World Supercross

WSX: vers une catégorie unique en 2024 ?


Depuis la finale du mondial de Supercross disputée à Melbourne en novembre dernier, le promoteur du championnat – SX Global – a opté pour le silence radio. Pour autant, on entend dire que ce dernier planche activement sur la saison 2024, après une année 2023 difficile, et notamment à cause des annulations successives.

Des 6 épreuves prévues au calendrier l’an passé, seulement 3 rounds ont été disputés. Ce n’était finalement qu’un de plus que lors de la saison dite “pilote” de 2022. L’épreuve Française, Asiatique, Allemande et Canadienne passeront à l’as après le départ de l’investisseur principal, Mubadala Capital. Deux nouveaux investisseurs en provenance du football – à savoir Kyril Louis-Dreyfus & Juan Sartori – feront alors leur entrée en jeu pour remettre la barque à flot. Une belle gymnastique sera réalisée pour organiser un second round à Abou Dhabi début novembre, soit 4 mois après l’épreuve d’ouverture de Birmingham. Si on était resté un peu sur notre faim après le détour par les Émirats, force est de constater que dans son jardin Australien de Melbourne, SX Global avait organisé une excellente finale pour clore son championnat qui verra Ken Roczen et Max Anstie couronnés. Oui, le promoteur sait y faire quand tout se déroule comme prévu.

Finalement, cette seconde saison ne nous aura pas permis de répondre à la grande question qu’on se posait déjà au terme de la saison inaugurale, à savoir quelle allait être la direction que prendrait le championnat WSX pour les années à venir. On a un début de réponse, puisqu’on pense que le mondial de Supercross s’apprête à prendre un virage radical cette année, en se débarrassant de la catégorie 250.

Max Anstie pourra-t-il défendre son titre en 2024 ? Rien n’est moins sûr … @SX Global

Pssst ! l'article continue ci-dessous :)

Le plateau pilote est bien évidemment le point névralgique pour le championnat du monde de Supercross. Les teams engagés sur la série en 2023 ont eu bien du mal à attirer les meilleurs pilotes 250 qui évoluent sur la cylindrée à temps plein, et principalement de l’autre côté de l’Atlantique: c’est le marché que vise SX Global. Principalement, on parle là d’une cylindrée de développement quand le World Supercross attire plus les pilotes dont la carrière est déjà bien entamée, voir sur la pente descendante. Moyenne d’âge du top 10 de la catégorie SX2 l’an dernier: 28 ans. Autant dire qu’on ne compte plus le nombre de pilotes redescendus en 250 pour disputer le World Supercross.

Les pilotes s’engageant dans des programmes dits “SX only”, voilà la poule aux œufs d’or de SX Global, mais ces derniers ne concernent que les pilotes 450 et ce sont donc ces garçons qu’il va falloir séduire. Chez SX Global, on semble bien conscient qu’aucun top pilote 250 – évoluant en championnat AMA ou même en mondial – ne se pointera pour disputer la catégorie SX2 sur le World Supercross et en finalité, la rentabilité de la catégorie semble difficile à atteindre.

Le choix de se concentrer sur une éventuelle catégorie unique aurait du sens, sur le papier. Autant miser sur les “superstars”, et ainsi réduire les coûts de son championnat. Qui dit moins de pilotes, dit aussi moins de primes à reverser, et moins d’aides financières à fournir aux teams. Piqûre de rappel, le World Supercross reversait 71,430$ de primes – par épreuve – aux pilotes de la catégorie 250 en 2023 (ces primes sont en réalité reversées aux teams, qui reversent ensuite les parts négociées aux pilotes). Sur un championnat de 6 épreuves – comme c’était prévu en 2023 – on approche du demi-million de dollars à distribuer aux pilotes 250. Voilà de l’argent qu’on pourrait réinjecter dans le développement du championnat.

Qu’on aime le WSX ou non, avec Roczen, Nichols, Wilson, Savatgy, Friese, Oldenburg, Brayton, Hill, Aranda, Soubeyras et compagnie, SX Global nous a proposé un championnat de Supercross alternatif avec un très beau plateau en 450 la saison passée.

Qui dit éventuelle suppression de la catégorie 250 dirait inévitablement un manque à gagner pour de nombreux pilotes, à savoir 20 garçons puisque chacune des 10 équipes officiellement engagée sur le championnat devait aligner 2 pilotes par catégorie. Autre point négatif de cet éventuel changement de format, l’allègement du programme qui en découlerait et qui pourrait créer de nouvelles problématiques, notamment au niveau des spectateurs qu’on aurait probablement plus de mal à convaincre de se rendre dans les stades pour voir un nombre limité de courses et de pilotes. Quoi qu’il en soit, le World Supercross s’apprête à revenir en 2024, une année qui sera très importante pour le promoteur Australien qui affichait de belles ambitions depuis le départ, et qui va devoir tenir ses promesses, mais aussi répondre aux attentes. Il va falloir trouver la recette qui marche.

Pour finir, on entend dire que les 5 épreuves de la saison 2024 pourraient se tenir en Amérique du Sud, en Océanie, en Asie et au Moyen-Orient avec un éventuel “double round”. Affaire à suivre.

WSX: vers une catégorie unique en 2024 ?
Retour