USA

Jett Lawrence “Mon pire cauchemar, ce serait de devoir revenir à ma vie d’avant”

Jett Lawrence “Mon pire cauchemar, ce serait de devoir revenir à ma vie d’avant”

Le chemin de l’Australie jusqu’aux USA n’a pas été un long fleuve tranquille pour la famille Lawrence. C’est fin 2015 que Jett quitte l’Océanie avec son frère Hunter dans l’espoir de percer en Europe; Europe qu’ils quitteront finalement fin 2018 pour rejoindre les USA et l’équipe Geico Honda. Avance rapide, et 6 ans après avoir tout laissé derrière elle, la famille Lawrence décrochait son premier titre AMA avec Jett, en 2021. Jett devenait ainsi le premier pilote Australien à remporter le titre Outdoor 250 tandis que son frère Hunter s’adjugeait la 3ème place finale du championnat. S’ils sont désormais tous deux officiels Honda HRC et athlètes Red Bull, Hunter & Jett Lawrence n’en oublient pas pour autant les sacrifices nécessaires pour en arriver là …

Jett Lawrence – Gypsy Tales: “[…] À indianapolis 2 je suis tombé lors de la heat et je me suis blessé à l’épaule droite. Avant le tour de reconnaissance de la finale, je n’étais même pas en mesure de mettre mon masque, j’ai enfilé mon casque et au moment de lever les bras pour mettre mon masque, je ne pouvais pas. Ce soir-là, tout le monde s’est moqué de moi car je pleurais mais ce que les gens doivent savoir, c’est qu’on a tellement sacrifié pour en arriver là. Quand j’ai l’impression de décevoir les gens qui m’entourent, ça me fait beaucoup de mal. Ce soir-là, j’avais l’impression d’avoir déçu ma famille, mon entraîneur, mon équipe.[…]

Qualifié via la LCQ à Indy 2, Jett Lawrence renonçait à prendre part à la finale

Quand on regarde en arrière, la plupart des champions n’étaient pas fortunés, leurs parents n’avaient pas grand-chose. Les mecs qui y arrivent avec des parents riches, ça doit représenter un gars sur un million; c’est très rare. C’est drôle car les gens d’ici peuvent rouler et si ça ne marche pas pour eux, ils ont de quoi se retourner; un père qui a une société, quelqu’un qui leur trouvera un travail, ils ont quelque chose qui les attend, ou ils ont été à l’école. Moi, si j’échoue, je n’ai plus rien. Je pense que certaines personnes m’aideraient – on verrait alors qui sont mes vrais amis – mais mes parents par exemple, ils n’ont pas d’argent. Je paye pour qu’ils puissent avoir le visa, et qu’ils puissent rester avec moi aux USA. Il y a des risques et si j’échoue, ce n’est pas comme si j’avais le luxe de pouvoir tenter ma chance de nouveau un peu plus tard. Si j’échoue, c’est terminé pour moi et c’est pourquoi avec Hunter, on est si durs envers nous-mêmes. On n’a rien d’autre si on échoue, mes parents ont tellement sacrifié alors on essaye de faire tout notre possible pour leur rendre la pareille, pour faire en sorte que les années de galères et l’Europe ne soient qu’un souvenir qui finira finalement par disparaitre de nos mémoires grâce au succès rencontré aux USA.[…]

L’histoire de la famille Lawrence, un véritable exemple de pugnacité

Mon pire cauchemar, ce serait de devoir revenir à ma vie d’avant. La vie que je vie maintenant est incroyable. Je peux aller sur n’importe quel green de golf, je peux m’acheter n’importe quelle voiture, je peux m’acheter une maison. Je n’essaye pas de me la raconter, c’est juste que j’aime ma vie, et parce que j’aime ma vie, ça me motive car je ne veux plus être fauché, je ne veux plus me faire des noodles pour le diner. Ça craignait de voir les autres gamins avoir des jouets stylés ou des bonbons parce qu’ils pouvaient se le permettre alors que moi je devais manger des sandwichs au thon et me contenter des petites choses qui ne coutaient pas chères; c’était la seule façon pour nous de survivre. En y repensant, c’était dur et maintenant, on peut avoir tout ce que l’on veut. C’est un sentiment vraiment cool et ça me motive. Le problème c’est que maintenant, j’ai envie de pouvoir m’acheter tout un tas de choses; et mon père me dit simplement “Tu veux t’acheter des trucs stylés ? gagnes plus de courses, gagnes plus d’argent, et achètes toi toutes ces belles choses”; c’est aussi simple que ça. […]”

Retour