du rythme et surtout, ils le gardent. Je me suis mis un peu dans le rouge avant de réussir à me reprendre. J’ai fait ma course et à la fin, je suis revenu sur Roan Van de Moosdijk avant de le doubler. Cinquième, c’était vraiment une très bonne manche.

J’imagine que tu avais des attentes, de l’ambition pour ton premier GP. Quand tu nous sors un samedi comme ça, que tu rentres le soir, est-ce que ça te mets un peu de pression ?

C’est sûr que je ne m’attendais pas du tout à ce résultat mais je sais que je travaille dur pour ça, pour rouler devant à l’Europe. Il n’y a pas une si grande différence que ça entre l’Europe 250 et le mondial MX2. C’est sûr que ça m’impressionne d’être capable de faire ça pour un premier grand prix parce que l’année dernière, si on m’avait dit que j’allais faire 5 d’une manche qualif’ en MX2 et rentrer deux fois dans les 10 le dimanche, je ne l’aurais jamais cru. Là, je suis content de voir que le travail paye et on va continuer sur cette lancée.

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Marc-Antoine Rossi n’avait rien à envier aux gros bras de la catégorie à Villars

Qui dit Mondial MX2, dit des manches plus longues que l’Europe. Les 5 minutes en plus, tu les as senti passer ?

C’est sur qu’on n’a pas forcément l’impression en regardant comme ça, mais 5 minutes en plus, c’est quand même long. On est content de voir le panneau deux tours à la fin. J’ai vu que Roan Van de Moosdijk revenait un peu derrière moi à la fin d’une manche donc j’en ai remis une couche car je n’avais pas envie de me faire doubler. C’est sûr qu’il va falloir travailler sur ça car à l’entraînement, on ne fait pas de manches aussi longues. On se concentre vraiment sur le format de l’Europe car le mondial, ce n’est pas mon championnat. Je ne vais pas me préparer que pour faire deux manches du mondial mais je sais que je tiens déjà très bien les manches de 25 minutes sur l’Europe.

Huitième en première manche, sixième en seconde. Comment tu as géré cette deuxième manche ? Le cinquième était hors de portée, et c’était finalement derrière que ça avait le plus de chance de revenir surtout dans ces 5 dernières minutes.

En première manche, j’ai pris un départ moyen. J’ai réussi à doubler un peu et je me suis retrouvé septième, en bagarre avec Kevin Horgmo. Je voyais qu’il y avait Everts, Adamo & tout ça en ligne de mire, ils n’étaient pas beaucoup plus rapides que moi. Par contre, dès qu’ils ont doublé Horgmo, ils ont filé. Une fois que je l’ai doublé à mon tour, j’étais un peu rentré dans le rouge car ce n’est pas aussi simple que ça de doubler des pilotes de ce calibre. J’ai fait une petite erreur, je suis reparti 8 et j’ai essayé de finir la manche comme je pouvais.

En deuxième, pareil, un départ pas bon mais un début de manche très correct. Je suis revenu de la 18ème position à la 6ème assez rapidement. C’était cool et en plus j’ai pris du plaisir sur la piste. J’avais un très bon feeling, c’est le type de piste sur lequel j’ai l’habitude de rouler. Je suis bien dans les ornières, dans les descentes et tout ça et ça a bien fonctionné.

Un mot sur ce tracé de Villars. Le samedi, c’était assez compliqué pour tout le monde, il y a eu beaucoup de chutes. Ils ont vraiment bien travaillé sur la piste pour en proposer une peut être moins technique le dimanche. Tu en as pensé quoi ?

J’ai préféré la piste du dimanche car le samedi, ils n’ont pas fait grand-chose pour refaire le terrain. Ils se sont vraiment concentrés sur la ligne droite de départ. Dans la grande descente, c’était quand même chaud. Il y a eu du dégât. C’est comme ça, il fallait faire attention. Quand j’ai fait le tour de reconnaissance, je me suis dit “Ah oui, c’est comme ça une course du mondial ?”. J’ai fait attention, j’ai bien regardé où je posais mes roues et j’ai tout fait pour rester fluide.

Après un week-end comme ça quand on revient au camion, le boss, il dit quoi ?

Quand j’ai parlé avec Pierre Alexandre [Renet] et le boss, ils m’ont dit qu’ils étaient contents. Eux aussi voient que le travail paye, ils voient que j’évolue de course en course et ça leur fait plaisir. Ce n’est que du plus, on se concentre sur le championnat d’Europe 250 sur lequel ça se passe également très bien.

Parti hors du top 15 en seconde manche, Marc Antoine ira chercher la sixième place au terme d’une grosse remontée

On en apprend plus sur une saison en Europe 250 où sur une épreuve du mondial MX2 ?

C’est différent mais après, je n’ai pas une si grande expérience que ça de l’Europe 250. Là, je prends de l’expérience sur l’Europe, j’apprends de mes erreurs, j’essaye de bien analyser, de bien réfléchir et de ne pas refaire deux fois les mêmes erreurs. C’est sûr qu’une course de mondial MX2 comme ce week-end, ça m’a beaucoup appris car se battre avec les gros bras aux chronos et en manche, c’était vraiment du positif et surtout, du plus sur l’Europe. Après avoir fait un GP comme ça, je ne dis pas que l’Europe sera plus facile pour moi, mais je pense que ça se déroulera mieux par la suite.

Mon petit doigt me dit que tu n’as pas envie de trop traîner sur l’Europe. Vrai, ou faux ?

Vrai et faux [rires]. L’Europe 250, c’est un très beau championnat mais monter très tôt en mondial, je ne sais pas si c’est vraiment très bon. On verra à la fin de l’année comme le championnat d’Europe se sera déroulé. C’est sûr que si je peux rapidement monter en mondial, je le ferais. Quand je vois les résultats que je fais aujourd’hui, je me dis qu’avec une préparation pour le mondial l’année prochaine, ça pourrait très bien marcher.

Tu penses qu’il s’est dit quoi Andréa Bonacorsi derrière la TV ce week-end ?

Je pense que lors des deux dernières courses au Portugal et en Espagne, je l’ai chatouillé et là, il dormira peut-être un peu moins bien la nuit [rires]. C’est sûr qu’il a dû voir le grand prix, il a dû voir que j’étais présent devant, ça annonce une belle fin de championnat d’Europe.

Marc Antoine Rossi “Je ne m’attendais pas du tout à ça”
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