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Max Anstie “Tom sera l’un des pilotes à surveiller dans le futur”

Interview: Conférence de presse

À l’aube de ses 30 ans, Max Anstie a décroché son tout premier podium en Supercross US ce samedi. Après les années en grand prix et la transition difficile vers le Supercross 450, le pilote Britannique n’était pas le plus attendu de cette côte Est et pourtant, ce dernier a fait le job. Vice-champion du monde de Supercross, champion d’Australie à l’intersaison, Max Anstie relance sa carrière en catégorie 250 cette année. Second à Houston en ayant signé la pole lors des essais, Max Anstie s’affirme déjà comme un client pour le reste de la saison. Micro.

Max, tu as été le plus rapide aux essais et tu as réalisé une belle soirée. Ça te fait quoi, d’être sur le podium ?

Honnêtement, c’est comme un rêve. J’ai attendu très longtemps avant d’enfin pouvoir monter sur le podium. Ma première année de Supercross, c’était en 2010 et je n’avais que 16 ans. J’ai presque décroché un podium et finalement, je l’ai décroché ce soir. J’ai grandi en regardant le Supercross, c’était dingue. Ensuite je suis retourné en Europe et je ne suis pas revenu aux USA pendant des années. J’ai roulé en MXGP et j’y suis resté longtemps. J’ai rencontré du succès avant de revenir aux Etats-Unis, j’ai décidé de faire cette transition et j’ai de la chance que ma famille soutienne cette décision car c’est un gros changement. Ce n’est pas simple, et me voilà ici ce soir, sur cette 250, c’est fou.

C’est vraiment bon de rouler contre ces mecs et d’être compétitif. Chaque jour, je me réveillais en me demandant comment je pouvais aller plus vite dans les whoops, où comment passer sur ce on-off un peu mieux, des trucs comme ça. J’adore ça. En MXGP, j’adorais aussi mais j’en étais arrivé au point où je savais exactement comment les tracés allaient évoluer à chaque fois. Là, chaque matin, je me réveille en me disant que j’aime le Supercross. J’adore être ici aux USA et le team Firepower Honda fait vraiment du bon boulot.

En arrivant ici, on n’avait aucune idée de ce qui allait se passer. J’ai roulé avec les gars de l’équipe Star Racing à quelques reprises et en temps normal, ils me fument. Je suis arrivé à Houston en me disant qu’un top 10, ce serait bien. J’ai été le plus rapide aux essais et sans mentir, en franchissant la ligne d’arrivée et en regardant le tableau d’affichage, j’espérais être dans le top 5. Je n’ai pas vu mon numéro sur le panneau et j’étais déçu avant de réaliser que j’étais le plus rapide. Je me suis dit “il doit y avoir un problème”, c’était vraiment cool et en plus, j’ai été le plus rapide deux fois. Je me suis dit que j’avais peut-être eu de la chance la première fois, mais j’ai signé le meilleur temps une seconde fois.

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Même en GP, je n’ai pas souvenir d’avoir fait ça donc honnêtement, c’était vraiment top. Ma journée aurait pu s’arrêter après les essais, et j’aurais été content [rires].

Ensuite, être en position de me battre, c’était cool. J’ai été en mesure de le faire à quelques reprises par le passé mais jamais en Supercross; c’est une discipline relativement nouvelle. Je n’ai fait qu’une poignée d’épreuve en 450 et je savais que la première épreuve allait être tendue. J’ai regardé la course à Anaheim 1 et il y avait du carnage de partout. Je voulais juste être solide et ne rien faire de stupide. En finale, je me suis retrouvé second derrière Hunter et il avait de l’avance; j’ai géré ma course. À la mi-course, j’ai commencé à me dire “Hey, je suis second, c’est vraiment cool. Il ne faut pas que je me rate” donc j’ai décidé de gérer jusqu’à la fin et de tout garder sous contrôle. C’est top pour l’équipe. Je sais que ce n’est que le premier round et qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire, mais on n’aurait pas pu demander plus que ça.

Tu as passé ton intersaison en Australie sur le championnat de Supercross National. Est-ce que ça t’a aidé à préparer cette saison aux USA ?

C’est certain. J’y pensais un peu plus tôt dans la soirée. En fait, j’ai roulé avec les mêmes réglages à Houston qu’à Adelaide. Ma moto fonctionnait vraiment très bien là-bas. J’ai également roulé à Newcastle et Wagga Wagga avec les mêmes setups. Mon technicien suspensions était présent ce week-end et on n’a rien touché depuis longtemps.

Avoir Justin Brayton en tant que coéquipier en Australie c’était le top. J’ai pu rouler à Cardiff, je suis allé en Australie et désormais je me concentre sur le Supercross. J’ai pu faire vraiment beaucoup de  tours dans la discipline.

Tout se goupille bien. Ma moto est un peu plus rapide aux USA, on utilise un carburant différent et Martin Davalos a fait en sorte qu’on ait quelques pièces pour le moteur, mais ma moto est pratiquement la même que celle sur laquelle je roulais en Australie.

Tu as gagné en GP mais également aux nations. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un pilote britannique sur le podium en Supercross. Ça se compare comment au reste ?

C’est vraiment cool. J’ai parlé du succès que j’ai rencontré en GP, mais être de retour en 250 en Supercross, ça me donne l’impression d’être un jeune de 18 ans qui kiffe sa vie et qui ne cherche qu’une chose, aller plus vite.

Franchement, et étrangement, je me demandais si je ne faisais pas le mauvais choix pendant un temps. Rouler en Motocross, c’était cool mais là, ça me donne une nouvelle perspective. C’est un peu comme si j’avais prolongé ma carrière.

En mondial dans ma dernière année, si je n’étais pas dans le top 5 les gens me demandaient ce qui n’allait pas et je leur répondais “Rien de spécial, la catégorie est relevée, il y a beaucoup de bons pilotes et je fais face à des Herlings, Cairoli et Gajser.” Mais depuis tout ce temps, je rêvais de venir rouler en Supercross aux USA.

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Evidemment j’ai eu l’opportunité de venir aux USA pour rouler en catégorie 450, c’est une catégorie qui parle d’elle-même; très compliquée. Quand Martin Davalos et Yarrive Konsky – le boss Australien – m’ont appelé, je me suis dit qu’il fallait que je coche les cases étapes par étapes. Tous les mecs qui roulent en 450 dans le top 12 ont fait leurs gammes en 250 en Supercross.

J’ai de la chance qu’il n’y ait pas de limite d’âge ici, donc je suis éligible en 250. Je ne suis pas le plus jeune mais je n’ai pas autant d’expérience que certains en Supercross. J’ai beaucoup roulé en Motocross, et j’ai beaucoup d’expérience. Là, je suis très content de voir comment tout se passe, c’est top.

Un mot sur ce que tu as pensé des débuts de Tom Vialle ?

J’ai pensé qu’il avait vraiment bien réussi. Honnêtement, il roulait vraiment bien. C’est évident qu’il a une bonne équipe et un bon groupe de personnes autour de lui. Les Français ont tendance à être de très bons pilotes de Supercross. Il est très fin sur la moto; je suis certain qu’il sera bon, il me rappelle Marvin Musquin quand il était plus jeune.

Tom sera l’un des pilotes à surveiller dans le futur. Il y a beaucoup de bons pilotes, cette catégorie 250 c’est la folie. Je n’ai jamais vraiment roulé contre ces pilotes-là, mais je peux vous dire qu’il y a du talent. Ils sont tous très bons, et c’est cool de pouvoir se mêler à la bagarre avec eux.

Max Anstie “Tom sera l’un des pilotes à surveiller dans le futur”
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