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Haiden Deegan “Il faut que je réponde présent en Supercross en 2024”

Images: Yamaha Racing

8 mois plus tôt, Haiden Deegan évoluait encore chez les amateurs. Avance rapide, et 3 victoires en championnat AMA plus tard, le garçon a décroché le titre de champion SuperMotocross dans la catégorie 250. Avant de partir pour quelques semaines de repos bien mérité, Haiden Deegan a pris part à sa dernière conférence de presse de la saison 2023 en tant que champion. Objectif en 2024: être un client pour le titre en Supercross, comme en Motocross. Micro.

Haiden, c’est une victoire importante pour toi sur le championnat SMX. Tu as remercié ceux qui te détestent sur le podium, mais aussi ceux qui t’aident et qui t’entourent. Pourquoi avoir remercié tes “haters” sur le podium ?

Je ne sais pas trop, c’est un peu le ressenti que j’ai envers eux. Si tu doutes de moi, je vais te montrer que tu as eu tort. C’est comme ça que je fonctionne. Je vais travailler dur, encore plus dur que n’importe qui. C’est mon but à chaque fois, c’est comme ça que ça marche pour moi.

Tu as débuté l’année en Supercross Futures et tu termines l’année avec un titre de champion SuperMotocross. Tu aurais pu imaginer que cette saison se déroulerait de cette façon ?

Non, je n’aurais jamais imaginé ça. Mon but était de monter sur le podium, de signer mon tout premier podium lors de la saison de Motocross et de là, on devait aviser. Finalement, je me suis retrouvé dans la course au titre, j’ai porté une plaque rouge et là, je viens de gagner mon premier championnat dès ma saison de rookie. C’est la folie, et je vais continuer de me construire, de m’améliorer, de devenir plus fort. Je suis encore jeune, mon corps a encore besoin de se développer un peu, ça ne fait que commencer.

Tu te disais quoi dans les dernières minutes de cette seconde manche, quand tu étais en route vers ce titre ?

Je pouvais voir Jo Shimoda sur ma droite, et je me disais “Ça va le faire, c’est serré, on va devoir se battre”. Je connais très bien Jo et je sais que s’il se rapproche trop, il ne te lâche plus. C’était une belle course, jusqu’à la fin. Justin Cooper était juste derrière moi, c’était cool d’avoir mes deux coéquipiers avec moi, l’un devant et l’autre derrière. C’est la situation la plus sécurisante pour toi quand tu essaies d’aller chercher un titre.

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On se souvient à Tampa, tu avais l’air un peu surpris de ta quatrième place. Puis de là, ton premier podium à Daytona où tu semblais de nouveau surpris. Aujourd’hui, tu te surprends toujours ou ça devient plus naturel ?

C’est difficile de grandir en gagnant tout chez les amateurs, puis d’arriver chez les pro’s et de ne plus gagner. Tu te dis que c’est plus naturel pour toi d’être présent devant. De là, j’ai vraiment continué à travailler dur et j’en suis arrivé au point où je pouvais de nouveau jouer la gagne, et j’étais à l’aise dans cette position. Évidemment, tu ne peux pas gagner toutes les courses, mais c’est quand même possible ! Regarde, Jett l’a bien fait. Il faut travailler dur et répondre présent à chaque fois.

Il y a une histoire familiale ici. Ton père a gagné ici même en 1997. Il a jeté la moto sur la ligne d’arrivée, ça a marqué l’histoire du Supercross. Il a aussi passé le premier 360 en Freestyle dans ce stadium. C’est presque la seconde maison de la famille Deegan, ce stadium. Ça t’a traversé l’esprit en venant ici ?

C’est sûr que le nom de Deegan est bien ancré dans ce Coliseum de Los Angeles. La pression était vraiment présente parce que quand tu es dans cette situation, tu veux pouvoir faire perdurer l’héritage familial en quelque sorte. Je devais donc répondre présent. Après la première manche, je me suis dit que je n’allais pas être en mesure de reprendre le flambeau, avant de finalement me dire qu’il allait falloir que j’y parvienne de toute façon. Mon mécanicien m’a dit “Mec, tu fais quoi ? Tu fais le faible là”. J’ai dû me faire violence et m’endurcir pour la seconde manche, et on a été en mesure de faire perdurer le nom des Deegan au Coliseum.

On se demandait si tu allais lâcher ta moto sur la ligne d’arrivée, comme ton père. Ça n’a pas été le cas. Est-ce que l’AMA est venu te voir en te disant que si tu faisais ça, tu allais être pénalisé ? On sait que c’est quelque chose que tu as en tête.

J’avais envie de le faire, mais en fait je ne savais même pas que j’avais gagné. Je pensais que j’avais terminé second du général, voir troisième car j’avais terminé cinquième de la première manche. Je ne pensais pas avoir gagné l’épreuve. Et puis de toute façon, c’est peut-être mieux de garder ça en poche pour le jour où je gagne vraiment la course. J’ai fait un 5-2, j’ai gagné l’épreuve, mais le jour où je gagnerai une finale de Supercross, c’est là qu’on verra pour faire ça … J’ai vu que Jett avait lâché sa moto après sa victoire à Ironman. Je sais que ce sera plutôt tranquille [avec l’AMA], mais j’ai signé un 5-2, donc je ne l’ai pas fait ce samedi.

Tu vas faire quoi d’ici les prochaines semaines ?

Je vais reprendre l’entraînement demain [rires]. Non, je rigole. Je vais prendre quelques semaines de repos, pour laisser mon corps se reposer et ensuite, on réattaquera. Il faut que je réponde présent en Supercross en 2024. Là, on va se reposer. Quand tu roules chez les amateurs, tu n’as vraiment que quatre courses dans l’année. Là, d’un coup, j’ai des courses pratiquement tous les week-ends de la saison et je le sens, je me dis que mon corps s’habituera à force et au fur et à mesure des saisons. Pouvoir récupérer un peu dans les prochaines semaines, ça va faire du bien.

Tu vas faire quoi, de ce demi-million de dollars ?

Put*in. Il faut que je sois intelligent avec cet argent. 500.000$, c’est beaucoup d’argent, mais tu peux vite le liquider si tu n’es pas intelligent dans ta gestion. Il va falloir qu’on soit intelligent avec cet argent.

Avec ta famille, tu es tout le temps sous les projecteurs. Prochainement, est-ce que tu vas pouvoir te détendre, relaxer, loin des caméras ?

Depuis que je suis né, j’ai une caméra en face de moi. J’ai grandi face aux caméras. J’y suis habitué. Je pense que ça peut devenir un problème de beaucoup de gens, ils ont une caméra en face d’eux et ça leur met la pression. Pour moi, c’est juste la routine, c’est comme ça. Je sors de chez moi pour aller faire du vélo et il y a un gars qui est là pour me filmer. C’est naturel, il n’y a rien de nouveau pour moi.

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