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Jeffrey Herlings “2018 a été ma meilleure année financière”

Jeffrey Herlings “2018 a été ma meilleure année financière”

Il ne suffisait que d’un tour en voiture avec l’ancien joueur de football Andy van der Meyde pour mettre à l’aise Jeffrey Herlings. Le quadruple champion du monde vient d’être mis à l’honneur dans le podcast “Andy in de Auto” et Jeffrey Herlings s’est livré sans concessions sur ses blessures, ses titres, ses revenus en 2018, sa gestion financière et ses récents investissements.

Les blessures.

“Je suis fait en pain d’épice. Le problème, c’est que je suis souvent le plus rapide, mais je me blesse. En 2020, j’étais loin devant, je suis tombé une fois, et je me suis blessé à la nuque; et parce qu’on disputait trois épreuves par semaine, mes chances de titre se sont envolées. Je me suis souvent blessé. Il y a des pilotes qui tombent sur la tête 10 fois plus que moi, et ils se relèvent comme si rien ne s’était pass, moi, dès que je tombe, je me blesse.
L’an dernier je me suis dit qu’il fallait que j’utilise ma tête plus souvent; mais visiblement je n’ai pas de cerveau car c’est quand même arrivé de nouveau (rires).”

À propos de la popularité du sport.

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“C’est plus populaire à l’étranger; aux USA, en Italie. Quand Max Verstappen va au supermarché, tout le monde le reconnaît car il passe tout le temps à la télévision, c’est pareil pour les footballeurs. Ici, les gens me reconnaissent, mais je peux marcher tranquillement dans Amsterdam et je vais être reconnu par quoi, 5 personnes, ce n’est pas comme si je devais m’arrêter toutes les secondes pour prendre une photo. D’un côté, c’est cool, mais de l’autre, tu te sens sous-estimé; mais c’est comme ça dans beaucoup de sports. Le football est populaire, la formule 1 est populaire. Ceux qui s’entraînent trois fois plus que les footballeurs ne passent jamais à la télévision.”

Sur ses revenus.

“2018 a été ma meilleure année financière; j’ai gagné aux alentours de 4 millions et demi, avant impôts. Tu peux enlever un million de cette somme ensuite. C’était une bonne année, j’ai gagné 18 des 20 GP, je suis devenu champion du monde, c’était une bonne année. Ces deux dernières saisons, je n’ai pas pu le refaire, j’ai été blessé, j’ai loupé des épreuves, je n’ai pas roulé autant, c’est comme ça que ça se complique.”

Sur son palmarès

“J’ai remporté mon premier grand prix à 15 ans, je suis devenu le plus jeune Néerlandais à remporter un grand prix. Je crois que j’ai déjà signé tous les records Néerlandais. J’ai gagné en mondial dans chaque catégorie, j’ai gagné en MXGP, aux USA, aux Pays-Bas, j’ai gagné au Motocross des Nations, j’ai presque tout gagné, mais je n’ai pas vraiment le nombre de titres qui va avec ces victoires. Normalement, si tu gagnes au moins 10 GP dans la saison, tu décroches un titre. Stefan Everts a remporté 101 GP et il a gagné 10 titres, ensuite il y a Antonio Cairoli avec 92 victoires et 9 titres, puis moi avec 90 victoires mais seulement 4 titres. Je n’ai pas beaucoup de titres pour le nombre de victoires décrochées.”

Sur sa blessure au pied

“Les docteurs m’ont expliqué qu’il y avait beaucoup de cartilage entre les os, mais mes deux os du pied ont explosé et le cartilage n’est plus là. Ton pied est supposé pouvoir bouger latéralement – comme ta main – mais le mien ne le peut pas. Ma cheville peut bouger verticalement, mais pas latéralement.”

Sur son père

“Mon père roulait également; il travaillait dur mais il n’avait pas le talent nécessaire. Il se battait pour réussir. Il était plutôt bon aux Pays-Bas mais il n’a jamais pu prétendre au niveau mondial. Il a voyagé en Europe pour rouler sur des épreuves de mondial, mais jamais au plus haut niveau.”

Sur sa gestion financière et ses investissements.

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“Au début, je ne voulais pas m’embêter avec tout ça. Je voulais pouvoir être sur mon canapé, et que ça ne me coûte rien. Je veux vivre aux Pays-Bas; je paye mes impôts, je peux dormir sur mes deux oreilles en sachant que tout est payé. Pas de pensées parasites, pas de prise de tête. Mais désormais, il y a des intérêts négatifs dans beaucoup de banque, ING, Rabobank, ABN et je dois aussi penser à mon futur. Je peux arrêter dans 3 ans, dans 10 ans, et l’idée de voir mon compte en banque moins rempli me rend nerveux. Quand tu as un million sur ton compte, et qu’ils te prennent 0.5%, c’est 5.000€ qui s’en va. Désormais, j’investis dans les maisons. Des constructions neuves. Avec mon développeur de projet, un ami de longue date, on est sérieusement en train de construire en ce moment. La première maison sera finie en Mars, et l’objectif est de pouvoir louer 50 propriétés d’ici un an et demi. […] Les gens ont besoin de maisons, c’est un très bon investissement. Le prix des loyers grimpe de quelques pourcents, l’argent ne s’envole jamais et si tu reçois des loyers, tu peux en vivre. Avec de l’argent, tu peux faire de l’argent. (…)

Je n’ai jamais été stupide avec mon argent, je ne suis pas sorti le dépenser. Je ne bois pas; je pourrai car pour l’instant, je n’ai pas de courses, mais ça ne m’intéresse pas. Je ne fais pas la fête, je n’achète pas de vêtements chers, je n’ai jamais jeté d’argent par les fenêtres. Il y a bien les voitures, mais j’ai eu des bons plans pour ça; elles ne m’ont pas couté beaucoup. Je n’ai jamais dépensé mon argent n’importe comment et j’en suis content aujourd’hui, maintenant que je vieillis. On voit certains joueurs de football se faire beaucoup d’argent, et tout dépenser. Quand ils arrêtent, ils se disent “j’aimerais encore avoir cet argent”. J’ai fait beaucoup d’erreurs dans ma vie, mais pas financièrement. J’avais de bons projets, j’étais entouré de bonnes personnes, et je le suis encore. (…)

Il y a un pilote de Motocross Néerlandais connu; il n’a pas autant gagné que moi, mais il s’est tiré une balle dans le pied en étant entouré des mauvaises personnes. Il le regrette maintenant, même si à l’époque, c’était le boss. Tu te fais les mauvais amis, tu sors, tu prends des bouteilles, tu te fais des douches de champagne, tu dépenses ton argent mais tu ne t’inquiète pas trop car tu sais que l’argent va rentrer par la suite. Mais une fois que ça déraille, que tu te blesses, que tu signes pour les mauvaises équipes, tout devient de pire en pire, et c’est terminé. C’est toujours plus dur de récupérer sa vie d’avant que de l’améliorer. (…)”

Image: Ray Archer / Juan Pablo Acevado

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